Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Visite pontificale

Dans le Caucase, François invoque la paix et prie pour la Syrie et l’Irak

Le souverain pontife se rendra demain en Azerbaïdjan.

Le pape François et le patriarche orthodoxe Ilia II, hier, à Tbilissi. Osservatore Romano/Reuters

Le pape François a appelé hier à la « coexistence » entre les peuples dans le Caucase à Tbilissi. Dans son discours, Jorge Bergoglio n'a pas fait directement référence à la guerre éclair qui a opposé la Russie et la Géorgie en août 2008, mais a rappelé que la « coexistence entre tous les peuples et les États de la région » était la « condition préliminaire indispensable » pour parvenir à la paix et à la stabilité. Il se veut messager de paix dans cette région du Caucase, toujours en proie aux tensions. Il a d'ailleurs retenu la formule « Pax vobis » (la paix sur vous) comme devise de ce voyage, dont la portée œcuménique s'est également exprimée à travers une rencontre avec le catholicos patriarche orthodoxe de toute la Géorgie, Ilia II. Ce dernier, âgé de 83 ans, a salué cette « visite historique » du pape François, jugeant qu'elle « renforcerait les rapports entre les deux Églises ».
Accueillant le pape argentin, dont l'avion a atterri à Tbilissi en début d'après-midi, le président Giorgi Margvelashvi lui avait auparavant rappelé qu'il arrivait dans un pays « toujours victime d'une agression militaire de la part d'un autre État » et que « 20 % » du territoire géorgien était encore « occupé », une allusion claire à la Russie.

Fortes tensions
Les tensions restent fortes, notamment autour des anciennes propriétés de l'Église catholique qui ont toutes été transmises à l'Église orthodoxe, au moment de l'indépendance du pays. Le pape a souhaité devant le patriarche orthodoxe que les « difficultés ne soient pas des empêchements, mais des stimulants à mieux nous connaître ». Orthodoxe à près de 85 %, la Géorgie a été évangélisée dès l'aube du christianisme par André, l'un des douze apôtres, et cette religion s'est définitivement imposée au IVe siècle. « La visite papale apportera peut-être un certain dégel entre les deux Églises mais pas une avancée », a affirmé Levan Sutidzé, spécialiste des religions pour le magazine géorgien Tabula. « Les différences théologiques sont importantes et l'Église géorgienne est connue pour sa position isolationniste », a-t-il ajouté. Quelques dizaines de manifestants se sont d'ailleurs rassemblés devant l'aéroport à l'arrivée du pape François, pour dire leur hostilité à la venue du chef de l'Église catholique en terre orthodoxe.
Autre temps fort du voyage, la rencontre hier soir du pape avec la communauté assyro-chaldéenne, l'une des trois communautés catholiques présentes en Géorgie avec les communautés latine et arménienne. Cette Église d'Orient est surtout implantée au Moyen-Orient (Irak, Syrie, Liban...) et des pèlerins syriens et irakiens ont fait le déplacement à Tbilissi. Accueilli par des prières en araméen, dont cette communauté a conservé l'usage et les « youyous » des femmes, le pape François a prié pour la Syrie et l'Irak. « Seigneur Jésus, fais goûter la joie de Ta résurrection aux peuples épuisés par les bombes : relève de la dévastation l'Irak et la Syrie », a-t-il lancé devant cette communauté rassemblée dans la petite église de Saint-Simon Bar Sabba.
Le pape devrait célébrer aujourd'hui une messe avant de se rendre à la cathédrale orthodoxe de la capitale géorgienne.
Le porte-parole du Vatican n'a pas donné de détails sur ce que pourrait être le message de paix du pape en Azerbaïdjan, où il est attendu demain. Mais fin juin, juste après son voyage en Arménie, le souverain pontife avait appelé les pays du Caucase du Sud à « la ténacité et à des pas continuels » vers le règlement de leurs conflits. Depuis des décennies, l'Arménie se dispute avec l'Azerbaïdjan voisin la région séparatiste du Nagorny-Karabakh, peuplée d'une majorité d'Arméniens et théâtre de combats intenses en avril. Demain en Azerbaïdjan, le pape argentin aura l'occasion de rappeler cette nécessité de la paix à ses interlocuteurs, dont le président Ilham Aliev.

(Source : AFP)

Le pape François a appelé hier à la « coexistence » entre les peuples dans le Caucase à Tbilissi. Dans son discours, Jorge Bergoglio n'a pas fait directement référence à la guerre éclair qui a opposé la Russie et la Géorgie en août 2008, mais a rappelé que la « coexistence entre tous les peuples et les États de la région » était la « condition préliminaire...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut