L'Onu a dû retarder vendredi l'évacuation de blessés des quartiers rebelles de la ville syrienne d'Alep, les conditions de sécurité n'étant pas réunies malgré une trêve décrétée par Moscou qui sera prolongée jusqu'à samedi soir.
A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a condamné spécifiquement le régime du président syrien Bachar el-Assad et son allié russe pour les exactions commises contre les civils dans la deuxième ville de Syrie, devenue un "abattoir", selon les termes du Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Raad al-Hussein.
La résolution, qui n'est toutefois pas contraignante, "condamne fermement tout recours à la privation de nourriture de la population comme méthode de combat et tout état de siège visant les civils".
Alep, ancienne capitale économique du pays devenue un enjeu majeur de la guerre en Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants.
L'armée syrienne encercle les quartiers rebelles et leurs quelque 250.000 habitants depuis début juillet et a lancé le 22 septembre, avec la Russie, une violente offensive destinée à reprendre ces quartiers.
Les bombardements aériens ont fait environ 500 morts depuis cette date et 2.000 blessés, selon le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.
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Couloirs 'humanitaires' déserts
Vendredi, au deuxième jour d'une trêve décrétée par la Russie, les couloirs dits "humanitaires" pour que les civils et les combattants des quartiers tenus par les insurgés puissent quitter l'est d'Alep sont restés déserts.
"Il n'y a aucun mouvement sur les couloirs dans les quartiers est. Jusqu'à maintenant, on a enregistré aucun passage parmi les habitants ou les combattants", a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Après avoir annoncé l'évacuation de 200 blessés pour vendredi, l'Onu a annulé l'opération, expliquant que le personnel d'aide d'urgence n'avait pas pu se rendre sur le terrain.
La Russie a elle "pris la décision de prolonger la pause humanitaire dans la région d'Alep de 24 heures", a annoncé à Moscou un haut responsable de l'état-major russe. La trêve devrait donc prendre fin samedi à 19H00 locales (16H00 GMT).
(Lire aussi : Pourquoi la bataille de Raqqa n’a pas encore commencé)
Moscou a accusé des "terroristes" --un terme qui sert à désigner les opposants armés au président Assad-- de bloquer les couloirs "humanitaires". Des accusations reprises également par la télévision d'Etat syrienne.
Cette dernière a indiqué que des tirs d'obus des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep avaient fait un mort et trois blessés.
Les combattants rebelles ont recours "aux menaces, au chantage et à la force brute" pour prévenir les sorties, a affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Sept civils ont toutefois "réussi à quitter" Alep, selon le général russe Sergueï Roudskoï. Un photographe de l'AFP dans la zone tenue par le gouvernement, s'étant rendu vendredi à deux passages, celui de Boustane al-Qasr et de la route du Castello au nord, a constaté qu'ils étaient déserts.
Moscou et Damas ont par ailleurs subi un revers à Genève où le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a critiqué leurs actions et réclamé l'arrêt pur et simple de leurs raids aériens sur Alep.
La Russie a qualifié ces critiques de pathétiques.
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commentaires (4)
L’hystérie actuelle des Occicontaux est due à la situation délicate dans laquelle se trouvent en ce moment les bactéries en Syrie. Cela fait 4 ans qu’Alep est assiégée par les bactéries et pas une seule fois les médias occicontaux n’ont demandé à savoir ce qui s’y passait ; les autorités occidentales ne se sont jamais inquiétées du sort des enfants d’Alep. Et maintenant, ils ne font que parler d’Alep, pour la simple raison que les bactéries y sont très mal en point ! La trêve à Alep serait de courte durée ,elle devait simplement permettre de livrer des aides humanitaires aux habitants des différentes régions et faciliter l'évacuation des civils désireux de quitter les zones assiégées par les bactéries. Il existe actuellement des opposants, personnes physiques ou morales, venus d’autres pays pour sévir en Syrie. Enfin, l’hystérie actuelle des Occicontaux au sujet de la ville d’Alep est le fait qu’avec les avancées majeures réalisées par l’armée, des pays comme les usa, la Grande-Bretagne et la France s’étaient finalement rendu compte qu'ils avaient perdu leurs dernières cartes en Syrie. Parce que force est de le reconnaître : Alep est désormais la dernière base d'importance dont disposent les bactéries en Syrie.
FRIK-A-FRAK
17 h 24, le 21 octobre 2016