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Traité de libre-échange CETA : le Canada appelle l'UE à "finir son job"

Si l'accord est signé comme prévu le 27 octobre à Bruxelles entre les 28 et le Canada, les députés européens devront donc se prononcer sur le texte, ce qui devrait avoir lieu soit à la fin de l'année, soit au début de l'année prochaine.

Le chef du gouvernement de la Wallonie, Paul Magnette (à gauche), avec le président du Parlement européen Martin Schulz. Photo AFP

Le Canada a exhorté samedi l'UE à "finir son job" sur le CETA, le traité de libre-échange en négociation depuis sept ans entre Bruxelles et le Canada, rappelant qu'il était prêt à signer cet accord, actuellement bloqué par la Wallonie. "Le Canada a fait son travail, la balle est dans le camp de l'Europe", a affirmé Chrystia Freeland, la ministre canadienne du Commerce, à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec le président du Parlement européen Martin Schulz, avant de reprendre l'avion pour son pays.
"Nous avons encore quelques difficultés entre Européens", a reconnu quant à lui le chef du gouvernement de la Wallonie, Paul Magnette, qui a également été reçu par M. Schulz, en présence, selon un diplomate européen, du directeur de cabinet du président de la Commission européenne.

"Je me réjouis que (...) la partie avec le Canada ait été conclue et donc que les discussions que nous avons menées ensemble aient été très utiles. Elles ont permis d'améliorer le texte", s'est félicité M. Magnette, sans donner davantage d'explications. M. Magnette, selon son entourage, attendait un nouveau texte de la Commission sur le traité. Ce document devra être soumis ensuite au Parlement de Wallonie, région francophone de Belgique, - d'abord devant la commission chargée des Affaires européennes de l'assemblée régionale.

Pendant la rencontre entre MM. Schulz et Magnette, il a été constaté, selon un diplomate européen, que "la Commission européenne était prête à aider la Belgique à trouver une solution" et "qu'une solution devait être trouvée aussi vite que possible, et ce aussi pour la crédibilité internationale de l'Europe".

La ministre canadienne a quitté Bruxelles après l'échec des négociations entre la Wallonie, hostile à l'accord en l'état, et Ottawa, "très déçu" des atermoiements européens. "Nous sommes prêts à signer le CETA et nous continuons à espérer que ce sera possible de le signer le 27 octobre", a expliqué Mme Freeland avant son départ.

'Balle dans le camp de l'UE'

La signature du traité, théoriquement prévue pour jeudi prochain, reste suspendue au feu vert de la Wallonie, qui refuse de donner les pleins pouvoirs à Bruxelles pour parapher l'accord, en raison notamment d'un manque de "temps" et de "démocratie".

"J'espère vraiment que les Européens vont parvenir à aboutir et que je pourrai revenir ici dans quelques jours avec mon Premier ministre [Justin Trudeau] pour signer l'accord", a expliqué la ministre canadienne.
M. Schulz a indiqué que le sommet prévu la semaine prochaine avec le Canada restait pour l'instant à l'agenda.

La Wallonie, région de 3,6 millions d'habitants, voit dans le CETA, qui concerne plus de 500 millions d'Européens, les prémices du traité TTIP (ou Tafta), très impopulaire, que l'UE négocie très laborieusement avec les Etats-Unis, et réclame plus de garanties, notamment en matière de protection de ses agriculteurs et face aux puissantes multinationales.

'La démocratie prend du temps'

"Les problèmes qui restent sont des problèmes à l'intérieur de l'Union européenne. Les Canadiens ont expliqué (...) que les négociations sont conclues, on peut aller à la signature du Traité (...)", a dit M. Schulz, à l'issue de sa rencontre avec M. Magnette. "A mes yeux, il n'y a aucun problème que l'on ne puisse pas résoudre", a-t-il estimé.

MM. Schulz et Magnette appartiennent à la même famille politique, le premier étant social-démocrate et le second membre du Parti socialiste belge. Le Parlement européen n'a pas de mandat pour négocier les traités commerciaux de l'UE, car c'est du ressort de la Commission européenne, l'exécutif européen.
Toutefois, il doit donner son feu vert à la fin du processus.
Si l'accord est signé comme prévu le 27 octobre à Bruxelles entre les 28 et le Canada, les députés européens devront donc se prononcer sur le texte, ce qui devrait avoir lieu soit à la fin de l'année, soit au début de l'année prochaine.
Ce blocage soulève en tout cas d'énormes interrogations sur la capacité de l'UE --ébranlée par des crises à répétition et fragilisée par le Brexit-- à négocier désormais des traités commerciaux avec des pays comme les Etats-Unis ou le Japon.


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commentaires (1)

Finir son job..,? mais dans l'intérêt de qui...? cela demande logiquement un peu de réflexion.... n'est-ce pas ..?

M.V.

13 h 52, le 23 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • Finir son job..,? mais dans l'intérêt de qui...? cela demande logiquement un peu de réflexion.... n'est-ce pas ..?

    M.V.

    13 h 52, le 23 octobre 2016

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