Yémen: combats et raids après l'annonce par l'Onu d'un plan de paix

De violents combats et des raids aériens ont fait en 24 heures des dizaines de morts au Yémen après l'annonce par l'Onu d'un nouveau plan de paix pour mettre fin à 19 mois de guerre, ont indiqué des sources militaires mercredi.

Dans la région de Nahm, à l'est de la capitale Sanaa, les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont bombardé à l'artillerie des positions des rebelles houthis, qui ont répliqué, ont rapporté ces sources.
Au moins 15 rebelles et cinq combattants progouvernementaux ont été tués dans les affrontements, ponctués de raids aériens menés par la coalition arabe sous commandement saoudien, intervenant en soutien aux pro-Hadi, a-t-on ajouté.

Dans la province de Chabwa (sud), les forces loyalistes ont mis en échec une tentative d'attaque rebelle dans la région pétrolière d'Usaylan, a indiqué le général Mesfr al-Harithi, commandant de la 19e brigade d'infanterie.
Dans le nord du pays, les affrontements mardi soir autour du poste d'Al-Buqah, à la frontière saoudienne, se sont soldés par la mort de six combattants loyalistes et de cinq rebelles, alors qu'à Maran, une localité proche, un officier houthi, identifié comme étant Mohamed Nasser, a péri dans un raid, selon les mêmes sources.

Quatre missiles basiliques tirés par les rebelles tard dans la nuit en direction de Marib, à l'est de Sanaa, ont été interceptés, alors qu'à Baïda (centre) quatre rebelles et deux combattants pro-Hadi ont été tués dans des affrontements nocturnes, toujours selon les mêmes sources.

La guerre qui déchire le Yémen depuis l'intervention de la coalition en mars 2015 se poursuit ainsi malgré un nouveau plan de paix annoncé mardi par le médiateur de l'Onu Ismaïl Ould Cheikh Ahmed au terme d'une visite à Sanaa. Ce dernier a fait savoir qu'il attendait des rebelles une réponse "dans les prochains jours" alors que le gouvernement Hadi s'est montré prudent mercredi à l'égard de l'initiative.
"Le gouvernement n'a reçu aucune feuille de route pour un règlement politique", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Rajeh Badi, en soulignant que toute solution doit être fondée notamment sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu. Cette résolution prévoit le retrait des rebelles des territoires, dont Sanaa, conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes.
"Toute idée ou initiative qui contrevient à ces fondements (...) est totalement inacceptable", a prévenu le président Hadi à Riyad, où il vit en exil.

La guerre au Yémen a fait près de 6.900 morts, pour plus de la moitié des civils, depuis l'intervention de la coalition arabe, selon l'Onu.