Les Kataëb ont annoncé jeudi qu'ils ne voteront pas en faveur du chef du Bloc du changement et de la réforme, Michel Aoun, grand favori de l'élection qui aura lieu lundi. Le leader druze Walid Joumblatt est le dernier leader politique à ne pas avoir encore annoncé sa position. Et le Courant patriotique libre, fondé par M. Aoun, poursuit sa tournée des responsables.
"Conformément à nos principes"
"Nous voterons lors de l'élection présidentielle conformément à nos principes et nous n’intégrerons pas le plan présidentiel mis en place", a déclaré le chef des Kataëb, Samy Gemayel, en référence au large soutien dont bénéficie M. Aoun . La candidature du fondateur du CPL est soutenue les Forces libanaises, le courant du Futur et le Hezbollah. Les Kataëb comptent cinq députés à la Chambre.
"La présidentielle n'a pas été fabriquée au Liban, mais par la logique de la paralysie et de la contrainte", a-t-il ajouté, estimant que "le dernier mouvement fabriqué au Liban, de manière libre et souveraine, est la Révolution du cèdre en 2005".
M. Gemayel a estimé de plus que "l'élection de Michel Aoun n'est pas l'accession à la présidence du leader chrétien le plus représentatif, mais la décision du Hezbollah", ajoutant que "l'unité des chrétiens est un leurre sans l'édification d'un projet national". La prochaine séance consacrée à l'élection présidentielle doit avoir lieu lundi.
Dans la soirée, le patriarche maronite, Béchara Raï, a félicité les Libanais pour l'élection lundi d'un chef de l'Etat.
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Geagea et Hélou reçoivent des délégations du CPL
Plus tôt dans la soirée, le président du CPL, Gebran Bassil, et Ibrahim Kanaan, député du CPL, ont été reçus à Meerab par le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. "Certains ont décidé de se placer en dehors du chantier national, ils sont libres de leur choix. Mais ils ne seront pas hors de la nation", a déclaré M. Bassil à l'issue de la rencontre, commentant l'annonce des Kataëb.
Dans l'après-midi, une délégation du CPL, présidée par le ministre de l'Education Elias Bou Saab, s'est entretenue avec Henri Hélou, candidat jusqu'ici du bloc parlementaire dirigé par le leader druze Walid Joumblatt à l'élection présidentielle.
"La décision que pourrait prendre M. Hélou sur la question présidentielle (son retrait de la course) pourrait être prise après la prochaine rencontre entre Michel Aoun et Walid Joumblatt", a déclaré M. Bou Saab à l'issue de cette rencontre. De son côté, M. Hélou a réaffirmé que cette décision sera prise à l'issue de la prochaine réunion des députés du bloc joumblattiste. Jeudi, le député Henri Hélou a assuré dans un communiqué qu'il était disposé à retirer sa candidature "seulement si l'intérêt du Liban" l'exigeait.
Par ailleurs, le cabinet de Michel Aoun a appelé les partisans de ce dernier à ne pas commettre d'actes qui enfreignent la loi au soir du 31 octobre. Le général Aoun souhaite que ce "jour national soit vierge de tout vice ou incident qui provoquerait des dommages ou qui entacherait les célébrations (...)", selon le communiqué publié par le bureau de M. Aoun.
Le chef des Marada, Sleiman Frangié, a lancé un appel similaire dans la soirée à ses partisans.
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Un ministre saoudien en visite à Beyrouth
Enfin, le ministre saoudien d'Etat chargé des Affaires étrangères, Tamer Samhan, est arrivé dans la soirée à Beyrouth pour une large prise de contacts avec divers responsables libanais.
Cet ancien ambassadeur d'Arabie saoudite à Bagdad a été reçu dans la soirée avec le Premier ministre Tammam Salam. Il doit également s'entretenir avec les anciens présidents Michel Sleiman et Amine Gemayel.
Vendredi, il doit rencontrer le président de la Chambre, Nabih Berry, les anciens chefs du gouvernement Saad Hariri, Fouad Siniora, Nagib Mikati et Michel Aoun. Il doit également s'entretenir avec Walid Joumblatt, le chef des Marada Sleiman Frangié et le chef des Forces libanaises Samir Geagea.
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commentaires (5)
Ce n’est pas une consigne de votre assez claire. Samy Gemayel laisse la porte ouverte pour un ralliement lors d’éventuelles législatives, sachant très bien que le l’alliance Ouèttes-Général risque de lui donner quelques cauchemars dans le Metn. Dans sa déclaration, il a parfaitement raison de souligner que : "La présidentielle n'a pas été fabriquée au Liban, mais par la logique de la paralysie et de la contrainte", a-t-il ajouté, estimant que "le dernier mouvement fabriqué au Liban, de manière libre et souveraine, est la Révolution du cèdre en 2005". Cette révolution que Saad Hariri semble l’oublier.
L'ARCHIPEL LIBANAIS
00 h 09, le 28 octobre 2016