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Ivanka Trump, une femme déterminée à ne pas sombrer avec son père

Sa réserve lui vaut un certain respect dans le camp adverse.

Ivanka Trump est aussi calme et réfléchie que son père est bouillonnant et brut de décoffrage. Scott Olson/Getty Images/AFP

Elle est aussi calme et réfléchie que son père est bouillonnant et brut de décoffrage. Elle, c'est Ivanka Trump, et les distances qu'elle prend avec son père Donald lui valent à la fois respect des démocrates et interrogations des analystes.
Le candidat républicain sème l'effroi en refusant de confirmer qu'il reconnaîtra le résultat des élections s'il perd? Cette ex-mannequin devenue chef d'entreprise assure qu'"il acceptera le résultat quel qu'il soit".

Donald Trump est surpris proférant des obscénités, se vantant de pouvoir faire ce qu'il veut avec les femmes, puis balaie le tollé en réduisant ses propos à des "discussions de vestiaires"? La jeune femme les qualifie d'"inappropriés et blessants" et admet que les déclarations de son père parfois la "mettent mal à l'aise".

A bientôt 35 ans, elle est pourtant la protégée de son père, qui ne tarit pas d'éloges sur cette blonde glamour diplômée de la prestigieuse université de Wharton, et compte sur elle pour séduire les jeunes et les femmes. C'est elle qui a vanté "sa force" mais aussi "sa gentillesse et sa compassion" devant des millions de téléspectateurs lors de la convention républicaine de juillet.

Mais Ivanka sait se démarquer. Elle qui connaît les feux des projecteurs depuis son enfance, lorsque les frasques extra-maritales de son père s'étalaient dans la presse people, soigne son image - et celle de la marque de vêtements à son nom - autant que le lissage de ses cheveux.

 

(Pour mémoire : Les femmes, talon d'Achille de Donald Trump)

 

Loin de l'orthodoxie républicaine
Ses comptes Twitter ou Instagram alimentent sa marque en célébrant les femmes qui cherchent à conjuguer famille, travail et beauté, comme son livre à paraître l'an prochain. Et mettent en scène une famille idéale - son mari Jared Kushner, son "plus grand soutien", pour lequel elle s'est convertie au judaïsme, et leurs trois jeunes enfants - le dernier a six mois.

C'est sur ce même créneau qu'elle s'est distinguée dans la campagne, en soufflant à son père des promesses de campagne loin de l'orthodoxie républicaine, comme la création d'un congé maternité payé de six semaines et des déductions fiscales pour les frais de garde d'enfants.

Pour le reste, assure-t-elle, elle ne se mêle pas de politique, contrairement à ses frères et son époux, très actifs. "Je ne suis pas le cerveau de la campagne comme certains aiment à le dire", soulignait-elle dans une récente interview à la chaîne MSNBC.

Prise de distances calculée pour "sauver sa marque" et preuve que "sa tentative de se tenir aux côtés de son père sans être éclaboussée par sa campagne de plus en plus sale devient de plus en plus difficile", comme le suggère le magazine New Yorker.

 

(Lire aussi : Ivanka Trump, tel père, telle fille ? Pas vraiment...)

 

Une femme 'équilibrée'
Sa réserve lui vaut en tout cas un certain respect dans le camp adverse. Lorsqu'à la fin de leur deuxième débat télévisé le 9 octobre, Hillary Clinton et Donald Trump sont priés de trouver au moins une qualité à leur opposant, Clinton déclare sans hésiter: "ses enfants sont incroyablement capables et dévoués". Un hommage indirect à Ivanka qui, jusqu'à récemment au moins, fréquentait Chelsea Clinton, la fille d'Hillary.

Même le caustique et très socialiste Michael Moore, qui vient de sortir un film-plaidoyer pour Hillary Clinton, semble l'apprécier. Dans une lettre ouverte publiée sur son site, il interpelle cette femme "brillante" et "équilibrée" - "seule capable" selon lui d'intervenir et de stopper la folle campagne de son père.

Pour Sam Abrams, analyste politique au Sarah Lawrence College et à l'institut Hoover, elle détonne dans le camp Trump car "elle n'est pas dans le dénigrement comme les autres, elle essaie d'être plus professionnelle, plus mûre".
En prenant ses distances, elle se donne "des options pour l'avenir", explique-t-il. Un avenir qui pourrait être dans la télévision - elle a travaillé plusieurs années à l'émission de télé-réalité de son père, The Apprentice - ou en politique, "où elle peut incarner beaucoup de valeurs que son père ne peut pas", selon lui.

La question, ajoute-t-il, est de savoir "si elle veut et peut se séparer de son père", qui l'a toujours protégée. "Mais il n'y a aucune urgence", selon lui: Hillary Clinton est "la preuve que cela peut prendre des années" et "le parti républicain va d'abord devoir réfléchir à ce qu'il est et ce qu'il représente".

 

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