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Économie - Pétrole

Le Kazakhstan ouvre les vannes du gisement géant de Kachagan

Le consortium international qui exploite le gisement du Kachagan vise une production de 370 000 barils par jour d’ici à la fin 2017. Archives Reuters

Au moment où les grands pays producteurs de pétrole se résignent à limiter leur offre pour faire remonter les prix, le Kazakhstan ouvre progressivement, avec des années de retard, les vannes des oléoducs du gisement géant de Kachagan.
Seize ans après la découverte en mer Caspienne de ce champ d'or noir d'une richesse rare, mais d'une complexité technique inédite, cette ex-République soviétique lance ce projet de plus de 50 milliards de dollars dans une relative discrétion, compréhensible vu les difficultés passées.
Le 14 octobre, le consortium international qui l'exploite, NCOC, a annoncé que le gisement avait pu envoyer du pétrole à l'exportation pour la première fois.
Le ministre de l'Énergie Kanat Bozoumbaïev avait cependant prévenu : arriver à l'objectif de production « prendra un certain temps ».
NCOC, qui regroupe la compagnie kazakhe KazmunaiGas, le français Total, l'américain ExxonMobil, l'italien Eni, l'anglo-néerlandais Shell, le chinois CNPC et le japonais Inpex, vise une production de 370 000 barils par jour d'ici à la fin 2017.
À sa découverte en 2000, ce gisement était considéré comme l'un des plus vastes mis au jour en 40 ans et constituait donc un projet essentiel pour le secteur énergétique qui voyait venir le déclin inéluctable de la production d'hydrocarbures.
Le Kazakhstan et les entreprises impliquées ont ainsi investi 55 milliards de dollars pour mettre en route Kachagan, qui pose de nombreux défis technologiques : faible profondeur de l'eau, gelée en hiver, et réserves soumises à très hautes pressions.

À contre-courant
Le contexte est aujourd'hui différent, avec des nouvelles techniques et des investissements massifs permis par des années de pétrole cher. Affaiblis par l'effondrement des prix du pétrole, les pays de l'Opep viennent d'arriver à un accord de principe pour baisser leur production.
La Russie s'est aussi dit prête à se joindre à cette démarche en gelant le niveau de son offre, une décision qui a permis au baril de revenir plus de 50 dollars, un niveau jugé cependant insuffisant pour couvrir les coûts des projets les plus complexes.
À contre-courant, la remise en marche de Kachagan risque donc de repousser le rééquilibrage du marché espéré par les producteurs.
« Il faut être très prudent et s'assurer que (le redémarrage) se déroule sans accroc », tempère Andrew Neff, analyste à la société de conseil IHS.
En septembre 2013, Kachagan avait produit ses premiers barils, mais des fuites à répétition sur l'oléoduc relié au gisement avaient conduit à sa mise à l'arrêt le 9 octobre suivant. Il aura fallu plus de trois ans pour relancer le projet. Les autorités locales comptent d'autant plus sur le projet que l'économie kazakhe a été frappée de plein fouet par la chute des prix du pétrole, sa monnaie perdant la moitié de sa valeur.
« Kachagan est important pour l'économie du Kazakhstan comme source de revenus qui peuvent l'aider à régler ses problèmes » liés à la dégradation de ses rentrées liées aux exportations, explique à l'AFP Kassymkhan Kapparov, directeur du Bureau pour la recherche économique du Kazakhstan.
Mais vu le coût des réparations après les problèmes de 2013 et le niveau des prix, « l'effet sur le budget sera négligeable pendant les premières années », prévient l'expert.
Le Kazakhstan ne compte pas se limiter à ce projet. En juillet, les entreprises exploitant le gisement de Tengiz, l'un des principaux du pays, menées par l'américain Chevron, ont annoncé un investissement spectaculaire de 36,8 milliards de dollars pour y porter la production d'environ 260 000 barils par jour à environ 1 million de barils.
Christopher RICKLETON/AFP

Au moment où les grands pays producteurs de pétrole se résignent à limiter leur offre pour faire remonter les prix, le Kazakhstan ouvre progressivement, avec des années de retard, les vannes des oléoducs du gisement géant de Kachagan.Seize ans après la découverte en mer Caspienne de ce champ d'or noir d'une richesse rare, mais d'une complexité technique inédite, cette ex-République...

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