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Moyen Orient et Monde - Irak

Acculé à Mossoul, l’État islamique fait diversion en attaquant Kirkouk

Américains et Turcs se sont dit décidés à maintenir une « étroite coordination » pour « infliger une défaite durable » à l'EI.

Les combats faisaient rage hier, à 30 km au sud de Mossoul. Bulent Kilic/AFP

Des jihadistes ont lancé hier une série d'attaques meurtrières dans la ville irakienne de Kirkouk. Dans la ville contrôlée par les Kurdes irakiens, au moins 22 personnes ont péri dans des combats et des attentats-suicide. En soirée, les forces irakiennes étaient toujours aux prises avec les combattants de l'État islamique.
Au moins cinq kamikazes ont visé des bâtiments gouvernementaux, dont le QG de la police, tandis qu'une centrale électrique en chantier située dans la province de Kirkouk a également été attaquée. Quatre Iraniens qui y travaillaient ont été tués. Acculé, l'EI tente désormais d'ouvrir un nouveau front et a réveillé des cellules jihadistes dormantes à Kirkouk, une ville qu'elle n'a jamais contrôlée, a affirmé le gouverneur de la province de Kirkouk, Najmeddin Karim. « L'attaque d'aujourd'hui était l'un des plans du calife de Bagdad (chef de l'EI) pour démontrer que l'EI continue à s'étendre et à réduire la pression sur le front de Mossoul », a déclaré un jeune Irakien arrêté à Kirkouk et suspecté d'être membre de l'EI.
Un correspondant de l'AFP a vu à Kirkouk neuf jihadistes, « vêtus à l'afghane » et portant des grenades et fusils. Des témoins ont entendu des explosions et des tirs toute la matinée alors que des télévisions locales ont montré des images d'affrontements dans plusieurs quartiers. « Au moment de la prière du matin, j'ai vu des jihadistes entrer dans la mosquée al-Mohammadi », rapporte Haïdar Abdel Hussein. « Ils ont crié dans des haut-parleurs Dieu est le plus grand et L'EI vaincra », poursuit cet enseignant. « Nous travaillons sans relâche pour éliminer ces cellules terroristes, a indiqué le colonel Arkan Hamed, de la police provinciale. Seule la présence de tireurs embusqués nous empêche d'en finir tout de suite. » L'un de ces tireurs embusqués a abattu un journaliste d'une chaîne locale, Ahmad Hajer Oglu, 30 ans et père de deux enfants. L'EI, via son agence de propagande Amaq qui a revendiqué une série d'attentats-suicide, affirme, lui, « attaquer Kirkouk depuis tous les axes et contrôler presque la moitié de la ville ». Des allégations que témoins et responsables jugent exagérées.
Au sud de Kirkouk, à Dakouk, dans un incident séparé, 15 femmes qui participaient à des commémorations chiites ont été tuées dans un raid aérien sur le lieu de culte où elles étaient réunies. Cinquante autres ont été blessées. Ces attaques apparaissent comme une tentative de diversion au cinquième jour d'une vaste offensive irakienne appuyée par une coalition internationale sur Mossoul, le dernier grand bastion du groupe extrémiste dans le nord de l'Irak. La route vers Mossoul et la bataille pour en déloger les jihadistes sera longue, ont déjà prévenu responsables irakiens et étrangers. Sur le terrain, les cohortes de peshmergas légèrement armés et les convois de blindés de l'armée irakienne progressent lentement sur des terrains minés. Les jihadistes laissent derrière eux des bombes en bordure des routes et parsèment le chemin de voitures piégées conduites par des kamikazes.

De plus en plus d'attaques
Alors que l'EI se prépare à défendre Mossoul, la ville où son chef Abou Bakr al-Baghdadi a déclaré en 2014 un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, le groupe ne semble toutefois pas en mesure de lancer des contre-offensives terrestres d'envergure, comme il a pu le faire dans un passé récent. « Mais ils vont de plus en plus avoir recours aux attaques terroristes et revenir à la tactique d'une organisation purement insurrectionnelle », prévient David Witty, un analyste et ancien officier des forces spéciales américaines.
Face aux jihadistes, la communauté internationale semble déterminée à faire front commun. Hier à Ankara, Américains et Turcs, dont les conseillers militaires sont disséminés sur différents fronts du Nord irakien, se sont dit décidés à maintenir une « étroite coordination » pour « infliger une défaite durable » à l'EI.
Mais avant Mossoul, peshmergas et forces irakiennes doivent encore prendre de nombreuses villes et localités. Hier, ils progressaient à Bartalla, ville majoritairement chrétienne à une dizaine de kilomètres à l'est de Mossoul. Au sud, les forces irakiennes remontent par la vallée du Tigre, le grand fleuve qui arrose Mossoul, reprenant village après village, la plupart déjà désertés par leurs habitants. Partout, des camps de déplacés se montent, couvrant de vastes plaines de tentes blanches et d'installations métalliques, alors que quelque 1,5 million de civils sont toujours piégés à Mossoul. Selon les Nations unies, seulement 5 640 déplacées ont été comptabilisés durant les trois premiers jours de l'offensive, mais l'Onu s'attend à ce que « le nombre de personnes vulnérables tentant de se déplacer vers des zones sûres augmente à mesure que les combats se rapprochent des zones urbaines ».

(Source : AFP)

Des jihadistes ont lancé hier une série d'attaques meurtrières dans la ville irakienne de Kirkouk. Dans la ville contrôlée par les Kurdes irakiens, au moins 22 personnes ont péri dans des combats et des attentats-suicide. En soirée, les forces irakiennes étaient toujours aux prises avec les combattants de l'État islamique.Au moins cinq kamikazes ont visé des bâtiments gouvernementaux,...

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