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Économie - Nigeria

En pleine récession, Lagos poursuit des groupes pétroliers en justice

Le premier procès concerne les exportations non déclarées, faites par Total E&P Nigeria Limited, Nigeria Agip Oil Company et Chevron vers les États-Unis. Éric Piermont/AFP

Le gouvernement nigérian, qui accuse de grands groupes pétroliers d'avoir exporté illégalement pour 17 milliards de dollars de brut entre 2011 et 2014, a comparu hier à la cour de Lagos, pour un premier procès contre Eni Agip, Total et Chevron. Ce premier procès concerne les exportations non déclarées, faites par Total E&P Nigeria Limited, Nigeria Agip Oil Company et Chevron vers les États-Unis, pour une somme de 12,7 milliards de dollars, selon le gouvernement nigérian. Les demandes de non-lieu de Total et de Chevron ont été rejetées par le juge, selon Me Fabian Ajogwu, avocat du gouvernement d'Abuja. « Aujourd'hui, nous voulons montrer que le procès est lancé et que (les compagnies) devront répondre à ces accusations », a déclaré l'avocat, précisant que les audiences reprendront le 25 octobre prochain.
En juillet dernier, le président Muhammadu Buhari, fraîchement élu sur la promesse d'éradiquer la corruption endémique du pays, avait interdit à 113 tankers l'accès aux eaux territoriales nigérianes, les accusant d'exporter du pétrole non déclaré. Son gouvernement a ensuite mandaté des sociétés d'audit américaines pour comparer le nombre de barils déclarés à l'exportation des côtes nigérianes avec les quantités déclarées à l'importation dans les ports américains, chinois et norvégiens. L'enquête a conclu que « la baisse (remarquée dans les revenus de l'État) était en grande partie due à la non-déclaration ou la sous-évaluation des exportations de brut par les plus grandes compagnies d'hydrocarbures qui opèrent au Nigeria », indiquent les documents produits par l'accusation.
La justice se concentre dans un premier temps sur les exportations illégales de 57 millions de barils vers les États-Unis et qui concernent Total, Eni Agip et Chevron. Shell doit également comparaître dans les semaines à venir, ainsi que 11 autres compagnies que le gouvernement n'a pas encore identifiées. Selon les chiffres de l'Opep publiés début août, le Nigeria produit 1,5 million de barils par jour – contre 1,78 million pour l'Angola –, et accuse une chute de 21,5 % par rapport au mois de janvier, notamment à cause des actions de groupes rebelles dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du pays.
Ces attaques répétées sur les installations offshore ou sur les pipelines stratégiques ont entraîné le pays dans une grave crise économique, accentuée par la chute du prix du baril de pétrole, sachant que les revenus du pétrole représentent 75 % des recettes de l'État.
(Source : AFP)

Le gouvernement nigérian, qui accuse de grands groupes pétroliers d'avoir exporté illégalement pour 17 milliards de dollars de brut entre 2011 et 2014, a comparu hier à la cour de Lagos, pour un premier procès contre Eni Agip, Total et Chevron. Ce premier procès concerne les exportations non déclarées, faites par Total E&P Nigeria Limited, Nigeria Agip Oil Company et Chevron vers les...

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