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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Alep, la fuite en avant de Vladimir Poutine...

Le président russe Vladimir Poutine. Ozan Kose/AFP

Confrontées aux critiques de plus en plus vives émanant de responsables politiques qui parlent de crimes de guerre et évoquent l'éventualité de la saisine du Tribunal pénal international, les autorités russes tentent tant bien que mal de rectifier le tir en se lançant dans une propagande anti-occidentale qui frôle l'hystérie.
Depuis la rupture de la trêve et la reprise des bombardements sur les quartiers est d'Alep, les autorités russes déploient des efforts tous azimuts pour se faire passer pour des « colombes » engagées dans le conflit dans le seul but de contrer les jihadistes de l'État islamique et de faire assumer la responsabilité de l'échec des négociations sur les Américains, coupables, selon eux, « d'utiliser un désastre humanitaire pour parvenir à des fins politiques ».

« Nous sommes désolés que l'administration américaine n'ait pas tenu ses engagements et ait écouté la voix des faucons. Il semble que nos partenaires soit ne veulent pas, soit sont dans l'impossibilité de séparer les jihadistes d'al-Nosra de l'opposition dite modérée », a ainsi déclaré Anatoli Antonov, vice-ministre de la Défense. Et c'est tout au moins ce que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a tenté de démontrer à ses compatriotes. Le 9 octobre au cours d'un long entretien en direct sur la première chaîne, M. Lavrov a rappelé que la Russie ne s'était impliquée dans le conflit syrien, il y a juste un an, qu'à la demande expresse du président « légitime », inquiet de l'avancée des combattants de l'État islamique vers Damas, avant d'expliciter les propositions russes, soulignant qu'elles entraient dans le cadre de l'accord qu'il avait signé à Genève avec son homologue américain, John Kerry, le 10 septembre 2016. « Il faut proclamer une nouvelle trêve, très courte, d'environ 72 heures, au cours de laquelle les combattants, 8 000 selon l'Onu dont 3 000 membres d'al-Nosra, auront à choisir soit de partir avec leurs armes, soit de rester, mais en renonçant par écrit à leurs liens avec al-Nosra. Par la suite, ils devront s'intégrer dans les milices locales afin de rétablir la paix civile dans la ville », a-t-il expliqué aux journalistes qui l'interrogeaient.

Reste que ce plan repris dans la résolution russe présentée au Conseil de sécurité de l'Onu samedi dernier en même temps qu'une résolution française demandant l'instauration d'une « zone d'exclusion aérienne » n'avait aucune chance d'être adopté.

 

(Lire aussi : Quel premier rôle pour la Russie au Moyen-Orient ?)

 

Son obsession ? « C'est Assad... »
Et pour cause, le but du Kremlin était de sauver la face, et sous prétexte d'arrêter les bombardements sur Alep, d'affaiblir l'opposition et de permettre au président syrien Bachar el-Assad de reprendre la ville plus facilement.
Pour Alexeï Malachenko, spécialiste du Proche-Orient au centre Carnegie, les réactions du président russe peuvent être expliquées par « son complexe ». « Il veut à tout prix être reconnu par les Américains comme président d'une superpuissance qui a un rôle à jouer dans les affaires du monde. » Cette idée vient d'être confirmée par le refus de M. Poutine de venir à Paris discuter de la Syrie et de la situation humanitaire d'Alep avec le président français François Hollande.

« Le problème pour M. Poutine, ce n'est pas l'EI, très affaibli, mais bien M. Assad dont ni les Occidentaux, ni les Turcs, ni une grande partie des Syriens ne veulent. Or le président syrien n'a pas caché à la suite de l'accord entre Kerry et Lavrov que la reconquête d'Alep n'était qu'une étape et que son but était de rétablir son autorité sur l'ensemble de la Syrie », rappelle l'expert.

Le président « Poutine n'est pas un bon joueur d'échecs. Il avait tous les atouts en main. Il avait bien commencé sa partie, mais ensuite il a tout gâché alors qu'il était le mieux placé pour préparer un successeur à Assad. Maintenant il ne sait plus quoi faire... Et les Américains non plus d'ailleurs, conscients qu'il n'existe aucune personnalité consensuelle dans l'opposition. En conclusion, il n'y a qu'Assad et il faut faire avec », a-t-il expliqué.

Dimitri Orechkine, politologue proche de l'opposition, pense que dans ce contexte la victoire militaire d'Assad sera une victoire à « la Pyrrhus » et ne résoudra pas les problèmes. « La Syrie telle que nous l'avons connue est condamnée... Le pays sera démembré », estime-t-il.

 

 

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commentaires (2)

LES GAFFES DE POUTINE SONT POLITIQUES AVANT TOUT PUIS STRATEGIQUES. IL EST VRAI QUE LES PRETENDUES COLOMBES OCCIDENTAUX ESSAIENT D,ENCERCLER LA RUSSIE ECONOMIQUEMENT COMME MILITAIREMENT ET L,AFFAIRE DE LA SYRIE DEVIENT UNE AFFAIRE DE VIE OU DE MORT POUR LA RUSSIE... MAIS LA POLITIQUE DEVRAIT TOUT RESOUDRE PAR LE DIALOGUE... QUE POUTINE CONVOQUE UN NOUVEAU YALTA AU LIEU DE CONDUIRE SON PAYS ET LE MONDE A L,APOCALYPSE... MALHEUREUSEMENT VERS LA GALOPENT LES CHOSES...

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 48, le 14 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • LES GAFFES DE POUTINE SONT POLITIQUES AVANT TOUT PUIS STRATEGIQUES. IL EST VRAI QUE LES PRETENDUES COLOMBES OCCIDENTAUX ESSAIENT D,ENCERCLER LA RUSSIE ECONOMIQUEMENT COMME MILITAIREMENT ET L,AFFAIRE DE LA SYRIE DEVIENT UNE AFFAIRE DE VIE OU DE MORT POUR LA RUSSIE... MAIS LA POLITIQUE DEVRAIT TOUT RESOUDRE PAR LE DIALOGUE... QUE POUTINE CONVOQUE UN NOUVEAU YALTA AU LIEU DE CONDUIRE SON PAYS ET LE MONDE A L,APOCALYPSE... MALHEUREUSEMENT VERS LA GALOPENT LES CHOSES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 48, le 14 octobre 2016

  • Si ce n'est pas de la désinfo ...en tout cas, ce n'est pas de l'information factuelle....!

    M.V.

    06 h 39, le 14 octobre 2016

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