Rechercher
Rechercher

Liban - Témoignages

Samir, ou la résilience du lien


Que mon ami Samir Frangié reçoive aujourd'hui les insignes de commandeur dans la Légion d'honneur me conforte dans ma conviction que la France sait et saura toujours reconnaître ce qu'il y a de mieux en nous, ses amis libanais : la résilience.
Car, pour moi, Samir est synonyme de résilience, de la résilience de notre volonté de vivre ensemble, de bâtir la paix malgré une histoire de violence, de créer l'entente malgré les clivages et d'accomplir la réconciliation malgré toutes les raisons de se complaire dans la rupture vengeresse.
La réconciliation que poursuit Samir l'inlassable, l'infatigable, depuis bientôt trente ans, n'est pas facile. Elle n'est ni de façade ni de circonstance. Elle est profonde, basée sur la vérité, ancrée dans le dialogue et vise à permettre, pour de vrai, à notre pays, de rester le message lancé à la civilisation et le modèle pour la région et le monde. Elle est donc, plus que jamais, d'actualité.
Sa démarche, difficile à saisir et encore plus à accomplir – par définition –, est basée sur l'empathie. Cette faculté d'être l'autre dans les moments cruciaux de la vie nationale pour permettre la survie d'une nation et de son message. Une empathie que Samir aura toute sa vie durant cultivée, explorée et nourrie. Le « beyk féodal chrétien maronite libanais » se retrouve systématiquement là où son ADN ne le prévoyait pas : il fait de l'empathie une affaire personnelle ; presque physique !
Quand j'évoque la fierté de le compter comme ami, ce sont généralement des pensées de Nelson Mandela, le chantre de la vérité et de la réconciliation, qui me viennent à l'esprit. Mais je choisirai de citer un extrait de l'ouvrage de Samir lui-même, Voyage au bout de la violence, où il fait la lecture la plus pertinente que j'ai rencontrée de l'accord de Taëf : « Le "vivre-ensemble" se situe ailleurs. Il ne se fonde pas sur le partage, mais sur le lien, le lien que chaque individu est appelé à établir entre ses multiples appartenances, et le lien qu'il est appelé à créer avec les autres. Ce rapport à l'autre n'est pas seulement une nécessité que la vie impose dans une société diversifiée, il est la condition de notre autonomie individuelle. Nous n'existons qu'à travers l'autre. Il nous constitue de la même manière que nous le constituons. Et cet apport extérieur est d'autant plus riche que cet autre est diversifié. »
Commandeur Samir Frangié, puissiez-vous commander encore longtemps !

Que mon ami Samir Frangié reçoive aujourd'hui les insignes de commandeur dans la Légion d'honneur me conforte dans ma conviction que la France sait et saura toujours reconnaître ce qu'il y a de mieux en nous, ses amis libanais : la résilience.Car, pour moi, Samir est synonyme de résilience, de la résilience de notre volonté de vivre ensemble, de bâtir la paix malgré une histoire de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut