Ali Hassan Khalil : Le bloc berryste votera contre Aoun

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, proche collaborateur du président de la Chambre, Nabih Berry, a annoncé hier que les députés du bloc berryste voteront contre le général Michel Aoun à l'élection présidentielle et que sa formation passera dans l'opposition.
M. Khalil a dans le même temps critiqué l'évocation fréquente par les aounistes du pacte national, estimant que celui-ci renvoie au tandem maronito-sunnite de l'indépendance.
« Nous ne boycotterons pas la séance parlementaire pour l'élection présidentielle, mais nous voterons contre le général Aoun et passerons du côté de l'opposition », a déclaré M. Khalil au siège du Parlement. « Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, évoque tout le temps le pacte national mais jamais l'entente nationale. Il parle donc du retour vers le pacte de 1943 et vers le tandem sunnite/maronite, chose que nous n'accepterons pas et que nous affronterons », a-t-il ajouté.
La réponse du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire à Rabieh, n'a pas tardé. « Tout discours sur un tandem entre chrétiens et sunnites est irresponsable et inacceptable. Il s'inscrit dans le cadre d'une politique de discorde à laquelle nous allons faire face. Nous refusons, ainsi que les Libanais, qu'on nous menace d'une nouvelle guerre civile », a déclaré l'ancien ministre Salim Jreissati, qui s'exprimait au nom du bloc.
« On nous a accusés d'être contre les sunnites lorsque nous nous sommes alliés avec les chiites. Aujourd'hui, on nous accuse d'être du côté des sunnites et contre les chiites parce que nous sommes en accord avec le courant du Futur », a-t-il ajouté.
« Les discours (dimanche) du général Aoun et de Gebran Bassil portent en eux la promesse que le projet de remettre l'État sur pied rassemblera toutes les composantes politiques et n'exclura personne, tant que le pacte national et le partenariat seront respectés. Le projet de construction de l'État est le projet qui nous unit et nous n'en avons pas d'autre », a conclu M. Jreissati.