Le Rassemblement pour la République (RPR) a estimé hier que les choix décisifs devraient être faits « par conviction, et non en se rendant au fait accompli, portant ainsi atteinte aux constantes et aux concepts constitutionnels ».
Dans un communiqué publié hier à l'issue de sa réunion hebdomadaire sous la présidence de l'ancien chef d'État Michel Sleiman, le Rassemblement a estimé que « le président » fort « est celui qui accède à la première magistrature de l'État en vertu d'une élection légitime, qui respecte la compétition et le droit de retrait de tout candidat ». Il a souligné aussi que « les députés ont le droit d'élire la personne qu'ils jugent convenable, même si elle n'est pas en lice ».
Par ailleurs, le RPR a réitéré son attachement à « la distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes, conformément à la déclaration de Baabda, pour épargner au pays les retombées négatives des guerres et des compromis ultérieurs ».
« Qu'est-ce qui empêcherait le prochain président de la République d'appliquer la déclaration de Baabda à laquelle il a adhéré, et de demander à toutes les forces de se retirer immédiatement des guerres se déroulant en dehors du territoire libanais ? » s'est interrogé le RPR, avant de se poser la question de savoir ce qui entraverait l'adoption de la stratégie de défense présentée par le président Sleiman à la conférence de dialogue. Enfin, se félicitant des efforts déployés pour mettre fin à la vacance présidentielle, le RPR a souligné que « les choix décisifs devraient être faits par conviction, et non en cédant au fait accompli, portant ainsi atteinte aux constantes et aux concepts constitutionnels ».
« Compétition électorale »
Par ailleurs, Michel Sleiman a reçu hier le ministre des Télécoms, Boutros Harb, et l'ancien député Émile Naufal. À l'issue de la rencontre, M. Harb a fait savoir que la discussion a principalement porté sur les nouveaux positionnements politiques liés à la présidentielle. « En notre qualité d'opposants à la candidature du général (Michel) Aoun à la présidence de la République, en vertu de positions de principe qui ne portent pas sur la dimension personnelle, nous menons une action politique », a souligné Boutros Harb avant d'ajouter : « Nous ne pouvons pas considérer le dossier clos, d'autant plus que nous n'avons pas été consultés, et que nous ne voyons pas en Michel Aoun le bon choix pour gouverner le pays. » « Nous œuvrons pour une compétition électorale lors de la séance (parlementaire) du 31 octobre, parce que nous refusons la désignation d'un président, ce choix allant à l'encontre du système démocratique », a-t-il dit. Et M. Harb de poursuivre : « Les réactions qu'a suscitées cette candidature suffisent pour créer un front d'opposition qui permettra à la séance du 31 octobre de témoigner d'une compétition sérieuse. »
Le ministre des Télécoms a également fait savoir que le choix de Saad Hariri ne l'engage pas. « Il était mon allié et j'espère que son appui à la candidature de Aoun ne portera pas atteinte aux principes de la révolution du Cèdre et du mouvement indépendantiste du 14 Mars », a encore dit Boutros Harb.
Signalons que le ministre Harb a également exprimé dans un tweet son rejet de l'appui de Saad Hariri à la candidature de Michel Aoun. « Notre système est démocratique, parlementaire et libre. Ce n'est pas un système où un parti impose son avis au reste des Libanais. Nous ne sommes pas obligés de suivre le choix de Hariri. Il a été notre allié et j'espère que notre amitié perdurera », a-t-il écrit.
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