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Maîtres de culbute

Il n'y a qu'au Liban où, lorsqu'un tournant majeur se cuisine en politique, l'on assiste à ces culbutes acrobatiques, assorties d'impeccables rétablissements sur pattes qui donneraient le tournis aux briscards les plus burinés. En proie à un désordre mental effervescent, certaines grosses pointures locales se triturent le neurone orphelin pour s'inventer une tactique destinée à négocier leur virage sur l'aile en toute souplesse. D'où il ressort cette énigme existentielle : comment gober avec élégance les glaviots mitraillés à tire-larigot pendant des années contre un rival, tout en fidélisant les applaudissements de la piétaille renvoyée caqueter dans les filets ? Autrement dit, comment avaler son chapeau en toute dignité, sans que le prestige personnel ne vire au rouleau de PQ usagé ?

Tel est aujourd'hui le dilemme vinaigrette qui met en effervescence le suc gastrique d'Orangina et du Barbichu, qui nous la jouent « je t'aime, moi non plus » après s'être envoyé dans les gencives des mandales salées pendant plus d'une décennie. Logique : plus l'étau international se resserre, plus les vestes se retournent et craquent sous toutes les coutures. En tout cas, le numéro était impeccable : décollage express avec échange de chuchotis par larbins interposés, puis génuflexion recueillie avec silence radio à Rabieh pendant que le patron du Futur – qui entre-temps a gagné une barbe compète – s'en allait se requinquer auprès du roi d'Arabie dont il est le voisin de palmier, enfin atterrissage en douceur avec annonce publique, embrassades et pelotage généralisé. Chapeau, les artistes !

Une gesticulation qui ne manque pas de donner la jaunisse à Istiz Nabeuh, qui s'était affiché pendant deux semaines aux abonnés absents. Normal, il attendait de voir qui allait gagner. Maintenant que les jeux sont faits, il aurait pu prononcer une ou deux phrases subtiles pour ménager l'avenir sans insulter le présent. Au lieu de quoi, il fait dans la grosse caisse, le Déshérité antédiluvien. Avant même de goûter au jus d'orange, il s'est déjà catalogué dans l'opposition. À sa décharge, il proclame devant sa claque que plus il pense à la situation au Liban, plus il est inquiet.

Évidemment, personne n'a osé lui dire qu'il n'a qu'à y penser moins souvent.

gabynasr@lorientlejour.com

 

 

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Il n'y a qu'au Liban où, lorsqu'un tournant majeur se cuisine en politique, l'on assiste à ces culbutes acrobatiques, assorties d'impeccables rétablissements sur pattes qui donneraient le tournis aux briscards les plus burinés. En proie à un désordre mental effervescent, certaines grosses pointures locales se triturent le neurone orphelin pour s'inventer une tactique destinée à négocier...

commentaires (5)

LES FAUX PATRIOTES ONT TOUS AVALÉ LEUR CHAPEAU EN TOUTE DIGNITÉ. SAUF RIFI QUI RÉSISTE ENCORE.

Gebran Eid

16 h 10, le 21 octobre 2016

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Commentaires (5)

  • LES FAUX PATRIOTES ONT TOUS AVALÉ LEUR CHAPEAU EN TOUTE DIGNITÉ. SAUF RIFI QUI RÉSISTE ENCORE.

    Gebran Eid

    16 h 10, le 21 octobre 2016

  • ATTENDONS VOIR QU,EST-CE QU,ILS VONT SORTIR COMME SALLETS TINES CEUX QUI SONT MIS AU PIED DU MUR... DEJA LE KHALIL AAL ALIL... ET LE TONNERRE EN A TONNE MAIS SANS ECLAIRS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 38, le 21 octobre 2016

  • Faire le derviche tourneur à l'orée de sa 84ème berge, cela pourrait provoquer une maladie dégénérative qui attend son tour au tournant...

    Un Libanais

    12 h 26, le 21 octobre 2016

  • Tous des derviches tourneurs ...ce qui est pittoresque ...s'est qu'ils tournent a des vitesses différentes pas en même temps, mais... finissent toujours par se retrouver......! ;-)

    M.V.

    12 h 01, le 21 octobre 2016

  • J'ai subodoré une ralliement à mon compas qui commence à prendre les mesures d'écart entre la pointe et le crayon . Pour l'instant j'ai entre 90 et 120° , mais comme vous le dites j'ai l'impression qu'il va s'emballer pour passer de 120 à 360° . Le Istiz quant à lui il va passer de 0 à 360° dans pas longtemps , il y a des défaites desquelles on se remet très péniblement . Mais il n'y a pas que lui , Gaby j'insiste là dessus , faites nous un "international" de Gaby Nasr SVP... you can do it , yes !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 04, le 21 octobre 2016

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