Riyad paie des arriérés à Saudi Binladin

L'État saoudien a payé des arriérés au groupe Binladin, permettant à ce géant du BTP de régler les salaires de milliers d'employés, a indiqué l'entreprise hier.
Le groupe a reçu « quelques arriérés » ces deux dernières semaines a indiqué à l'AFP le porte-parole du groupe Yaseen Alattas sans préciser le montant.
Les retards de paiement, dus à la baisse des revenus de l'État occasionnée par le recul de la rente pétrolière, ont mis en difficulté d'importantes entreprises de construction et entraîné des vagues de licenciement en Arabie saoudite.

M. Alattas a précisé que le groupe Binladin avait pu régler les salaires et les indemnités de quelque 70 000 employés qui ont été licenciés et d'autres qui sont toujours sous contrat. Des expatriés parmi ces employés ont pu quitter le pays, a-t-il ajouté, sans préciser le nombre de personnes toujours employées par le groupe. Le porte-parole a indiqué dans le passé que le nombre d'employés licenciés ne représentait qu'une fraction de la main-d'œuvre du groupe qui a construit de nombreux bâtiments emblématiques du royaume.
Certains de ces employés ont reçu leurs salaires « sur la base des arriérés transférés maintenant par le gouvernement », a précisé M. Alattas, qui a ajouté que ces versements vont continuer « de manière proportionnelle aux versements reçus de la part du gouvernement. »
Le Wall Street Journal, citant deux sources proches du dossier, a indiqué dimanche que le groupe avait reçu entre 800 millions et 1,1 milliard de dollars.

(Pour mémoire : Perestroïka saoudienne)

L'entreprise a été exclue des chantiers publics après un accident en septembre 2015. La chute d'une grue dans la grande mosquée de La Mecque avait fait 108 morts et environ 400 blessés et le groupe avait été jugé partiellement responsable de l'accident. Fondé dans les années 1980 par le père de l'ancien chef d'el-Qaëda Oussama Ben Laden, le groupe était de tous les grands chantiers en Arabie saoudite.
En avril dernier, le ministre de la Défense et vice-prince héritier du royaume d'Arabie saoudite, Mohammad ben Salmane, avait déclaré à l'agence Bloomberg que l'État avait déjà réglé une partie de ses engagements à plusieurs entreprises de construction, dont le groupe Binladin et l'autre géant du BTP, Saudi Oger, de l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri. Plus de 30 000 travailleurs de Saudi Oger – dont plusieurs milliers de Libanais – n'ont pas reçu de salaire depuis près d'un an.

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