L'Union européenne a annoncé jeudi le démarrage effectif de sa mission de formation de gardes-côtes libyens censés contribuer à la traque des trafiquants de migrants en Méditerranée centrale, dans le cadre de son opération navale Sophia.
Le lancement de la formation a été officialisé par Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'Union, au moment même où l'Otan se réunit à Bruxelles pour renforcer la coopération avec l'UE dans la crise migratoire.
L'Otan va apporter un soutien logistique et des moyens en terme de renseignement à l'opération anti-passeurs Sophia lancée en 2015, conformément à une décision prise au dernier sommet de l'Alliance en juillet à Varsovie.
Le niveau d'engagement des alliés devait être précisé jeudi lors d'une réunion au siège bruxellois de l'Otan.
"Pour l'instant nous avons parlé de partage d'information et de soutien logistique", a déclaré Mme Mogherini devant la presse en arrivant à la réunion. "Laissez-moi au passage vous dire que précisément aujourd'hui nous sommes en train de commencer la formation de gardes-côtes libyens (...), une étape très importante", s'est-elle félicitée.
Un premier groupe de 78 gardes-côtes va être formé sur deux navires de l'UE participant à l'opération dans les eaux internationales au large de la Libye, selon un communiqué de l'Union.
La formation démarre avec plusieurs semaines de retard sur le calendrier initial, le gouvernement libyen d'union nationale n'ayant transmis à l'UE que début octobre une liste de candidats.
Décidée par les 28 en juin 2015 après une série de naufrages dramatiques, et entrée dans sa phase active en octobre 2015, l'opération Sophia --dont l'état-major est basé à Rome-- a contribué à l'interpellation et au transfert aux autorités italiennes de 96 passeurs, et à la neutralisation de 337 embarcations.
En outre, précise le communiqué, elle a permis de sauver "plus de 29.300 vies au cours de 200 opérations de sauvetage". Plus de 41.200 migrants ont pu être sauvés si l'on intègre les opérations d'ONG auxquelles Sophia a apporté son soutien.
Mercredi, l'Onu avait annoncé qu'"au moins 3.800 personnes" ont péri ou disparu en mer Méditerranée déjà cette année, soit "le bilan le plus élevé jamais enregistré".
L'Otan soutient déjà l'UE dans sa gestion de la crise migratoire par des moyens déployés en mer Egée.
"Une mission pour l'instant assurée de toute façon jusqu'à la fin de l'année (...) après on verra", a dit jeudi la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen
Cette voie de passage entre Turquie et Grèce a été délaissée depuis le pacte entre l'UE et Ankara conclu en mars 2016.
D'où l'importance pour l'UE de pouvoir compter sur des moyens supplémentaires au large des côtes libyennes, redevenues le principal axe de passage.
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