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Sport - Arts martiaux - Focus

Le karaté aux JO de Tokyo, une consécration pour cet art du combat né à Okinawa au XVe siècle

Maître Masahiro Nakamoto (debout) faisant une démonstration de karaté dans sa maison transformée en dojo. Toru Yamanaka/AFP

Masahiro Nakamoto, kimono, crâne lisse et barbe blanche de vieux sage, jubile : le karaté sera de la partie aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, « une chance extraordinaire de montrer au monde qu'il a ses racines à Okinawa », souffle le maître de 78 ans. « Le karaté s'est développé ici, sur ces toutes petites îles, et cela va surprendre le monde. J'en suis fier », dit-il dans sa maison qu'il a transformée en dojo et musée.

« La main vide »
Ces « toutes petites îles », aujourd'hui paradis des touristes, forment l'archipel d'Okinawa, situé aux confins méridionaux du Japon, qui a annexé ce territoire en 1879. Longtemps indépendant sous le nom de royaume des Ryukyu, ce lieu, soumis à de nombreuses influences et théâtre de féroces combats, a vu naître le karaté au XVe siècle.
Le Japon, qui a beaucoup œuvré à cette consécration, salue « un événement historique ». « C'est un jour de joie pour nous », lance Shigeo Kurihara, vice-président de la fédération japonaise, même si une intégration permanente du karaté aux JO n'est pas encore acquise.
Le karaté, qui signifie « la main vide » (de toute mauvaise intention) en japonais, consiste à utiliser les mouvements de l'ennemi pour « se défendre », avec pour seules armes pieds et poings. « On reçoit les coups de l'adversaire qu'on transforme en attaque », explique maître Nakamoto, spécialiste du kobudo (il est 10e dan), un art martial inséparable du karaté à Okinawa, à la gestuelle similaire mais qui s'exerce avec des armes traditionnelles (bâton, trident, faucilles...). « Nous avons de nombreuses techniques pour ne pas blesser l'ennemi, sauf en ultime recours, par exemple en le terrassant d'un simple toucher à des endroits nerveux sensibles, poursuit-il. Si je relâche la pression, la douleur part. C'est la moralité de cette discipline. Sans règles, c'est un permis de tuer. »

La liqueur d'Okinawa...
Si le judo a fait ses débuts olympiques en 1964, puis le taekwondo, originaire de Corée, en 1988, le karaté, bien qu'en haut de l'affiche à Hollywood, est longtemps resté exclu de l'Olympe. Francis Didier, vice-président de la Fédération internationale de karaté (WFK) et à la tête de l'instance française, évoque de vieilles querelles entre adeptes d'une pratique sportive où les coups sont contrôlés et partisans d'une pratique traditionnelle plus musclée, qui « craignaient de perdre leur identité en accédant aux JO ». Pour entrer dans cette enceinte aseptisée, où 80 compétiteurs s'affronteront en 2020 (60 au combat et 20 au kata), « il a en effet fallu moderniser les règles, qui étaient un peu trop ésotériques ».
Aux origines de ce sport se trouve « un système de combat okinawaïen auquel se sont ajoutés des apports techniques provenant d'arts martiaux chinois », explique un professeur français de karaté.
Selon maître Nakamoto, le développement du karaté est indissociable de celui de la liqueur d'Okinawa, Awamori. « Les maîtres de karaté étaient chargés de protéger des voleurs les convois, qui pouvaient acheminer le breuvage jusqu'en Chine ou la ville d'Edo (aujourd'hui Tokyo). L'été, ils dormaient à l'extérieur et se gorgeaient de liqueur. C'est de là que vient la tradition de savoir se défendre, même ivre et assoupi », raconte-t-il.
(Source : AFP)

Ouverture des Mondiaux 2016 à Linz

Trois mois après l'euphorie de l'annonce de son entrée aux Jeux, le karaté joue ses premiers championnats du monde sous label olympique. Les Mondiaux ont débuté hier et se clôtureront dimanche, à Linz en Autriche. Même si l'aventure olympique ne fait que commencer, tous les combattants engagés pour ces 23es Mondiaux ont en tête cette nouvelle donne : il y aura des titres décernés aux JO de Tokyo, en 2020. Sur la scène mondiale, le pays dominant est le Japon. Outre le Japon, la France, l'Iran, l'Espagne, l'Italie ou encore l'Égypte tiendront les premiers rôles en Autriche. Hier se jouaient les éliminatoires et les repêchages ; samedi et dimanche auront lieu les matches pour le bronze et les finales. Ces championnats du monde lancent le karaté sur le système de l'olympiade, mais n'entrent pas dans le processus de qualification olympique, encore à définir. Aux JO de Tokyo, le karaté sera présent uniquement avec les épreuves individuelles, soit 80 karatékas qualifiés pour 8 titres olympiques attribués (6 épreuves en combat et 2 épreuves en kata).

Masahiro Nakamoto, kimono, crâne lisse et barbe blanche de vieux sage, jubile : le karaté sera de la partie aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, « une chance extraordinaire de montrer au monde qu'il a ses racines à Okinawa », souffle le maître de 78 ans. « Le karaté s'est développé ici, sur ces toutes petites îles, et cela va surprendre le monde. J'en suis fier », dit-il dans sa...

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