« L’impact du changement climatique sur l’agriculture pourrait coûter 800 millions de dollars d’ici à 2020 »

« Le climat change, et l'agriculture doit changer aussi. » C'est sur ce thème que s'est tenu hier, à Aley, un événement organisé par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations unies (FAO) et le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Bureau de coopération italienne, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation. La cérémonie a eu lieu sous le patronage du ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb et en présence notamment de l'ambassadeur d'Italie Massimo Marotti, de l'ambassadeur des Émirats arabes unis Mohammad Saïd el-Chamissi, d'un représentant du commandant en chef de l'armée, des directeurs généraux de l'Agriculture, Louis Lahoud, et de l'Eau, Fadi Comair, du représentant de la FAO au Liban, Maurice Saadé, du représentant du PAM au Liban, Dominik Heinrich, et du président du conseil municipal de Aley, Wajdi Mrad.
M. Chehayeb a estimé que « les impacts négatifs du changement climatique sur la production alimentaire pourraient s'accentuer si nous n'adoptons pas des politiques adéquates pour une production alimentaire durable, en vue d'une augmentation soutenue de la productivité ». Selon lui, « l'impact négatif du changement climatique sur l'agriculture libanaise pourrait coûter 800 millions de dollars d'ici à 2020, et jusqu'à 2,6 milliards de dollars en 2040 ». Il a salué les efforts de la FAO dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles, en vue de soutenir l'adaptation des secteurs de l'agriculture aux changements climatiques dans le monde.
Pour sa part, le représentant de la FAO a souligné que « le changement climatique se fait déjà sentir de par les variations extrêmes des conditions météorologiques et l'augmentation de la fréquence des maladies qui sapent la sécurité alimentaire mondiale ». Il a ajouté que « les secteurs agricoles peuvent jouer un rôle de transformation dans la lutte contre les impacts du changement climatique ». « Au Liban, le programme de 40 millions d'arbres (NDLR : le principal programme de reboisement du ministère de l'Agriculture) constitue un élément-clé dans l'amélioration de l'adaptation du pays aux changements climatiques », a poursuivi M. Saadé.
Dominik Heinrich a estimé que « la Journée mondiale de l'alimentation est une occasion de réaffirmer l'engagement du PAM en vue d'atteindre l'objectif du développement social, l'éradication de la faim d'ici à 2030 ».
De son côté, M. Comair a insisté sur le lien indéfectible entre ressources hydrauliques et sécurité alimentaire, estimant que l'état des ressources hydrauliques au Liban ces vingt dernières années nécessite l'adoption d'un plan d'urgence. Il a précisé qu'il faut moderniser les techniques d'irrigation et mettre en place une gestion intégrée des ressources hydrauliques afin de les protéger de l'impact des changements climatiques.
La cérémonie a coïncidé avec la Journée internationale de la femme rurale, qui sera célébrée le 15 octobre : un certain nombre de coopératives agricoles de femmes ont ainsi présenté hier leurs produits dans le cadre d'une exposition. L'événement comprenait également la distribution de plants de pin à tous les participants, afin de les sensibiliser au rôle de la reforestation comme mesure importante pour l'adaptation au changement climatique, étant donné que les arbres absorbent le CO2, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement planétaire.