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Nos Lecteurs ont la Parole - Élie Michel NASARD

Que reste-t-il de notre souveraineté ?

L’ancien Premier ministre Saad Hariri et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Dans presque tous les salons où l'on parle de politique locale, on entend les gens accuser ou louer (c'est selon...) l'Arabie saoudite etou l'Iran, et/ou la Turquie, la Russie, et/ou les États-Unis comme étant ceux qui décident de notre sort, et ce le plus normalement du monde ;
mais là où la chose devient intolérable, c'est lorsque nous entendons des déclarations officielles de la part du haut de la pyramide, en passant par des ministres et des députés, jusqu'aux seconds couteaux, répéter le même refrain. À les entendre, on finirait par être convaincus que les Libanais ne sont que des esclaves (pires que les peuples colonisés) au service d'autres puissances locales ou des grandes puissances mondiales, qui elles possèdent le droit exclusif de décider de notre sort. C'est le défaitisme en plein.
Ainsi, lorsque des (ir)responsables politiques utilisent ce langage, dans leurs discours officiels, tout en étant convaincus que cette situation est une fatalité, au lieu de prendre la peine de dénoncer fermement lesdites interventions insolentes dans nos affaires intérieures, en tant qu'État supposé être souverain, cela ne peut s'expliquer que par le fait que les Judas en question sont des individus qui se complaisent dans le rôle de larbins-profiteurs qui leur est assigné, et que, par conséquent, ils sont indignes de leur mission supposée qui est d'être au service du peuple libanais et non pas de ses exploiteurs impérialistes. C'est d'ailleurs dans cet ordre d'idées qu'un candidat à la 3e présidence, du groupe... (tenez-vous bien)... Loubnan Awwalan (Liban d'abord), a fait le tour des capitales des pays qui ont le plus d'influence sur la scène politique locale, et ce sans aucun état d'âme, afin de les sonder sur leurs opinions concernant le choix du prochain président.
Essayons d'imaginer que les chefs des principaux partis politiques dans des pays presque aussi petits que le nôtre, comme la Suisse (ne sommes-nous pas la Suisse de l'Orient? Hahaha) ou l'Autriche, faisant face à de graves problèmes de politique intérieure, décident de se réunir un jour pour trouver une solution, et qu'ils finissent par faire des déclarations officielles du genre : « La seule chance de régler nos différends et, par conséquent, de nous entendre sur le choix du prochain président serait de consulter Londres et Berlin, sinon il faudrait alors attendre les élections présidentielles américaines. » Qui est le fou qui pourrait imaginer un tel scénario possible, non seulement en Suisse ou en Autriche, mais dans presque n'importe quel pays du monde, qui se respecte, autre que le nôtre ? Quel est le pays souverain qui tolérerait de voir les ambassadeurs des grandes puissances accrédités auprès de lui visiter régulièrement les chefs des partis locaux et faire ensuite des déclarations insolentes se rapportant à ses affaires intérieures ?
À moins que la nation, dans toutes ses composantes, ne se soulève en masse, pour dénoncer le mépris avec lequel le peuple est traité par un pouvoir indigne, nous ne cesserons de prouver au monde que nous ne méritons pas l'indépendance (à laquelle nous avons accédé prématurément), parce que nous ne savons pas nous autogouverner. Faute de mieux, il ne nous resterait alors plus qu'à reconnaître que nous sommes un État failli et à nous en remettre aux Nations unies, dans l'espoir que cette organisation puisse s'occuper elle-même de la gérance du pays. Quant au bout de territoire qui nous revient et qui est toujours occupé par Israël (sans parler des interminables menaces de ce dernier contre le Liban), nous pourrions toujours l'évoquer dans nos prières, de même que la présence des réfugiés palestino-syriens, qui risque de s'éterniser en se transformant en implantation. Évidemment, cela n'est qu'un scénario-fiction, pour conclure que cela ne peut plus continuer comme avant. Il faut faire quelque chose, bouger, protester, etc., pour ne pas finir dans les oubliettes de l'histoire (comme les Amérindiens et les Mahoris) et dans ses poubelles.
Qu'un peuple, qui a tellement donné à l'humanité, dans les domaines de la littérature (ils sont légion nos écrivains et poètes en France, au Brésil...), des arts (musique et peinture notamment), de la médecine (avec les milliers de brillants médecins-chirurgiens-professeurs, dont des sommités, comme ceux de l'AMFL – Association des médecins franco-libanais – et les autres disséminés en Grande-Bretagne, en Allemagne, dans le Golfe, au Canada, aux États-Unis, en Amérique latine), de la robotique, des affaires et même de la politique (avec plusieurs présidents jusqu'à présent, et des centaines de députés et de ministres actuellement, surtout en Amérique latine), etc., ne parvienne pas à s'autogouverner est triste. Cela prouve que les Libanais sont incapables de vivre en collectivité. Un réveil général est donc indispensable. Il pourrait être mené par un collectif de purs patriotes, au-dessus de tout soupçon (comme par exemple les ex-ministres Bahige Tabbara, Georges Corm et Charbel Nahas, le chercheur et journaliste Hassan Hamadé, le général Abbas Ibrahim, les ex-brigadiers Chamel Roukoz et Georges Nader, etc.), connus (sauf erreur de ma part) pour : primo, leur probité et leur incorruptibilité ; secundo, leur patriotisme sans faille, dont une ferme conviction non négociable qu'Israël est notre ennemi, auquel il faut faire face par tous les moyens disponibles ; tertio : leur rejet de toute forme de confessionnalisme ; et quarto :
leur compétence pour la mission exigée. Évidemment, si l'on cherche, d'autres noms pourraient éventuellement y être ajoutés, car les patriotes sages, purs et compétents ne manquent pas. Comme j'aurais souhaité y inclure le nom du président Salim Hoss mais, hélas, son âge avancé pourrait lui rendre la tâche éreintante, sinon il serait le bienvenu.
Sans cela, et sauf un miracle, l'avenir ne semble pas rose.

Élie Michel NASARD

Dans presque tous les salons où l'on parle de politique locale, on entend les gens accuser ou louer (c'est selon...) l'Arabie saoudite etou l'Iran, et/ou la Turquie, la Russie, et/ou les États-Unis comme étant ceux qui décident de notre sort, et ce le plus normalement du monde ;mais là où la chose devient intolérable, c'est lorsque nous entendons des déclarations officielles de la part du...

commentaires (2)

CHER MONSIEUR VOUS OUBLIEZ DANS VOTRE ANALYSE QU,ICI IL Y A DES PANURGES QUE DES MOUTONS SUIVENT COMME ILS ONT SUIVI LES PERES ET GRANDS PERES ET QUE CES PANURGES SONT ACHETES ET VENDUS... ET LES MOUTONS LE SONT AUSSI DE FAIT, MALGRE EUX !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 42, le 21 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • CHER MONSIEUR VOUS OUBLIEZ DANS VOTRE ANALYSE QU,ICI IL Y A DES PANURGES QUE DES MOUTONS SUIVENT COMME ILS ONT SUIVI LES PERES ET GRANDS PERES ET QUE CES PANURGES SONT ACHETES ET VENDUS... ET LES MOUTONS LE SONT AUSSI DE FAIT, MALGRE EUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 42, le 21 octobre 2016

  • On aurait tellement apprécier de lire ce genre d'article dans la période allant de 1948 à 1990 . En fait rien n'a changé depuis , sauf les alliances et leurs ( nouvelles ) influences . Faire passer le Liban pour la Suisse ou l'autruche ( oui celle qui se plante la tete dans le sable ) c'est un peu gonflé quand meme .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 09, le 21 octobre 2016

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