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Moyen Orient et Monde - Syrie

Habitants comme combattants refusent de quitter Alep-Est

La trêve a été prolongée jusqu'à aujourd'hui. Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a condamné spécifiquement le régime du président syrien Bachar el-Assad et son allié russe pour les exactions commises contre les civils dans la deuxième ville de Syrie, devenue un « abattoir ».

George Ourfalian/AFP

Hier, au deuxième jour d'une trêve décrétée par la Russie, les couloirs dits « humanitaires » pour que les civils et les combattants des quartiers tenus par les insurgés puissent quitter l'est d'Alep sont restés déserts. « Il n'y a aucun mouvement sur les couloirs dans les quartiers est. Jusqu'à maintenant, on n'a enregistré aucun passage parmi les habitants ou les combattants », a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Moscou a accusé des « terroristes » – un terme qui sert à désigner les opposants armés au président Assad – de bloquer les couloirs « humanitaires ». Des accusations reprises également par la télévision d'État syrienne. Cette dernière a indiqué que des tirs d'obus des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep avaient fait un mort et trois blessés. Les combattants rebelles ont recours « aux menaces, au chantage et à la force brute » pour prévenir les sorties, a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Sept civils ont toutefois « réussi à quitter » Alep, selon le général russe Sergueï Roudskoï. Un photographe de l'AFP dans la zone tenue par le gouvernement, s'étant rendu hier à deux passages, celui de Boustane al-Qasr et de la route du Castello au nord, a constaté qu'ils étaient déserts.
Malgré ses accusations, la Russie a « pris la décision de prolonger la pause humanitaire dans la région d'Alep de 24 heures », a annoncé à Moscou un haut responsable de l'état-major russe. La trêve devrait donc prendre fin samedi à 19h00 (heure locale). Après avoir annoncé l'évacuation des quartiers orientaux d'Alep de 200 blessés pour hier, l'Onu a de son côté annulé l'opération, expliquant que le personnel d'aide d'urgence n'avait pas pu se rendre sur le terrain.

« Le minimum »
Sur le plan diplomatique, Moscou et Damas ont subi un revers hier à Genève où le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a critiqué leurs actions et réclamé l'arrêt pur et simple de leurs raids aériens sur Alep. Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a condamné spécifiquement le régime du président syrien Bachar el-Assad et son allié russe pour les exactions commises contre les civils dans la deuxième ville de Syrie, devenue un « abattoir », selon les termes du haut-commissaire aux Droits de l'homme, Zeid Raad al-Hussein. Si ces crimes, perpétrés « par toutes les parties (...) ont été commis en toute connaissance dans le cadre d'une attaque d'envergure ou systématique dirigée contre les civils, ils constituent des crimes contre l'humanité », a-t-il ajouté. Il a appelé le Conseil de sécurité de l'Onu à « mettre de côté ses rivalités et à agir d'une même voix » pour mettre un terme à ce conflit qui a déjà fait plus de 300 000 morts depuis mars 2011. La résolution, qui n'est toutefois pas contraignante, « condamne fermement tout recours à la privation de nourriture de la population comme méthode de combat et tout état de siège visant les civils ». La Russie a qualifié ces critiques de pathétiques. Le Conseil des droits de l'homme a aussi condamné « les actes terroristes commis contre des civils par le groupe État islamique (EI), le Front al-Nosra et d'autres organisations terroristes ». Parallèlement, l'Onu a nommé une commission d'enquête « interne et indépendante » sur l'attaque d'un convoi humanitaire le 19 septembre dans le nord de la Syrie qui avait fait au moins 18 morts, a annoncé hier son porte-parole Stéphane Dujarric. La commission sera dirigée par le général Abhijit Guha et commencera son enquête la semaine prochaine.

Moscou « perplexe »
Jeudi soir, les pays de l'UE avaient dénoncé les bombardements sur les quartiers rebelles d'Alep, mais le communiqué diffusé dans la nuit ne mentionnait plus de possibles sanctions contre les « soutiens » de Damas, principalement la Russie, comme le faisait un projet initial.
La ferme admonestation de la Russie pour sa participation à l'offensive du régime syrien sur Alep est « le minimum » que l'Union européenne pouvait faire, a déclaré hier la chancelière allemande Angela Merkel. « J'aurais trouvé très bien aussi la formulation qui était initialement dans le texte », a commenté Mme Merkel vendredi, au second et dernier jour du sommet. « C'est pour cela que je considère (les conclusions finales) comme le minimum » qui pouvait être obtenu, a-t-elle souligné.
Par ailleurs, l'ambassadeur de Belgique à Moscou Alex Van Meeuwen a été convoqué hier au ministère russe des Affaires étrangères, dernier épisode en date de la brouille diplomatique entre les deux pays autour d'accusations russes de bombardements belges meurtriers en Syrie. L'ambassadeur a été notifié de la « perplexité » de Moscou face au « refus obstiné de la Belgique de reconnaître » l'implication de son aviation dans une attaque aérienne dans la région d'Alep le 18 octobre, selon un communiqué de la diplomatie russe. Selon Moscou, cette attaque à Hassaké a détruit deux maisons et fait six morts et quatre blessés parmi les civils. Cette convocation intervient au lendemain d'une demande « formelle » de Bruxelles sommant Moscou de retirer ses accusations « non fondées ». Bruxelles dément avoir mené cette frappe et affirme que la carte présentée jeudi par Moscou en tant que preuve, qui comprend un itinéraire de vol qui serait celui des avions belges, ne porte aucunement des numéros d'identification d'avions de son armée de l'air.

(Source : AFP)

Hier, au deuxième jour d'une trêve décrétée par la Russie, les couloirs dits « humanitaires » pour que les civils et les combattants des quartiers tenus par les insurgés puissent quitter l'est d'Alep sont restés déserts. « Il n'y a aucun mouvement sur les couloirs dans les quartiers est. Jusqu'à maintenant, on n'a enregistré aucun passage parmi les habitants ou les...

commentaires (1)

toujours la propagande pour Alep-Est, les habitants sont empêché de partir par les terroristes. vous parlez jamais des attaques contre Alep-Ouest : les roquettes, les bombones de gaz... les terroristes veulent faire d'Alep-Est , une sorte de ville martyr , avec l'accord des occidentaux et des américains, pour faire plaisir aux saudis

Talaat Dominique

13 h 58, le 23 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • toujours la propagande pour Alep-Est, les habitants sont empêché de partir par les terroristes. vous parlez jamais des attaques contre Alep-Ouest : les roquettes, les bombones de gaz... les terroristes veulent faire d'Alep-Est , une sorte de ville martyr , avec l'accord des occidentaux et des américains, pour faire plaisir aux saudis

    Talaat Dominique

    13 h 58, le 23 octobre 2016

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