Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Espagne : les socialistes refusent de garantir la stabilité à Rajoy

Les socialistes espagnols ont averti jeudi le conservateur Mariano Rajoy qu'ils ne comptaient pas garantir la stabilité du futur gouvernement qu'ils vont lui permettre de former après dix mois de blocage.

L'abstention des députés socialistes qui fera que M. Rajoy pourra obtenir samedi la confiance des députés "n'est pas un soutien [aux conservateurs,] à leur gouvernement, ni à leurs politiques", a déclaré le chef du groupe socialiste à la chambre Antonio Hernando. Ils devront chercher une majorité "semaine après semaine, vote après vote", a-t-il prévenu.

Le Parti socialiste (PSOE) a décidé dimanche de s'abstenir après avoir forcé son secrétaire général Pedro Sanchez, partisan du veto à M. Rajoy, à démissionner le 1er octobre. "Nous allons nous abstenir samedi prochain pour éviter aux Espagnols les troisièmes élections qu'ils n'ont pas méritées", a expliqué Antonio Hernando.

Cette décision a été vivement critiquée par la gauche radicale d'Unidos Podemos, qui s'est proclamée seule vraie formation d'opposition. "Quand on contribue à porter quelqu'un au pouvoir, il est très difficile ensuite de faire de l'opposition", a lancé le chef de Podemos, Pablo Iglesias, à l'adresse des socialistes.

Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011 et critiqué pour sa politique d'austérité draconienne et les scandales de corruption qui ont secoué son parti, le Parti populaire, avait remporté les élections législatives en décembre, puis en juin, mais sans avoir la majorité absolue des députés.

L'entrée de Podemos et du parti libéral Ciudadanos au Parlement rend désormais nécessaires pour gouverner des alliances que les partis n'ont pas su nouer et M. Rajoy dirigera un gouvernement minoritaire, grâce à l'abstention socialiste. S'il est investi, son gouvernement devra très vite préparer un budget pour 2017 respectant ses engagements pris devant la Commission européenne.

Pour atteindre l'objectif de ramener le déficit de 3,6% à 3,1% du PIB en 2017, il devra économiser 5,5 milliards d'euros, ce que les socialistes ne semblaient pas disposés à accepter. Il devra également faire face au défi des indépendantistes au pouvoir en Catalogne déterminés à organiser dès 2017 un référendum sur l'indépendance de cette région du nord-est de 7,5 millions d'habitants et pesant près d'un cinquième du PIB espagnol.

Parmi les autres défis du futur gouvernement, figurent la réduction des inégalités que la crise a exacerbées, la poursuite de la lutte contre le chômage qui a été ramené à 18,9 % au troisième trimestre et la réforme d'un système de retraites mis en péril par le vieillissement de la population.

La chambre devait refuser la confiance à M. Rajoy jeudi soir à l'occasion d'un premier vote au cours duquel il a besoin de la majorité absolue et le PSOE se prononcera contre lui. Il devrait l'obtenir au second vote samedi, quand il lui suffira d'avoir plus de "oui" que de "non" et les socialistes s'abstiendront.

Les socialistes espagnols ont averti jeudi le conservateur Mariano Rajoy qu'ils ne comptaient pas garantir la stabilité du futur gouvernement qu'ils vont lui permettre de former après dix mois de blocage.L'abstention des députés socialistes qui fera que M. Rajoy pourra obtenir samedi la confiance des députés "n'est pas un soutien [aux conservateurs,] à leur gouvernement, ni à leurs...