Rechercher
Rechercher

Liban

« Qu’aurait fait Rafic Hariri s’il était présent ? »

Saad Hariri prononçant, d’un air grave, son discours. Photo Ani

C'est à 17h tapantes, hier, que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a officiellement annoncé qu'il soutenait la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, à la présidence de la République. Attendu depuis plusieurs jours, M. Hariri a fait son « coming out » politique dans un assez long discours prononcé à la Maison du Centre, en présence de plusieurs députés de son bloc parlementaire, notamment Fouad Siniora, Bahia Hariri, Nouhad Machnouk et Nabil de Freige, ainsi que d'autres personnalités politiques telles que le vice-président de la Chambre, Farid Makari, et le député Mohammad Safadi. Les Forces libanaises, le Hezbollah, les Kataëb et le Parti socialiste progressiste se sont absentés de la cérémonie. Les députés haririens Ahmad Fatfat, Mohammad Kabbani et Ammar Houry, non plus, n'ont pas assisté à la cérémonie.

« Une seule option, Michel Aoun »
« J'annonce aujourd'hui ma décision de soutenir la candidature du général Michel Aoun à la présidence de la République. C'est une décision qui découle de la nécessité de protéger le Liban, son système (politique) et l'État, a déclaré Saad Hariri dans son discours. Cet accord me permet d'être optimiste sur l'après-présidentielle (...) de sorte à protéger le Liban des flammes qui grondent autour de lui. »
« Les options, aujourd'hui, ne sont pas nombreuses, a enchaîné M. Hariri. Mes soutiens successifs aux candidatures de Samir Geagea, d'Amine Gemayel ou d'autres candidats du 14 Mars n'ont rien donné. De même pour les candidats centristes. Notre ami Sleiman Frangié n'a pas non plus réussi à mettre un terme à la vacance présidentielle. Disons-le franchement, il ne nous reste qu'une seule option, Michel Aoun. Ce qui importe, c'est qu'à l'issue d'un dialogue que nous avons conduit, nous avons abouti à un accord sur l'importance de l'État et du système, et sur le fait que nul ne puisse amender le système en l'absence d'unanimité à ce sujet. »
M. Hariri a également fait état d'un accord avec le général Aoun sur la « distanciation » du Liban à l'égard de la guerre en Syrie, à laquelle participe pourtant le Hezbollah.

« Accord politique en bonne et due forme »
Le chef du courant du Futur a par ailleurs fait savoir qu'il s'agit là d'un « accord politique en bonne et due forme ».
« Je sais, a-t-il ajouté, que nombreux sont ceux que cet accord ne convainc pas, et qui doutent des réelles intentions du Hezbollah. Ils affirment que ceci n'est pas un accord, mais un sacrifice de ma part, et probablement un sacrifice dont je paierai le prix aux prochaines législatives (prévues en juin 2017). Oui, le risque existe, mais je suis prêt à risquer ma popularité et mon avenir politique mille fois, pour ne pas vous mettre en péril à vous, ne serait-ce qu'une seule fois », a martelé Saad Hariri.
Et d'ajouter : « Oui je prends des risques, mais sans en avoir peur, car je crains uniquement pour le Liban et l'avenir de nos enfants. Si mon objectif était d'être populaire, j'aurais pu lancer des slogans enflammés d'un signe du doigt », a-t-il ironisé, en allusion au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
« Que personne ne se fasse d'illusion, une prochaine guerre ne sera pas moins dévastatrice que celles qui l'ont précédée, a mis en garde M. Hariri. Je sais que certains diront qu'on peut encore préserver notre pays des conflits avoisinants. C'est vrai, mais jusqu'à quand ? »

Les ultras et les réticents
S'adressant sans les nommer aux réticents et aux ultras de son propre camp, Saad Hariri avait débuté son discours en se demandant : « Qu'aurait fait Rafic Hariri s'il était présent aujourd'hui ? Aurait-il crié et incité à la discorde confessionnelle ? Nous aurait-il demandé de porter les armes le 7 mai 2008 ? Aurait-il suspendu le dialogue national ? Aurait-il voulu que la vacance à la présidence se prolonge ? Chacun de vous connaît la réponse. Rafic Hariri se serait demandé : comment protéger le Liban et ses habitants. Il aurait entrepris un accord. Je m'adresse à vous à un moment-clé. Nous devons sauver notre pays et notre futur, au lieu de se résigner à faire du surplace. »
Et de conclure : « Comme disait Rafic Hariri : peu importe qui vient et qui s'en va. Ce qui importe, c'est que le pays continue d'exister. Longue vie à vous, longue vie au Liban. »

C'est à 17h tapantes, hier, que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a officiellement annoncé qu'il soutenait la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, à la présidence de la République. Attendu depuis plusieurs jours, M. Hariri a fait son « coming out » politique dans un assez long discours prononcé à la Maison du Centre, en présence de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut