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À La Une - Yémen

Raid meurtrier à Sanaa : Riyad autorise l'évacuation des blessés graves

Les forces pro-Hadi reprennent un poste-frontière, tir houthi vers l'Arabie saoudite.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a autorisé l'évacuation des blessés graves parmi les victimes du bombardement meurtrier, attribué à Riyad, qui a visé samedi une cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa (photo). REUTERS/Khaled Abdullah

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a autorisé l'évacuation des blessés graves parmi les victimes du bombardement meurtrier, attribué à Riyad, qui a visé samedi une cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa, a rapporté mardi l'agence officielle SPA. Il a demandé à une organisation saoudienne d'aide humanitaire de "faciliter l'évacuation des blessés (...) nécessitant des soins à l'étranger", selon la même source.

Plus de 140 personnes ont été tuées et au moins 525 blessées dans l'attaque, l'une des plus sanglantes au Yémen depuis l'intervention en mars 2015 d'une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite.
Ce bombardement a suscité une vague d'indignation dans le monde, y compris aux Etats-Unis, alliés de Riyad.

Plus de 300 des blessés sont dans un état grave et nécessitent des soins à l'étranger, avait indiqué dimanche Tamim al-Chami, porte-parole des autorités sanitaires des rebelles, qui contrôlent notamment la capitale yéménite.

La coalition est intervenue au Yémen, pays voisin de l'Arabie saoudite, pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi qui peine à rétablir son autorité sur l'ensemble du pays face aux rebelles houthis alliés aux partisans de l'ancien président déchu Ali Abdallah Saleh.

 

(Lire aussi : L’Iran et le Yémen : des paroles, mais quels actes ?)

 

La décision saoudienne d'évacuer les blessés devrait permettre à des avions d'atterrir à l'aéroport international de Sanaa, actuellement fermé en vertu d'un embargo aérien et d'un blocus naval imposés par la coalition. La coalition avait autorisé dans le passé des vols humanitaires à se poser à Sanaa ainsi que des cargaisons d'aide à accoster au port de Hodeida (ouest). L'Autorité de l'aviation civile, contrôlée par les rebelles, a appelé mardi l'Onu à "agir rapidement et sérieusement pour mettre fin à l'embargo aérien imposé à l'aéroport de Sanaa pour sauver la vie de centaines de blessés".

La coalition, qui dans un premier temps avait nié toute implication dans le bombardement de samedi, a promis une enquête "immédiate". Et dans une lettre adressée dimanche au Conseil de sécurité de l'Onu, le royaume saoudien exprime "son profond regret" pour "l'attaque". "Le royaume a réaffirmé son total respect du droit humanitaire international" et souligné qu'il "continuera à oeuvrer afin que toutes les mesures soient prises pour protéger les civils et les infrastructures civiles au Yémen", selon la lettre citée par l'agence officielle SPA.

La coalition est régulièrement accusée de "bavures" au Yémen. Cette situation met dans l'embarras les Etats-Unis, qui fournissent renseignements, munitions et aide logistique à Riyad.

 

(Lire aussi : À Sanaa, le raid de trop ?)

 

Tensions à la frontière
Sur le terrain, les forces progouvernementales ont reconquis un poste-frontière avec l'Arabie saoudite qui était aux mains des houthis, selon des sources loyalistes. Les rebelles chiites, fortement implantés dans le nord du pays, utilisent leurs bases pour lancer des attaques aux roquettes ou aux missiles contre l'Arabie saoudite.

Les forces loyales au président Hadi, dont des miliciens de "la Résistance populaire", avaient repris mardi le poste-frontière Al-Buqah au terme d'un assaut lancé depuis le territoire saoudien, a indiqué à l'AFP une source loyaliste.
Depuis Al-Buqah, les forces pro-Hadi "ont avancé sur des dizaines de kilomètres en direction de la ville de Saada", chef-lieu de la province éponyme, principal fief des houthis, a rapporté l'agence gouvernementale Saba. La plupart des combattants engagés dans cette offensive venaient du sud du Yémen, où les pro-Hadi avaient réussi à l'été 2015 à chasser les rebelles, soutenus par l'Iran, de cinq provinces avec l'aide de la coalition, selon la source loyaliste.

 

(Lire aussi : Les espoirs de paix s'éloignent au Yémen, l'Arabie saoudite face à des choix difficiles)

 

Parmi ces combattants figurent des miliciens salafistes qui, sous la conduite de Bassam al-Mehbar, un de leurs chefs, avaient participé à la reprise aux rebelles des provinces du Sud, a ajouté cette source. Des salafistes avaient été chassés en 2014 de leurs positions à Dammaj et Kitaf, dans la province de Saada, lorsque les houthis avaient lancé leur coup de force contre le gouvernement du président Hadi, ce qui leur a permis de prendre de larges pans du territoire, dont Sanaa qu'ils contrôlent toujours.

Plus tôt dans la journée, les houthis avaient procédé à un nouveau tir de missile vers l'Arabie saoudite, le deuxième depuis le bombardement meurtrier à Sanaa, a indiqué la coalition arabe. Les forces saoudiennes de défense aérienne "ont intercepté" ce missile balistique "tiré par les milices houthis en direction de la ville de Khamis Mushait et l'ont détruit", a précisé la coalition dans un communiqué. Khamis Mushait, située à une centaine de km de la frontière saoudo-yéménite, abrite une base aérienne utilisée par la coalition. Après le nouveau tir de missile, des avions saoudiens ont visé le site d'où il a été lancé, selon la coalition.

Le conflit a fait plus 6.800 morts, dont près des deux-tiers des civils, depuis l'intervention de la coalition au Yémen, selon l'Onu.

 

 

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