Rupture du contrat d'hélicoptères Caracal: Hollande reporte sa visite à Varsovie

La France a annoncé vendredi le report de rencontres bilatérales avec la Pologne prévues le 13 octobre à Varsovie, auxquelles le président François Hollande devait participer, après la décision polonaise de rompre les négociations sur un gros contrat d'achat d'hélicoptères militaires Caracal (Airbus).

François Hollande a "demandé au ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault de se rendre rapidement à Varsovie", a également indiqué la présidence française, après l'annonce mardi de la rupture des négociations sur ce contrat portant sur 50 appareils multirôles, pour 3,14 milliards d'euros.

Une visite du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian programmée lundi à Varsovie a du coup été annulée, a-t-on appris de source proche du dossier.
"Les divergences dans les positions de négociations des deux parties ont rendu impossible un compromis, ainsi la poursuite des négociations devient sans objet", avait indiqué mardi soir le ministère polonais du Développement dans un communiqué.

La signature d'un accord sur des investissements compensatoires ("offset") était donnée comme condition à la réalisation du contrat d'achat des appareils.
Or Airbus "n'a pas présenté de proposition répondant à l'intérêt économique et la sécurité de l'Etat polonais", ajoutait le communiqué, sans autre précision.

Le gouvernement polonais conservateur, au pouvoir depuis novembre 2015, a dès le début contesté le choix du cabinet libéral précédent d'acheter 50 appareils Caracal, au nom de la défense des usines polonaises de ses concurrents, l'américain Lockheed Martin et l'italo-britannique Agusta-Westland.

Cette annonce est un coup dur pour Airbus Helicopters, filiale de l'avionneur européen Airbus Group basée à Marignane, dans le sud-est de la France.
"Le PDG (Guillaume Faury) n'a pas caché que les quatre derniers mois de 2016 sont cruciaux pour Airbus Helicopters", confiait récemment un syndicat du groupe dans un communiqué.

Airbus Helicopters revendique la première place sur le marché mondial des hélicoptères civils et la quatrième sur celui des engins militaires. Il a livré 395 appareils en 2015, contre 503 quatre ans plus tôt. Le groupe emploie environ 15.000 personnes en France et en Allemagne.