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Moyen Orient et Monde - Présidentielle US

Trump échappe au K.-O., le parti républicain prêt à imploser

Le candidat républicain plus controversé que jamais après le 2e débat avec Clinton.

La candidate démocrate Hillary Clinton et son opposant républicain Donald Trump à Saint Louis, dans le Missouri, lors du débat télévisé de dimanche. Jim Bourg/AFP

Près d'un an et demi de campagne, deux débats acerbes, un enregistrement truffé de propos salaces et sexistes qui déchire encore un peu plus un parti républicain sans boussole : la course à la Maison-Blanche 2016 ne ressemble à aucune autre. Voici les principaux enseignements à quatre semaines de l'élection qui désignera – entre Donald Trump, 70 ans, et Hillary Clinton, 68 ans – le successeur de Barack Obama à la tête de la première puissance mondiale.

1 – Trump dans les cordes mais pas (encore) K.-O.
Un soulagement – relatif – était palpable hier au réveil dans le camp républicain. Samedi, au lendemain de la diffusion d'un enregistrement datant de 2005 dans lequel Donald Trump multiplie les blagues sexistes et vulgaires, la candidature du milliardaire semble sur le point de vaciller. Les tweets tombent en cascade : une à une, plusieurs figures du parti, l'influent sénateur John McCain en tête, lâchent l'extravagant magnat de l'immobilier. Les interrogations fusent : Trump va-t-il jeter l'éponge ? Son colistier Mike Pence va-t-il abandonner le navire pour mieux se positionner pour 2020 ?
Deux jours et un débat plus tard, la donne a légèrement évolué. Combatif à défaut d'être solide sur le fond, le candidat républicain a donné le change. Mike Pence, qui s'était dit « outré », a changé de ton. « Personne n'est parfait (...) Je suis honoré d'être à ses côtés », a-t-il déclaré sur CNN hier. « Clinton ne lui a pas asséné le coup du K.-O. que ses partisans espéraient », résume Julian Zelizer, professeur de sciences politiques à l'Université de Princeton. « Donald Trump a fait ce qu'il fallait pour éviter l'effondrement, mais pas suffisamment pour modifier une trajectoire qui ne lui est pas favorable », a estimé de son côté David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama et observateur affûté de la campagne. Selon un sondage NBC/WSJ réalisé après la diffusion de l'enregistrement (mais avant le débat), la candidate démocrate a désormais une avance de 11 points sur son rival républicain.

 

Lire aussi : Deuxième débat Clinton/Trump : les cinq moments clés (vidéos)

 

2 – L'adieu au débat d'idées
«Lorsqu'elle m'a attaqué sur les femmes, j'étais sur le point de riposter avec les histoires de femmes de son mari, mais j'ai jugé que je ne devais pas le faire, car sa fille était dans la pièce. » Au lendemain du premier débat, fin septembre, Donald Trump assurait vouloir garder une certaine hauteur. Dimanche soir, Chelsea Clinton était de nouveau dans la salle. Mais Donald Trump, aux abois, a changé radicalement de registre. En déterrant les frasques sexuelles de Bill Clinton et en s'affichant, quelques heures avant le débat dans une mise en scène incroyable avec plusieurs de ses victimes présumées, il a entraîné la campagne en terrain inconnu. Le degré de rancœur et d'animosité entre les deux candidats est tel qu'il semble difficile d'imaginer que leur dernier face-à-face, le 19 octobre à Las Vegas, permette un échange de fond sur les grands dossiers politiques et diplomatiques du moment.

3 – Le calvaire des républicains
Depuis le jour de l'annonce de sa candidature, le 16 juin 2015, le « Grand Old Party » joue une partition inconfortable. Mais ces derniers jours, le malaise s'est transformé en chaos. En reprenant lors du débat ses attaques contre Hillary Clinton (affaire des e-mails, Benghazi, gaffe sur les électeurs « pitoyables »), Donald Trump a – habilement – réveillé la base. « Il y a toujours eu plus de résistance à Trump parmi les ténors du parti qu'au sein de la base », écrit Larry Sabato, de l'université de Virginie, dans son analyse du débat.
« La vaste majorité des Américains qui se considèrent comme républicains voteront pour Trump et ils pourraient être en colère contre les dirigeants du parti qui lui ont retiré leur soutien. » Car le 8 novembre ne servira pas seulement à désigner le prochain occupant de la Maison-Blanche, mais aussi à renouveler une importante partie du Congrès. Si la reconquête du Sénat semble à portée de main pour les démocrates, certains d'entre eux se mettent à rêver – face aux déchirements de leurs rivaux – à une victoire à la Chambre des représentants.
Pour le Grand Old Party, l'équation Trump tourne au casse-tête, illustré jusqu'à la caricature, par la prise de position de Paul Ryan, président républicain de la Chambre. Il a annoncé hier qu'il ne « défendrait pas ou ne ferait pas campagne » pour Trump... Sans pour autant lui retirer officiellement son soutien.

 

 

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