Rechercher
Rechercher

Liban - Trois questions à...

Allouche : Nasrallah n’a pas garanti l’élection de Aoun le 31 octobre

Photo Ani

Comme à l'accoutumée, les analyses et interprétations de la teneur du discours du secrétaire général du Hezbollah vont déferler dès aujourd'hui en dépit de l'impression de clarté dégagée par les propos de Hassan Nasrallah, dont l'intervention, dans son volet présidentiel, était extrêmement attendue. Dans une réaction à chaud, l'ancien député Moustapha Allouche, membre du directoire du courant du Futur, a commenté les prises de position du dignitaire chiite, dans une lecture qui va en deçà de la portée immédiate des mots et slogans employés en évoquant l'élection d'un chef de l'État et sa vision de la phase à venir.

 

Quels sont selon vous les messages principaux véhiculés dans le discours du secrétaire général du Hezbollah ?
Pour commencer, Hassan Nasrallah a été on ne peut plus clair au sujet de l'ingérence de ses militants en Syrie: ils y sont et ils y resteront, c'est-à-dire qu'aucun changement n'est à attendre à ce niveau-là. En d'autres termes, il a coupé court à toutes les velléités en matière de politique de distanciation du Liban des crises régionales, notamment par rapport à la guerre qui a lieu en Syrie. Cela signifie qu'il remet en question l'accord auquel sont convenus le chef du courant du Futur et le candidat à la présidence, Michel Aoun. Cela va forcément se répercuter sur la période postélectorale et sur les ententes à concocter pour pouvoir mettre en place un gouvernement.

 

 (Lire aussi : Berry : Bien que j'aie les moyens de le faire, je ne torpillerai pas la séance électorale )

 

En confirmant l'élection de M. Aoun par les députés du parti, Hassan Nasrallah n'a-t-il pas mis au pied du mur tous ceux qui l'accusaient de boycotter l'échéance ?
D'après moi, Hassan Nasrallah a effectivement confirmé la présence des parlementaires de son parti à l'hémicycle pour élire son candidat favori, mais il n'a aucunement assuré que l'élection de ce dernier allait se réaliser le jour même, le 31. Autrement dit, il prend en considération sans le dire que Michel Aoun risque d'être élu au second tour. Personne n'a idée d'ailleurs du temps qui s'écoulera entre les deux tours, puisqu'il revient au président de l'Assemblée, Nabih Berry, de fixer la date de la tenue du second tour comme il l'entend.
Plus important encore, son message selon lequel l'élection de M. Aoun est le corollaire de certaines conditions. En affirmant un peu plus loin qu'il sera nécessaire d' « arrondir les angles » pour que l'on puisse « s'entendre sur la question de la présidence », il a clairement insinué qu'un accord préalable sur la composition du gouvernement et la teneur de la déclaration ministérielle (en d'autres termes le package deal), le tout bénéficiant de l'accord incontournable de M. Berry, est une exigence qui doit aller de pair avec l'élection. Ce message est principalement adressé aux assises du CPL et à leurs alliés.

Comment interprétez-vous la notion de « sacrifice » consenti par le Hezbollah pour accepter la candidature de M. Hariri à la présidence du Conseil ?
Lorsque le secrétaire général affirme avoir accepté de faire certaines concessions ou « sacrifices » concernant M. Hariri, il n'a pas du tout laissé entendre que son groupe parlementaire va nécessairement le nommer. Il n'a pris aucun engagement en ce sens. Il n'a pas non plus dit qu'il allait faciliter le processus de sa désignation, encore moins celui de la composition du gouvernement. À moins de recevoir au préalable des garanties autour du package deal et à condition que le camp soutenant Michel Aoun œuvre pour obtenir l'aval du président de la Chambre. Ce qui est encore loin d'être acquis. En affirmant que rien ne saura ternir ou affecter la relation entre Amal et le Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement signifié que le consentement de M. Berry est indispensable.
Le scénario que je pressens est que nous nous dirigeons vers des élections législatives avant que le gouvernement n'obtienne la confiance du Parlement. La consultation sera organisée soit par le gouvernement de l'actuel Premier ministre, Tammam Salam, qui serait alors chargé d'expédier les affaires courantes, soit par celui de M. Hariri, qui aurait le même statut puisque n'ayant pas pu obtenir la confiance du Parlement.

 

 

Lire aussi
Le bras cassé de Rafic Hariri, l'édito de Ziyad Makhoul

La montée des enchères, le décryptage de Scarlett Haddad

Nasrallah assure Aoun de son soutien, mais n'entend pas faciliter la mission de Hariri

Nasrallah : Nous voterons Aoun et montrerons nos bulletins aux caméras si besoin

À une semaine de la séance électorale, Joumblatt dans une phase « d'attente dynamique »

Rifi annonce une résistance pacifique et réaffirme son rejet de la candidature de Aoun

Comme à l'accoutumée, les analyses et interprétations de la teneur du discours du secrétaire général du Hezbollah vont déferler dès aujourd'hui en dépit de l'impression de clarté dégagée par les propos de Hassan Nasrallah, dont l'intervention, dans son volet présidentiel, était extrêmement attendue. Dans une réaction à chaud, l'ancien député Moustapha Allouche, membre du...

commentaires (3)

Lorsqu'on capitule sans conditions, cela ne sert à rien de discuter quoi que ce soit par la suite. Dommage.

Un Libanais

12 h 37, le 24 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Lorsqu'on capitule sans conditions, cela ne sert à rien de discuter quoi que ce soit par la suite. Dommage.

    Un Libanais

    12 h 37, le 24 octobre 2016

  • QUEL EST LE CV DU GENERAL DAJJAL POUR QU'ON L'ELYSE PRESIDENT? 1988/1989 SA GUYERRE DE LIBERATION BIDON AYANT DETRUIT LES REGIONS CHRETIENNES ET RENDU POSSIBLE LEUR INVASION PAR L'ARMEE BAASSYRIENNE? SA PRESIDENCE D'UN GOUVERNEMENT ANTI PACTE FORMEE EXCLUSIVEMENET DE 2 OFFICIERS "CHRETIENS" LE DYNAMITAGE PAR SES PARTISANS DES VOITURES ET RESIDENCES DES DEPUTEES AYANT SIGNEE L'ACCORD DE TAEF? SA "DISSOLUTION" DU PARLEMENT QUI AVAIT VOTEE LE MEME ACCORD DE TAEF? SA DESERTION DU CHAMP DE BATAILLE ET SA FUITE HONTEUSE VERS L'AMBASSADE DE FRANCE? SON REFUS DES ARMES ILLEGALES DU HIZB PUIS LEUR SACRALISATION APRES S'ETRE ASSUREE DE L'APPUI DES VOTES CHIITES POUR ELIRE SES DEPUTEES? SON RENIEMENT DE L'ACCORD DE DOHA STIPULANT LA NON DEMISSION DU GOUVERNEMENT PAR TIERS DE BLOCAGE ET GENDRE BACILLE INTERPOSEE? SON RENIEMENT DE LA DECLARATION NEUTRALISTE DE BAABDA ET SON ALIGNEMENT SUR L'AXE SYROIRAIEN? PAUVRES GAGAS ET AUTRES HARAKIRIS DURS DURS SERONT LES REVEILS

    Henrik Yowakim

    12 h 37, le 24 octobre 2016

  • ANALYSE TRES OBJECTIVE DE ALLOUCHE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 55, le 24 octobre 2016

Retour en haut