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À La Une - conflit

L'offensive sur Mossoul gagne du terrain, début des préparatifs pour isoler Raqqa

La Turquie a averti qu'elle pourrait lancer une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour éliminer toute "menace" contre ses intérêts.

 

Un soldat américain prend position Qayyara dans le sud de Mossoul en Irak, le 25 octobre 2016. REUTERS/Alaa Al-Marjani

Les forces irakiennes continuaient mardi leur progression vers Mossoul avec le soutien de la coalition internationale qui s'est réunie à Paris pour accentuer la lutte contre le groupe EI, tandis que les préparatifs pour isoler Raqqa, capitale des jihadistes en Syrie, ont commencé selon Washington. La Turquie, de plus en plus impliquée dans le conflit irakien, a par ailleurs averti qu'elle pourrait lancer une opération terrestre dans le nord de l'Irak pour éliminer toute "menace" contre ses intérêts.

Huit jours après le début de l'offensive sur Mossoul, les unités d'élite du contre-terrorisme (CTS) irakien continuaient à progresser dans la banlieue est du dernier bastion du groupe État islamique dans le pays. "Sur notre front, nous sommes désormais à cinq ou six km de Mossoul", a affirmé le général Abdelghani al-Assadi, le commandant du CTS, à l'AFP. "Nous devons maintenant nous coordonner avec les forces des autres fronts pour lancer" un assaut "coordonné" sur Mossoul, a-t-il ajouté depuis la ville de Bartala. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de la ville mais sur le front sud les forces fédérales ont encore du chemin à parcourir avant d'atteindre sa banlieue.

 

(Reportage : « Si ce tank se mettait enfin à tirer, il exploserait leur putain de maison »)

 

 

Parallèlement, la situation devrait évoluer à l'ouest de Mossoul, un front jusqu'à présent calme. Les unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) ont en effet reçu l'ordre de couper l'accès entre Mossoul et la Syrie. "Notre mission est d'empêcher la fuite (de l'EI) vers la Syrie et d'isoler totalement Mossoul de la Syrie", a expliqué Jawad al-Tulaibawi, porte-parole de Asaib Ahl al-Haq, une puissante milice chiite, à l'AFP. "Nous nous attendons à une bataille violente et difficile".
Ces milices, qui ont joué un rôle clé dans les précédentes batailles contre l'EI, veulent également libérer la ville de Tal Afar, à l'ouest de Mossoul, qui était majoritairement peuplée de chiites avant sa conquête par l'organisation extrémiste sunnite en 2014.

La participation du Hachd al-Chaabi à l'offensive de Mossoul est source de tensions. Les dirigeants irakiens kurdes et arabes sunnites s'y opposent, tout comme Ankara, qui a déployé des soldats à l'est de Mossoul malgré les demandes répétées de Bagdad pour le retrait des troupes turques.

L'Onu a par ailleurs indiqué avoir reçu des informations "préliminaires" sur l'exécution de dizaines de personnes, dont 50 policiers, perpétrées par l'EI depuis le lancement de l'offensive. "Nous craignons beaucoup qu'il ne s'agisse pas des dernières informations sur de tels actes barbares commis par l'EI", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, Rupert Colville.

 

(Repère : Où en est l'offensive sur Mossoul après une semaine ?)

 


L'après-Mossoul en débat
Les progrès de l'offensive sur Mossoul étaient analysés à la loupe par les ministres de la Défense de 13 pays participant à la coalition, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l'Australie, rassemblés à Paris.

"La reconquête n'est pas une fin en soi. Nous devons d'ores et déjà anticiper les conséquences de la chute de Mossoul", a déclaré François Hollande en ouvrant la réunion.
Le président français a appelé à la "vigilance face au retour des combattants étrangers" de l'EI dans leurs pays d'origine, ou face à ceux qui seraient tentés de se replier à Raqqa, le fief du groupe en Syrie. "Nous devons donc clairement les identifier. Cela passe par un large partage de nos informations et de nos renseignements. C'est une absolue nécessité", selon lui. Les estimations occidentales font état de 5.000 à 6.000 combattants de l'EI dans Mossoul.

Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé à Paris le début des "préparatifs pour isoler Raqqa", simultanément à l'offensive en cours sur Mossoul. A ses côtés, son homologue français Jean-Yves Le Drian a évoqué la "concomitance" des opérations prévues en Irak et en Syrie, sans pour autant s'engager sur un calendrier précis. Il y aurait 3.000 à 4.000 combattants de l'EI à Raqqa, selon des estimations.

 

 

 

 

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commentaires (3)

Sur cette diagonale du fou Mossoul/Alep, il n’échappe à personne que la propagande médiatique bat son plein plus que jamais… Les opérations aériennes de la Coalition internationale, menées par les Etats-Unis (pas moins de 60 pays), sont qualifiées de « frappes », évidemment « chirurgicales », tuant essentiellement les « méchants » en évitant de frapper les « gentils », c’est-à-dire les « dégâts collatéraux». Les opérations analogues des aviations russe et syrienne contre les réduits salafo-jihadistes d’Alep-Est sont simultanément condamnés comme des « bombardements extrêmement meurtriers », tuant, le plus souvent des « civils innocents ». A Mossoul, les civils servent de boucliers humains aux terroristes, à Alep ils sont les « cibles délibérées » des bombardements… Dans tous les cas de figures, Mossoul doit être « libérée », « reconquise », tandis qu’Alep est « encerclée » et « assiégée » par sa propre armée nationale… Comprenne qui pourra, toujours est-il que les chasseurs bensaoud (qui font partie de la Coalition internationale) continuent de détruire consciencieusement le Yémen, y menant un génocide dont personne (ou presque) ne parle. Même si elle est de moins en moins « protégée », la dictature saoudie n’en continue pas moins de produire ses atrocités, dont le financement réfléchi de l’Islam radical dans le monde entier, sans beaucoup inquiéter les « régimes » de Barack Obama, de François Hollande, de Theresa May ou d’Angela Merkel…

FRIK-A-FRAK

19 h 27, le 25 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • Sur cette diagonale du fou Mossoul/Alep, il n’échappe à personne que la propagande médiatique bat son plein plus que jamais… Les opérations aériennes de la Coalition internationale, menées par les Etats-Unis (pas moins de 60 pays), sont qualifiées de « frappes », évidemment « chirurgicales », tuant essentiellement les « méchants » en évitant de frapper les « gentils », c’est-à-dire les « dégâts collatéraux». Les opérations analogues des aviations russe et syrienne contre les réduits salafo-jihadistes d’Alep-Est sont simultanément condamnés comme des « bombardements extrêmement meurtriers », tuant, le plus souvent des « civils innocents ». A Mossoul, les civils servent de boucliers humains aux terroristes, à Alep ils sont les « cibles délibérées » des bombardements… Dans tous les cas de figures, Mossoul doit être « libérée », « reconquise », tandis qu’Alep est « encerclée » et « assiégée » par sa propre armée nationale… Comprenne qui pourra, toujours est-il que les chasseurs bensaoud (qui font partie de la Coalition internationale) continuent de détruire consciencieusement le Yémen, y menant un génocide dont personne (ou presque) ne parle. Même si elle est de moins en moins « protégée », la dictature saoudie n’en continue pas moins de produire ses atrocités, dont le financement réfléchi de l’Islam radical dans le monde entier, sans beaucoup inquiéter les « régimes » de Barack Obama, de François Hollande, de Theresa May ou d’Angela Merkel…

    FRIK-A-FRAK

    19 h 27, le 25 octobre 2016

  • Pourquoi nous faire de grands récits journalistiques , puisque de toute façon il y a connivence entre les 2 grandes puissances !!!hahahaha...

    FRIK-A-FRAK

    19 h 12, le 25 octobre 2016

  • GRANDE ERREUR DES OCCIDENTAUX DE LIQUIDER DANS L,IMMEDIAT L,E.I... CHAQUE CHOSE A SON TOUR... AVANT UNE SOLUTION DEMOCRATIQUE EN SYRIE, EN IRAQ ET AU YEMEN... CE SERAIT FAIRE LE JOB A LA PLACE DES RUSSES ET DU REGIME SUPPOSEMENT COMBATTANT L,E.I. MAIS AUCUN ACCROCHAGE AVEC CE TANZIM... OFFRIR LA SYRIE EN BONUS AUX RUSSES ET L,IRAQ ET LE YEMEN AUX IRANIENS... ET OUVRIR GRANDES LES PORTES DES GUERRES RELIGIEUSES ET REGIONALES... MARCHANDAGES AVANT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 49, le 25 octobre 2016

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