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Liban - Législation de nécessité

Le Parlement tient une séance aujourd’hui en l’absence des Kataëb et des FL

La loi électorale figure à la fin de l'ordre du jour.

Les députés réunis hier pour élire les commissions et le bureau de la Chambre. Photo Ibrahim Tawil

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier les députés à une séance plénière qui se tiendra aujourd'hui sous le chapitre de la législation de nécessité, pour voter des lois financières liées aux obligations internationales du Liban. L'ordre du jour inclut également la loi électorale, comme l'ont demandé les principales formations chrétiennes. Ces dernières ont même été jusqu'à imposer la loi électorale comme condition préalable à leur participation à toute séance législative tenue en période de vacance présidentielle.

Interrogé à ce sujet par L'Orient-Le Jour, Marwan Hamadé, député du Chouf et membre du bureau de la Chambre, a fait savoir que la séance parlementaire se tiendra demain (aujourd'hui) « avec les personnes présentes ». « Nous ne voulons pas exposer le Liban à des périls internationaux. » Il a fait état aussi de certaines propositions de loi revêtues du caractère de double urgence qu'il faudrait voter le plus tôt possible. Il s'agit notamment de la proposition concernant l'allocution de la cherté de la vie aux fonctionnaires du secteur public et celle visant à amender quelques délais liés à la loi électorale (votée en 2008).

Concernant la réforme électorale, M. Hamadé a estimé qu'elle vient en dernier à l'ordre du jour « parce que la priorité est aujourd'hui accordée aux législations nécessaires et liées à la réputation internationale du pays ». Selon lui, « la loi électorale n'est pas une législation simple et requiert une large entente ».
Commentant l'attitude de certaines formations chrétiennes liant leur participation à la discussion de la loi électorale, M. Hamadé a souligné que « la logique des conditions préalables au bon fonctionnement des institutions politiques ne tient plus ». « Nous ne céderons pas aux caprices des uns et des autres, d'autant plus que les lois figurant à l'ordre du jour de la séance parlementaire portent sur le statut international du Liban », a-t-il encore dit.

À son tour, Ahmad Fatfat, député du Futur et également membre du bureau de la Chambre, a indiqué à L'OLJ que la séance qu'a tenue le bureau pour préparer l'ordre du jour s'est déroulée dans une atmosphère calme, en dépit des réserves formulées par Antoine Zahra (député FL de Batroun) au sujet du placement de la loi électorale à la fin de l'ordre du jour.
Concernant la position des partis chrétiens, le député de Denniyé a estimé que le CPL, les Marada et plusieurs autres formations chrétiennes (exception faite des Kataëb et des FL) prendront part à la séance et qu'« elle sera donc conforme au pacte national ». Il a également estimé que « les députés ont des chances de discuter la loi électorale, en dépit du fait qu'elle soit positionnée au dernier rang de l'ordre du jour », tout en indiquant que « les débats porteront principalement sur la proposition de loi composite soutenue par le courant du Futur, les FL et le Parti socialiste progressiste, et celle présentée par le député Assem Kanso (avec le Parti syrien national social) prévoyant la circonscription unique et la proportionnelle ».

 

(Lire aussi : Présidentielle : la route de Baabda n’est qu’à moitié ouverte devant Aoun)

 

Le boycottage des Kataëb et des FL
En dépit de l'inclusion de la loi électorale, les FL boycotteront la séance parlementaire. « Sur le plan politique, le président de la Chambre n'a pas raison de mettre la loi électorale à la fin de l'ordre du jour et cela n'est pas conforme à ce que nous avons demandé », a déclaré Antoine Zahra à L'OLJ. Il n'a pas manqué, toutefois, de souligner que « la tenue de la séance de demain (aujourd'hui) permettra de voter des législations qui s'inscrivent dans l'intérêt du pays ». « Cette séance permettra de lever le voile sur ceux qui ne sont pas honnêtes », a-t-il ajouté, laissant entendre que sa formation a de grands points d'interrogation autour de la participation (prévue) des députés du bloc du Changement et de la Réforme à la séance législative.


(Lire aussi : Élie Marouni : Les Kataëb entre le vote blanc, un troisième candidat ou une réunion avec les candidats actuels)

 

À leur tour, les Kataëb maintiennent leur position de principe refusant la tenue de séances législatives avant l'élection d'un nouveau président de la République. Ils boycotteront ainsi la séance de ce matin. Joint par L'OLJ, le vice-président du parti, Sélim Sayegh, a indiqué que les cinq députés Kataëb ne participeront pas à la séance parlementaire, « parce que le parti veille à la cohérence de son discours ». « Il n'est pas normal de plaider pour le respect de la Constitution et prendre part à des séances placées sous le signe de la législation de nécessité », a ajouté l'ancien ministre des Affaires sociales. Rappelant que pour les Kataëb, l'adoption d'une nouvelle loi électorale est une opportunité de régénérer le pouvoir, il a annoncé que lorsque le débat touchera les propositions de loi électorale, le parti avisera.

La participation aouniste
Si les positions de Nabih Berry et Michel Aoun au sujet de la présidentielle divergent, ils semblent s'accorder sur l'importance de la législation de nécessité. Les députés aounistes se rendront en effet à l'hémicycle pour voter les lois importantes. Alain Aoun, député de Baabda, a justifié la présence de ses collègues par la législation de nécessité. « Les lois nécessaires sont celles se rapportant au renouvellement du pouvoir, à la raison d'État et aux dossiers fondamentaux », a-t-il ajouté avant de poursuivre : « C'est tout ce qui nous importe dans l'ordre du jour. »
Plus tôt dans la journée d'hier, la Chambre s'était réunie en séance plénière pour élire les commissions parlementaires et les membres de son bureau.

 

 

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