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À La Une - Syrie

Reprise des combats à Alep après la fin de la trêve "humanitaire"

Moscou souligne la nécessité de "libérer" la Syrie des jihadistes tout en maintenant le président Assad au pouvoir.

Un combattant rebelle prenant position dans le nord de la ville d'Alep. REUTERS/Khalil Ashawi

De violents combats entre les forces du régime syrien et les rebelles ont éclaté samedi dans la ville d'Alep (nord), peu après la fin d'une trêve décrétée par la Russie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des tirs d'artillerie et des violents affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers le long de la ligne de front dans cette ville divisée depuis 2012 entre des zones tenues par le régime du président Bachar el-Assad à l'ouest et des quartiers contrôlés par les rebelles à l'est, a précisé l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
Un correspondant de l'AFP dans les quartiers rebelles d'Alep a confirmé avoir entendu des tirs d'artillerie.
L'Observatoire n'a pu fournir aucun bilan dans l'immédiat.

Après avoir intensifié ses bombardements sur la partie rebelle d'Alep depuis le 22 septembre s'attirant des accusations de crimes de guerre, la Russie, alliée du régime syrien, avait décrété une trêve dite "humanitaire" de trois jours qui s'est terminée à 19H00 locales (16H00 GMT) samedi.

Les huit corridors établis pour permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitent de quitter les quartiers est de la ville, contrôlés par les opposants au régime syrien sont restés déserts.
Quelque 250.000 personnes vivent dans ces quartiers, assiégés depuis le mois de juillet par le régime syrien et soumis depuis le 22 septembre à une intensification des bombardements par Damas et Moscou, qui souhaitent reconquérir l'ensemble de la deuxième ville de Syrie.

Accusés par les Occidentaux de commettre des "crimes de guerre" à Alep, le régime Assad et son allié russe avaient suspendu mardi leur offensive, avant que Moscou ne décrète la trêve. Ces quatre semaines de bombardements intenses sur Alep-Est ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés, selon l'ONU, entraînant la destruction d'infrastructures civiles, notamment des hôpitaux.
Samedi matin, un photographe de l'AFP présent côté régime s'est rendu au passage de Boustane al-Qasr et a constaté que celui-ci était désert. Un scénario identique avait eu lieu jeudi et vendredi.

(Lire aussi : IX- Wissam Zarqa, professeur à Alep-Est : « La plupart des gens diplômés ont soit fui, soit été arrêtés ou tués »)

"Menaces et chantage"

"Personne n'est sorti par les couloirs", a confirmé à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. "Des comités populaires civils venant des quartiers du régime sont entrés dans les quartiers est pour tenter d'évacuer des blessés, mais ils n'ont pas réussi", a-t-il ajouté.
Les autorités russes et les médias étatiques syriens accusent les rebelles d'empêcher toute sortie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov assurant que les combattants avaient recours "aux menaces, au chantage et à la force brute" pour bloquer les couloirs.

Faute de conditions de sécurité suffisantes, l'ONU n'a pu évacuer aucune des 200 personnes blessées et malades devant quitter de toute urgence les quartiers rebelles d'Alep. L'organisation internationale avait demandé à la Russie de prolonger la trêve jusqu'à lundi soir.
Au final, seuls huit rebelles blessés et sept civils ont emprunté les corridors humanitaires, a avait vendredi soir à Moscou le général Sergueï Roudskoï, un haut responsable de l'état-major russe.

(Lire aussi :  L’heure la plus sombre pour la Syrie)

Attaque chimique

Ancienne capitale économique, Alep, divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants, est devenue un enjeu majeur de cette guerre qui a fait plus de 300.000 morts depuis mars 2011.
"Le régime et les rebelles ont chacun renforcé leurs effectifs militaires, ce qui nous fait craindre, en cas d'un échec du cessez-le-feu, une vaste opération militaire", a prévenu M. Abdel Rahmane.
Le général Roudskoï avait accusé vendredi les rebelles de "profiter du cessez-le-feu" pour préparer une offensive de grande ampleur.

A Moscou, le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a justifié samedi l'intervention militaire russe en Syrie, soulignant dans un entretien avec la chaîne publique de télévision Rossia-1 la nécessité de "libérer" ce pays des jihadistes tout en maintenant le président Assad au pouvoir.

A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies avait toutefois reçu vendredi soir un rapport confidentiel concluant que l'armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l'arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d'Idleb (nord-ouest), contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.
Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime syrien et une au groupe Etat islamique (EI), au gaz moutarde, à Marea, près d'Alep, en août 2015.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a réclamé samedi l'adoption au conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'usage d'armes chimiques en Syrie et prévoyant des "sanctions" contre les auteurs de ces actes "inhumains".

Au nord d'Alep, les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde, se sont retrouvés dans plusieurs villages sous un déluge d'artillerie de l'armée turque et de ses groupes rebelles alliés, selon l'OSDH.
La Turquie a lancé le 24 août une offensive sans précédent en Syrie, baptisée "Bouclier de l'Euphrate". Elle vise à chasser de la frontière les jihadistes de l'EI, ainsi que les rebelles kurdes.
La guerre en Syrie qui a débuté après la répression par le régime de manifestations prodémocratie s'est complexifiée avec l'entrée en jeu d'acteurs internationaux et de groupes jihadistes.

 

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De violents combats entre les forces du régime syrien et les rebelles ont éclaté samedi dans la ville d'Alep (nord), peu après la fin d'une trêve décrétée par la Russie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des tirs d'artillerie et des violents affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers le long de la ligne de front dans cette ville divisée depuis...

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ILS S,ENTRE-ACCUSENT A TOUR DE ROLE DE CRIMES DE GUERRE... EN FAIT DEPUIS LE VIETNAM, LE PRINTEMPS DE PRAGUE, L,AFGHANISTAN, L,EX YOUGOSLAVIE, LA GEORGIE, L,IRAQ, L,UKRAINE, LES PRETENDUS PRINTEMPS ARABES ETC... ILS SONT TOUS DES CRIMINELS DE GUERRE... QUI VA LES JUGER ? LA BALANCE EST ENTRE LEURS MAINS...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 50, le 22 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • ILS S,ENTRE-ACCUSENT A TOUR DE ROLE DE CRIMES DE GUERRE... EN FAIT DEPUIS LE VIETNAM, LE PRINTEMPS DE PRAGUE, L,AFGHANISTAN, L,EX YOUGOSLAVIE, LA GEORGIE, L,IRAQ, L,UKRAINE, LES PRETENDUS PRINTEMPS ARABES ETC... ILS SONT TOUS DES CRIMINELS DE GUERRE... QUI VA LES JUGER ? LA BALANCE EST ENTRE LEURS MAINS...

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