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Culture - Exposition

El-Chamaa vs Khawam : divergences et cohérence...

Face-à-face plutôt que duel, à la galerie Rochane*, dans le cadre d'un projet commun initié quelques années plus tôt par les deux artistes libanais.

Un art qui se propose comme réflexion sur l’espoir et le désespoir.

Des personnes différentes peuvent-elles créer des œuvres semblables? Des œuvres aux inspirations divergentes peuvent-elles cohabiter harmonieusement dans un même espace? C'est ce que semblent poser comme questions Fadi el-Chamaa et Semaan Khawam dans cette exposition à la galerie Rochane qui revêt la forme d'une expérimentation.

Il ne s'agit pas tellement ici de présenter un travail à quatre mains, mais plus d'un projet commun. Car les deux artistes ne travaillent pas ensemble. Mus, certes, par un but commun, ils travaillent néanmoins chacun de son côté et à sa manière. Avec pour objectif – au bout d'une année de travail et une fois suffisamment de pièces créées – de sélectionner celles qui auront la force d'exister par elle-mêmes dans un ensemble hétéroclite, tout en conférant à l'ensemble harmonie et cohérence, sur le seul critère, ici, de l'accord esthétique.

Différents de par leurs histoires, leurs opinions ou leurs méthodes, les deux artistes ne se concertent pas en amont sur les futurs travaux exposés. Idées, sujets et médias ne sont pas préalablement évoqués. Simplement la volonté de réunir des mondes différents sous la notion subjective de l'esthétisme, et aborder ainsi la dimension sociale que ce terme peut prendre. Simple en apparence, plus compliqué dans les faits. Car c'est bien d'une expérience dont on parle, à l'issue par définition incertaine, même et surtout pour eux. Et ce n'est pas leur première tentative de projet similaire. Une de leurs précédentes initiatives s'étant, de leur propre aveu, soldée par un échec. Pas suffisant cependant pour les décourager, pour
leur ôter ce besoin.

Ne jamais arrêter
Ce besoin de vivre, de créer, d'espérer. Dans une ville, vue tour à tour comme médiocre et chaotique, ou, au contraire, comme stimulante et de tous les possibles. Dans un pays en mille morceaux, ou les besoins les plus élémentaires ne sont que partiellement assurés. Et que cela puisse ou non continuer ainsi (un autre point de désaccord entre les deux). Le besoin d'espoir et la résilience nécessaire pour y vivre ont ceci de remarquable de toujours pousser à chercher et à essayer par soi-même. La volonté de faire plus que survivre malgré tout. Il faut continuer, essayer, comme une manière de se donner de l'espoir, mais aussi peut-être de se prouver qu'ils ont tort, et nous avec, à bien des égards. Et chacun de faire son possible pour tenter de changer les choses. Recycler, par exemple, les déchets de son studio pour en faire des sculptures. Ou des peintures représentant des visages hagards, désespérés, défoncés, défigurés...

Cette expérience, cette tentative, est-elle une réussite ou un échec? Il n'y a évidemment pas de réponse globale universelle. Pas de bonne ou mauvaise réponse, puisqu'il ne tient qu'à chacun d'y répondre. Et dans notre infinie diversité, nous aurons tous un avis différent sur cette notion subjective du beau. Mais pour nous avoir traîné ici, dans cet espace, à ce moment et nous avoir donné à y réfléchir, nous aurons peut-être pris, l'espace d'un instant, conscience de cette diversité et de ce qu'elle implique, pour nous individus, pour nous société. Alors, au moins pour ça, cette expérience est une réussite.

*À la galerie Rochane, jusqu'au 30 octobre. Saifi Village. Tél. : 01/972238.

Des personnes différentes peuvent-elles créer des œuvres semblables? Des œuvres aux inspirations divergentes peuvent-elles cohabiter harmonieusement dans un même espace? C'est ce que semblent poser comme questions Fadi el-Chamaa et Semaan Khawam dans cette exposition à la galerie Rochane qui revêt la forme d'une expérimentation.Il ne s'agit pas tellement ici de présenter un travail à...

commentaires (1)

RIDICULE

Gebran Eid

19 h 30, le 25 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • RIDICULE

    Gebran Eid

    19 h 30, le 25 octobre 2016

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