Kirghizstan: le gouvernement démissionne après la dissolution de la coalition au pouvoir

Le gouvernement du Kirghizstan a démissionné mercredi après la fin de la coalition au pouvoir dans ce pays d'Asie centrale, suite au retrait du parti du président Almazbek Atambaïev, a annoncé la présidence kirghize.

"Le président Almazbek Atambaïev a signé aujourd'hui un décret sur la démission du gouvernement de la République du Kirghizstan", a indiqué le service de presse de la présidence dans un communiqué.
Le parti social-démocrate du Kirghizstan (SDPK) de M. Atambaïev a quitté lundi la coalition au pouvoir, composée jusqu'alors de quatre partis, en expliquant sa décision par le refus de certains de ses membres de soutenir des réformes constitutionnelles.

Le président kirghiz a maintenant trois jours pour charger l'un des partis de former une nouvelle coalition qui aura la majorité au parlement et formera un nouveau gouvernement.

Sorti en tête des élections législatives en octobre 2015 avec plus d'un quart des voix, le SDPK avait formé en novembre de la même année une large coalition avec trois autres partis dont la formation de centre-gauche pro-gouvernementale Ata-Meken.
"Nous avons été obligés de prendre cette décision", a déclaré à la presse le leader du SDPK au parlement, Issa Omourkoulov, en évoquant des "contradictions indissolubles" avec ses partenaires de la coalition.

Majoritairement musulman, le Kirghizstan a vécu deux révolutions depuis 2005.
Comme ses voisins d'Asie centrale, le Kirghizstan a connu un président aux tendances autoritaires: Askar Akaïev, à la tête du pays depuis l'époque soviétique et chassé du pouvoir en 2005.

Son successeur, Kourmanbek Bakiev a lui-même été destitué en 2010, une année également marquée par de sanglants affrontements ethniques entre Kirghiz majoritaires et la minorité ouzbèke, principale victime des attaques.
Le pays a ensuite élu pacifiquement M. Atambaïev, qui poursuit depuis une politique prorusse dans le but de développer son économie, l'une des plus pauvres de la région.