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Liban - Conférence

Mgr Paul Sayah : L’Église est mère avant d’être éducatrice

Un exposé sur l'Exhortation apostolique « Amoris Laetitia » a donné le coup d'envoi des mardis de la faculté des sciences religieuses de l'USJ.

Sur la place Saint-Pierre, le pape s’arrête souvent pour bénir des couples.

Malgré de nombreux signes de crise du mariage, le désir de famille reste vif, spécialement chez les jeunes. Partant, la faculté des sciences religieuses (FSR) de l'Université Saint-Joseph a décidé de consacrer cette année ses traditionnelles conférences du mardi à la famille, contre laquelle « une guerre mondiale » est menée, selon le pape François. En ouverture, mardi dernier, une conférence de Mgr Paul Sayah, secrétaire général de l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL) et ancien vicaire patriarcal général maronite, sur l'Exhortation apostolique postsynodale sur l'amour dans la famille « Amoris Laetitia », la « Joie de l'amour ». L'exhortation, rappelle-t-on, est la synthèse de deux assemblées successives de l'Assemblée spéciale du synode des évêques (en 2014 et 2015) consacrée à la pastorale de la famille. Son organisation a donné lieu à des prises de position passionnées, en Occident, du fait qu'elle abordait des sujets pastoraux ultrasensibles : couples mariés civilement, mères célibataires, ou abandonnées, divorcés remariés et généralement fidèles en situation « irrégulière » aux yeux de l'Église catholique.

Au cours de sa conférence, tenue au campus des lettres et des sciences humaines de l'USJ (qui abrite la FSR), Mgr Sayah – titulaire, entre autres, d'un doctorat en « counseling » – a d'emblée rappelé que du point de vue doctrinal, l'Église est mater et magistra (« mère et éducatrice »), mais que le pape François souhaite que son visage de mère prévale sur sa fonction d'éducatrice. Comme mère, l'Église est avant tout « écoute », « accompagnement », a-t-il dit, plutôt que jugement.
Et l'évêque de rappeler que le pape a décrit l'Église comme « un hôpital de campagne », soit comme une sorte de refuge pour les fidèles blessés ou simplement essoufflés par le combat spirituel, et pris dans les filets inextricables d'une société qui ne pardonne pas. « On ne peut pas dire que tous ceux qui sont en situation irrégulière sont en situation de péché mortel », a-t-il relevé avec réalisme.

Mais pour être véritablement « mère », l'Église hiérarchique doit encore accomplir un grand travail de « formation des formateurs ». Tous les évêques réunis à Rome sont d'accord pour souligner l'importance de « la formation au discernement » dans les séminaires où sont formés les prêtres. Cela vaut aussi bien pour l'Occident que pour l'Orient, où les difficultés auxquelles font face les couples ne sont pas identiques. Mais ici et là, face à la multiplication des cas de séparation et d'abandon de la vie conjugale, l'Église essaie de comprendre, avant de juger. Elle privilégie l'écoute, elle cherche à comprendre les pressions sociales et culturelles qui conduisent aux situations irrégulières ou aux séparations, elle tient compte du changement d'époque, de la réticence à s'engager, de la facilité de la cohabitation, etc. Malgré les ressemblances, chaque cas pastoral est unique et nécessite un discernement singulier, a souligné Mgr Sayah. C'est au cas par cas que le pape invite l'Église à se prononcer, en accordant une plus grande marge de décision à l'évêque. C'est aussi dans cet esprit-là que l'évêque a reçu une plus grande responsabilité dans la déclaration de nullité des mariages.

 

Former les consciences
En échange, et parallèlement à l'exercice de la miséricorde, l'Église doit veiller à « former la conscience » chez les fidèles. Une meilleure préparation au mariage est indispensable, pour contrebalancer l'effet de délitement des valeurs provoqué par une culture séculière souvent en opposition avec le christianisme.

Aux familles en crise, des conseils pratiques sont également donnés. Ainsi, dans l'exhortation précitée, François donne quelques conseils sur l'art de la communication au sein du couple. Les trois clés de toute bonne communication entre un homme et sa femme sont, pour lui, « s'il te plaît », « merci » et « pardon ».
« Qu'est-ce que l'Exhortation apostolique a changé ? » s'est demandé le cardinal Walter Kasper, l'un des proches du pape, après la publication du texte. « Doctrinalement, elle n'a rien changé ; mais elle a tout changé », a-t-il paradoxalement affirmé. Entendre, tout a changé, mais sur le plan pastoral. Le confessionnal a cessé d'être un lieu effrayant, « une chambre de torture », et l'eucharistie n'est plus seulement sacrement de communion, mais véritable médicament spirituel. Et Mgr Sayah de constater que depuis l'intronisation du pape François, la pratique religieuse a augmenté de 20 % en Europe. Le pape est en train de tenir son pari, aller « à la périphérie » et rassembler, en bon berger, un troupeau dispersé.

 

 

Malgré de nombreux signes de crise du mariage, le désir de famille reste vif, spécialement chez les jeunes. Partant, la faculté des sciences religieuses (FSR) de l'Université Saint-Joseph a décidé de consacrer cette année ses traditionnelles conférences du mardi à la famille, contre laquelle « une guerre mondiale » est menée, selon le pape François. En ouverture, mardi dernier,...

commentaires (1)

Tres tres interressant...a pour suivre les mardis,merci

Soeur Yvette

16 h 15, le 20 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • Tres tres interressant...a pour suivre les mardis,merci

    Soeur Yvette

    16 h 15, le 20 octobre 2016

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