Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Début du déblayage du camp de Calais

3.000 migrants évacués.

Le déblayage des tentes et baraques du vaste camp de migrants de Calais, dans le nord de la France, a débuté mardi après-midi sous surveillance policière après l'évacuation de près de 3.000 de ses occupants depuis le début de l'opération lundi. AFP / PHILIPPE HUGUEN

Le déblayage des tentes et baraques du vaste camp de migrants de Calais, dans le nord de la France, a débuté mardi après-midi sous surveillance policière après l'évacuation de près de 3.000 de ses occupants depuis le début de l'opération lundi.

Vêtus de combinaisons oranges, des ouvriers ont commencé à démonter ou à détruire à la scie électrique une partie des abris insalubres, de toile ou de bois, qui abritaient jusqu'à ces derniers jours entre 6.000 et 8.000 migrants rêvant de passer en Angleterre.

Entre les matelas empilés, couvertures ou casseroles, d'autres équipes ramassaient les déchets avec de petites tractopelles, pour déverser leur contenu dans des bennes, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Ce déblaiement, qui avait été annoncé pour la matinée, a été décalé de quelques heures afin de pouvoir mobiliser suffisamment de policiers pour parer à tout incident. Les forces de l'ordre continuaient parallèlement à encadrer les départs, qui se poursuivaient à un rythme un peu moins soutenu que la veille.

Près de 800 adultes avaient quitté Calais mardi en début d'après-midi, après 1.900 lundi, selon les chiffres officiels. Les premiers à partir étaient majoritairement des Soudanais. En fin de matinée, c'était au tour des Afghans, jusque là plus réticents, de se présenter par petits groupes pour être pris en charge.
Quarante-cinq départs d'autocars étaient prévus pour la journée, mais le processus est tributaire de la coopération des migrants.

Venus pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou d'Erythrée, beaucoup de ces migrants ne veulent pas renoncer à leur rêve de gagner l'Angleterre, dont les côtes font face au port de Calais.

 

(Témoignage : Du Liban à Calais : deux Palestiniens dans « la Jungle »)

 

Enregistrement ralenti pour les mineurs
Par ailleurs, plusieurs centaines de mineurs ont été dirigés vers un Centre d'accueil provisoire (CAP), une structure en dur située sur le campement de Calais, dans l'attente de l'instruction de leur dossier.

Beaucoup tentaient encore mardi de se faire enregistrer mais leur progression était ralentie par la vérification de leur âge, a constaté une vidéaste de l'AFP. Forces de l'ordre et membres d'associations ont essayé de contenir les mouvements de foule et de calmer l'anxiété. "Avec ceux arrivés hier, on a réussi à en héberger 800 maintenant. Notre objectif est d'être à plus de 1.000 ce soir", explique Stephane Duval, directeur du CAP. Le nombre de mineurs isolés est estimé à 1.300, dont 500 disent avoir des attaches familiales au Royaume-Uni.

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré lundi que le Royaume-Uni "accueillera(it) tous ceux dont les attaches familiales en Grande-Bretagne sont établies". Les autorités britanniques étudieront aussi les dossiers de mineurs isolés sans liens familiaux "mais dont l'intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays", a-t-il ajouté.

Depuis début octobre, près de 200 mineurs de la "Jungle" ont été accueillis Outre-Manche, selon le ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd. Cette question des mineurs isolés est source de tension entre Paris et Londres.

 

 

(Lire aussi : Des migrants déboussolés face à la fermeture imminente du camp de Calais)

 

Dans les zones évacuées, des cabanes ont brûlé pendant la nuit et deux incendies de faible ampleur ont encore éclaté mardi à la mi-journée. Des rues animées il y a encore une semaine sont abandonnées, sales, jonchées de tentes vidées et crevées, envahies par une odeur de fumée, a constaté un correspondant de l'AFP.
"On nous disait que la Jungle c'était fini, je ne savais pas trop si c'était vrai", témoigne Sahir, Afghan de 33 ans. L'un des ses camarades a pris un autocar lundi et l'a appelé dans la soirée à son arrivée au centre d'accueil. "Il m'a dit que c'était bien, que pour moi ce serait bien".

Il a renoncé à passer en Grande-Bretagne après s'être plusieurs fois blessé en tentant de monter dans un camion. Mais il reste des "irréductibles", qui "partiront avant" la fin du démantèlement de la "jungle" pour disparaître dans la nature et tenter leur chance, assure-t-il. Pour Salim, un autre Afghan, "la +Jungle+ restera". "Cela fait 17 ans, il y aura une autre +Jungle+ ailleurs".

 

 

Lire aussi

Face aux migrants, la France tiraillée entre peur et fraternité

La France ne sera pas un pays "de campements", réplique Hollande à la droite

La crise des migrants, catalyseur des poussées populistes en Europe

Les pays voisins de la Syrie n'accueillent "aucun" réfugié, affirme un candidat à la présidentielle française

Le déblayage des tentes et baraques du vaste camp de migrants de Calais, dans le nord de la France, a débuté mardi après-midi sous surveillance policière après l'évacuation de près de 3.000 de ses occupants depuis le début de l'opération lundi.
Vêtus de combinaisons oranges, des ouvriers ont commencé à démonter ou à détruire à la scie électrique une partie des abris insalubres,...

commentaires (1)

Voilà les conséquences de l'incompétence des gouvernements Sarkozy et Hollande! Et ce mot " jungle" si péjoratif! Quelle tristesse pour tous ces hommes qui espèrent trouver mieux ailleurs! Car il y a toujours un "ailleurs ", que l'être humain espère mieux!!

Coeckelenbergh Cartenian

13 h 09, le 25 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Voilà les conséquences de l'incompétence des gouvernements Sarkozy et Hollande! Et ce mot " jungle" si péjoratif! Quelle tristesse pour tous ces hommes qui espèrent trouver mieux ailleurs! Car il y a toujours un "ailleurs ", que l'être humain espère mieux!!

    Coeckelenbergh Cartenian

    13 h 09, le 25 octobre 2016

Retour en haut