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Économie - Liban - Finance

La BDL forme les banques libanaises à la gouvernance

L'Institut de la finance et de la gouvernance assure un programme de formation dédié aux conseils d'administration des banques.

Le programme de formation lancé par la BDL doit se dérouler sur environ un an. Photo DR

Près d'un an après la publication de sa circulaire n° 405 (du 26 octobre 2015) mettant en place des sessions de formation à la gouvernance d'entreprise, la Banque du Liban (BDL) a lancé, la semaine dernière, à Beyrouth, le premier programme de ce type dédié aux membres des conseils d'administration et des comités spécialisés des banques (aussi appelés sous-comités de direction). Assuré par l'Institut pour la finance et la gouvernance (IFG) – créé par la BDL et géré par l'École supérieure des affaires (Esa) – en collaboration avec le cabinet de conseil international britannique, Nestor Advisors, ce programme doit se dérouler sur environ un an.

Reconnaissance
La gouvernance d'entreprise, qui repose sur les principes de transparence, d'indépendance et de responsabilité, est de plus en plus au cœur des débats depuis la crise financière de 2008, qui avait pointé les failles dans sa mise en œuvre, notamment dans le secteur bancaire. « L'introduction des pratiques de bonne gouvernance est une priorité pour la BDL et a contribué à épargner le secteur bancaire libanais des effets de cette crise », assure le vice-gouverneur de la Banque centrale, Saad Andary, présent lors de la première session aux côtés d'un autre vice-gouverneur, Raed Charafeddine.

Selon le coordinateur au sein de l'IFG, Hadi el-Assaad, ce programme prévoit l'organisation de deux sessions de deux jours tous les mois, afin de permettre aux membres des conseils d'administration et des comités spécialisés de l'ensemble des banques établies au Liban – soit environ 500 personnes – d'y participer. « Nous accueillons 15 participants à chaque session en limitant le nombre de membres d'une même banque à deux par session afin d'encourager le dialogue entre les établissements », ajoute-t-il. Le programme qui devait initialement démarrer aux environs de mars, a été finalement retardé de plusieurs mois « pour des raisons d'ordre technique », précise encore M. Hadi el-Assaad.

Selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la gouvernance d'entreprise prône la répartition des droits et responsabilités entre les divers acteurs de la vie de l'entreprise, tels que le conseil d'administration, les dirigeants, actionnaires et autres parties prenantes. « Pour le secteur bancaire, cette notion regroupe les principes dictés par le G20 et le comité de Bâle III et mis en place par les banques centrales de chaque pays », explique Stilton Nestor, le directeur général de Nestor Advisor, intervenant pendant les sessions. « Il s'agit par exemple de s'assurer que le conseil d'administration est assez indépendant pour pouvoir évaluer les performances de la direction, ou d'établir des comités spéciaux (comité d'audit, de rémunération, de nomination, etc.) qui renforcent le contrôle de l'entreprise sur ses différents départements, poursuit-il. Un autre aspect concerne la culture de la banque, soit comment se comportent les employés lorsque personne ne les surveille », a indiqué encore M. Nestor. Pour lui, l'application de ces principes va « accroître la reconnaissance de la solidité des banques libanaises par les autres établissements bancaires ainsi que par les déposants ».

De son côté, Saad Andari a insisté sur le fait que l'accent mis au Liban sur le renforcement de la gouvernance du secteur bancaire n'est pas un phénomène nouveau. « La BDL a encouragé la formation de plus de 10 000 cadres travaillant dans le système bancaire depuis la publication de la circulaire n° 103 du 9 mars 2006 », rappelle-t-il. Cette dernière définit en effet « les compétences scientifiques, techniques et éthiques requises » chez les employés de banques afin de « préserver la stabilité du secteur ».
Enfin, s'ils sont convaincus de la nécessité de renforcer l'intégration des pratiques de bonne gouvernance dans le secteur bancaire, les dirigeants des banques ont déjà identifié certains obstacles. « Sortir de la culture familiale qui domine dans beaucoup de banques libanaises prendra du temps », souligne par exemple Ramzi Younès, membre du conseil d'administration de la Middle East & Africa Bank (MEAB).

 

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