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Liban - Crise des déchets

Appel d’offres de la collecte : Sukleen écartée au profit de Soriko

Le dernier appel d'offres dans le cadre du nouveau plan de gestion des déchets a été finalisé en fin de semaine dernière : il porte sur la collecte et le transport des déchets, et a été effectué au sein du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). Il a été remporté par la compagnie Soriko, qui a battu deux concurrents, Sukleen (chargée de cette tâche durant les vingt dernières années) et CET-Nelsen. Les dossiers de deux autres concurrents n'ont pas été qualifiés.

Selon des sources bien informées, Soriko a présenté le prix le plus bas : 26,95 dollars la tonne, contre 30,7 dollars pour Sukleen et 27,44 dollars pour CET. Le prix total demandé par la compagnie pour les sept prochaines années est de 128 millions de dollars, contre 146 millions pour Sukleen et 131 millions pour CET.
Toujours selon ces sources, « des informations non vérifiées font état d'un partenariat qui aurait été conclu dans l'ombre entre la compagnie gagnante et celle de Jihad el-Arab ». Mais ces informations n'ont pu être vérifiées de source indépendante.

La société de Jihad el-Arab avait, rappelons-le, remporté l'appel d'offres pour la construction de l'une des décharges, celle de Costa Brava (Choueifate, sud de Beyrouth), à deux reprises (une première fois, puis une seconde fois après l'annulation du premier appel d'offres). C'est également la société de Jihad el-Arab qui a décroché, début septembre, le contrat sur le traitement des déchets (tri et compostage), assuré depuis vingt ans par Sukomi (même groupe que Sukleen, qui n'avait pas présenté de dossier). C'est ce qui fait dire aux sources anonymes précitées qu'il « faudrait se demander si nous n'avons pas ainsi remplacé un monopole par un autre ».

 

(Pour mémoire : Déchets : encore et toujours des palliatifs, en attendant la prochaine crise)

 

Pour ce qui est du suivi de la construction des deux décharges à Bourj Hammoud-Jdeidé et Costa Brava, principal pilier du plan national de gestion des déchets (et de sortie de crise) adopté par le gouvernement en mars dernier, une source proche du dossier indique que « la première cellule d'enfouissement est déjà opérationnelle à Bourj Hammoud, et les déchets amoncelés dans l'aire de stockage temporaire depuis l'adoption du plan y sont déjà entreposés ». « Toutefois, les déchets qui se sont accumulés dans les rues durant les 23 jours de fermeture du chantier de Bourj Hammoud et de l'aire de stockage (par un sit-in l'été dernier) ne seront pas transportés vers cette cellule, parce qu'il est devenu quasi impossible de les trier et de les traiter », selon cette source.

Les sites de Costa Brava (où le travail avance) et de Bourj Hammoud-Jdeidé reçoivent chacun près de 1 100 à 1 200 tonnes de déchets par jour, de Beyrouth et du Mont-Liban. Ces deux décharges côtières, impliquant le remblayage de vastes superficies en mer, ont été au centre d'une polémique depuis l'adoption du plan gouvernemental en mars, et ont notamment suscité un mouvement de protestation de plusieurs semaines par le parti Kataëb et des écologistes. Ceux-ci ont décidé de mettre un terme à leur mouvement après que les ordures ont envahi à nouveau les rues du Mont-Liban, suite à la fermeture, par la municipalité de Bourj Hammoud et par le Tachnag, de l'aire de stockage temporaire, en signe de mécontentement.

 

 

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commentaires (2)

Nous savons tous , dans notre République bananière ....que le prix le plus bas , dans un "marché publique" ...devient vite très couteux....

M.V.

15 h 59, le 19 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • Nous savons tous , dans notre République bananière ....que le prix le plus bas , dans un "marché publique" ...devient vite très couteux....

    M.V.

    15 h 59, le 19 octobre 2016

  • j'espere ques les normes requises par ce NOUVEAU contrat de ramassage seront les memes- excellentes - que celles appliquees par Suklin.. JE PARLE UNIQUEMENT DE RAMASSAGE Je flaire deja de la puanteur ambiante !

    Gaby SIOUFI

    11 h 08, le 19 octobre 2016

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