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Moyen Orient et Monde - Je vous parle d’Alep...

V- Dr Farida, gynécologue-obstétricienne à Alep : « C’était un jour comme un autre, sous les bombes »

On parlera plus tard d'Alep comme on parle aujourd'hui de Sarajevo, de Srebrenica ou de Grozny. On parlera de la politique de la terre brûlée menée par le régime syrien, les Russes et les Iraniens sous le regard des Occidentaux, impuissants. Parce que cette histoire tragique est en train de se passer à quelques kilomètres de nos frontières, parce que cette bataille symbolise, plus que n'importe quelle autre, la nature et les enjeux du conflit syrien, « L'Orient-Le Jour » a décidé de donner la parole aux Alépins pendant une semaine. Chaque jour, un Alépin, homme ou femme, vivant à l'est dans les quartiers rebelles, ou à l'ouest dans les quartiers loyalistes, médecin, infirmier, Casque blanc, marchand, combattant, photographe, étudiant ou autre, racontera son quotidien dans l'enfer d'Alep.
Aujourd'hui, le témoignage du docteur Farida, gynécologue-obstétricienne.

Un hôpital de campagne endommagé après des bombardements sur les quartiers rebelles d’Alep, samedi dernier. Abdalrhman Ismail/Reuters

Je suis la seule gynécologue-obstétricienne à Alep-Est. J'exerce au sein de l'hôpital M2 (nom de code pour raisons de sécurité). Alep est ma ville. Je ne l'ai jamais quittée, sauf pour me rendre quelquefois en Turquie dans le cadre de mon travail, ou pour faire le hajj, il y a deux ans de cela.

Ce matin (hier), des patientes sont arrivées pour un accouchement et d'autres pour effectuer des examens. C'était un jour comme un autre, sous les bombes. Les bombardements étaient proches de mon lieu de travail, proche du quartier d'al-Sakhour où un hôpital a été bombardé. Nous avons reçu des enfants blessés dans la journée. J'ai vu une fillette arriver, en sang, après avoir été touchée par une bombe à fragmentation. Elle avait des morceaux nichés dans l'abdomen et dans les parties génitales. J'ai fait de mon mieux pour la soigner. Après une journée éprouvante à l'hôpital, je suis rentrée chez moi, mais je reste disponible en cas d'urgence, telle qu'une césarienne ou des difficultés d'accouchement. Beaucoup de femmes hésitent à venir accoucher à l'hôpital car elles savent qu'ils sont pris pour cible par le régime et ses alliés. Donc elles accouchent chez elles, avec l'aide de sages-femmes.


Le soir, chez moi, il n'y a rien à faire. Mes journées se résument à aller au travail. Ma fille m'accompagne la journée, car il n'y a pas de babysitter ni d'école. Elle reste à côté de moi, regarde parfois des films sur l'iPad. Elle joue parfois avec les poulets qui gambadent devant l'hôpital.
Avec mes patientes, les relations sont devenues amicales. La plupart d'entre elles me racontent leurs secrets. Leurs problèmes de couple, même de santé, et leurs problèmes psychologiques. Avec les infirmières et les sages-femmes, nous formons une vraie famille. Nous sommes comme des sœurs. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble et parfois notre dîner. Quand l'une d'entre elles a des problèmes familiaux ou bien est malade, nous sommes autour d'elle et nous la soutenons.

 

"Je vous parle d'Alep", les précédents témoignages :

IV- Abou el-Abed, combattant rebelle : Ma mère n’a jamais accepté que j’aille combattre

III-Ameer, photographe : Quand je croise les enfants du quartier, ils m’indiquent des corps en décomposition

II - Yasser, comptable : « Ne t’inquiète pas mon amour, nous sommes en vie, ne sois pas triste pour la maison »

I - Mohammad, infirmier : « Les enfants ne savent pas qui est Assad ou ce qu'est la rébellion »

Je suis la seule gynécologue-obstétricienne à Alep-Est. J'exerce au sein de l'hôpital M2 (nom de code pour raisons de sécurité). Alep est ma ville. Je ne l'ai jamais quittée, sauf pour me rendre quelquefois en Turquie dans le cadre de mon travail, ou pour faire le hajj, il y a deux ans de cela.
Ce matin (hier), des patientes sont arrivées pour un accouchement et d'autres pour effectuer...

commentaires (3)

Qui a créé l'EI ? (surement pas Poutine) Qui arme l'EI encore aujourd'hui ? (surement pas Poutine) Qui en 2012 a agressé la Syrie ? (surement pas Poutine) De fait les responsables d'un conflit mondial, s'il devait y en avoir un, sont ceux qui ont déstabilisé l'Irak, puis la Lybie, puis la Syrie. Sans l'intervention Russe nous sommes en droit de nous demander : Qui aurait été le prochain ? La guerre au Moyen Orient et la naissance de l'EI ont couté la vie a 250 personnes sur le sol Français et en a blessé des milliers. Les citoyens Français suivent les évènements de près et ils ne sont pas toujours d'accord avec les alliances de leurs gouvernants....

Rocchesani Marcel

13 h 26, le 04 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • Qui a créé l'EI ? (surement pas Poutine) Qui arme l'EI encore aujourd'hui ? (surement pas Poutine) Qui en 2012 a agressé la Syrie ? (surement pas Poutine) De fait les responsables d'un conflit mondial, s'il devait y en avoir un, sont ceux qui ont déstabilisé l'Irak, puis la Lybie, puis la Syrie. Sans l'intervention Russe nous sommes en droit de nous demander : Qui aurait été le prochain ? La guerre au Moyen Orient et la naissance de l'EI ont couté la vie a 250 personnes sur le sol Français et en a blessé des milliers. Les citoyens Français suivent les évènements de près et ils ne sont pas toujours d'accord avec les alliances de leurs gouvernants....

    Rocchesani Marcel

    13 h 26, le 04 octobre 2016

  • J'attendrai DE SAVOIR ce qu'en pense l' ORL avant de lire . J'ai des problèmes de voix tellement je crie aux bactéries de se rendre aux héros.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 25, le 04 octobre 2016

  • LA RAGE DE L,U.R.S.S. HABILLEE EN BERGERE SOUS LE NOM DE RUSSIE EST INTOLERABLE ET DEVRAIT ETRE COUPEE COURT AVEC DES INTERVENTIONS MILITAIRES SUR LE TERRAIN... POUTINE CONDUIT LE MONDE, AVEC SES ACOLYTES DE TOUTES ESPECES, A UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE DONT LE CENTRE DES OPERATIONS SERAIT LE MOYEN ORIENT... LE TEMPS DES PLEURS VA ARRIVER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 04, le 04 octobre 2016

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