Armes chimiques/Syrie: Moscou sceptique sur la prolongation d'une enquête de l'Onu

La Russie a exprimé des réserves mercredi sur une proposition américaine de prolonger d'un an la mission d'experts de l'Onu enquêtant sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, après que ces derniers ont accusé Damas d'y avoir eu recours par trois fois contre son peuple.

L'ambassadeur russe auprès des Nations unies Vitali Tchourkine a déclaré qu'il voulait "une discussion sérieuse" sur le sujet. "Nous estimons que la portée de ce mécanisme et la valeur de leur produit peuvent être remis en question, avec tout le respect que nous devons à leur dur travail", a dit l'ambassadeur russe aux journalistes.

Le Conseil de sécurité de l'Onu doit se pencher jeudi sur ce projet de résolution, qui prolongerait d'un an le mandat conjoint des Nations unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte, consulté par l'AFP, souligne que l'OIAC enquête sur de nouvelles accusations d'attaques chimiques en Syrie et affirme que les responsables doivent répondre de leurs actes.

Le Conseil de sécurité avait mis sur pied cette commission d'enquête (Joint Investigative Mechanism - JIM) en août 2015 pour déterminer qui était derrière une série d'attaques chimiques présumées, perpétrées en Syrie en 2014 et 2015.

Dans un rapport rendu public vendredi dernier, le JIM a établi que l'armée syrienne avait procédé à une attaque chimique sur la localité de Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), le 16 mars 2015.
Selon la commission d'enquête, cette attaque chimique des militaires syriens était la troisième de ce type depuis 2014. Le JIM avait en outre précédemment accusé le groupe jihadiste Etat islamique d'avoir utilisé du gaz moutarde dans le nord de la Syrie, en août 2015.
Londres et Paris ont appelé à l'adoption de sanctions contre la Syrie mais Moscou, autre membre permanent du Conseil, a estimé que les conclusions des experts n'apportaient pas de preuves assez concluantes.