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Le président soudanais accuse Amnesty de "mentir" sur des attaques chimiques au Darfour

Le président soudanais Omar el-Béchir a accusé samedi Amnesty International de "mensonges", après que l'organisation de défense des droits de l'Homme a fait état d'attaques chimiques menées par ses forces contre des civils au Darfour (ouest).
Le mois dernier, Amnesty avait affirmé dans un rapport qu'au moins une trentaine d'attaques à l'arme chimique avaient été perpétrées entre janvier et septembre sur des villages de la région du Djebel Marra, au Darfour, dans le cadre d'une vaste campagne militaire contre les rebelles.
"Entre 200 et 250 personnes ont pu mourir d'une exposition aux agents chimiques, pour beaucoup, voire pour la plupart, des enfants", selon l'organisation.
Dans une première réaction au rapport, le président Béchir a démenti ces accusations.
"Ces derniers jours, vous avez suivi tous les mensonges et les allégations d'Amnesty International sur l'utilisation d'armes chimiques", a lancé M. Béchir dans un discours devant des membres de son parti.
"Ce sont juste de purs mensonges", a-t-il assuré.
Le rapport d'Amnesty comprend des images d'enfants souffrant de brûlures chimiques, d'images satellite de villages détruits et de personnes déplacées, des extraits d'entretiens avec plus de 200 survivants et des analyses d'experts en armes chimiques.
L'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, agence de l'ONU) a expliqué qu'elle aurait besoin de plus d'informations et de preuves pour une enquête formelle, tandis qu'un haut responsable de l'ONU a demandé début octobre au Soudan d'aider à faire la lumière sur ces accusations.
Le Darfour est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003, quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Le président Béchir a alors lancé une contre-insurrection violente.
Depuis, l'ONU estime que les combats ont fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
M. Béchir, réclamé par la Cour pénale internationale pour répondre d'accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour, avait solennellement annoncé début septembre que la paix était revenue dans cette région grande comme la France.
Mais Khartoum en limite toujours l'accès aux journalistes et aux travailleurs humanitaires, même si une mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine (Minuad) y est déployée depuis 2007.
Le Soudan, signataire depuis 1999 de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, a plusieurs fois demandé le départ de la Minuad.

Le président soudanais Omar el-Béchir a accusé samedi Amnesty International de "mensonges", après que l'organisation de défense des droits de l'Homme a fait état d'attaques chimiques menées par ses forces contre des civils au Darfour (ouest).Le mois dernier, Amnesty avait affirmé dans un rapport qu'au moins une trentaine d'attaques à l'arme chimique avaient été perpétrées entre...