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Économie - Numérique

Les États-Unis s’apprêtent à lâcher les rênes d’Internet

L’Icann deviendrait une entité internationale autorégulée et à but non lucratif, qui serait chargée de gérer le système des noms de domaines en ligne. Andrew Cowie/AFP

Le gouvernement américain s'apprête à mettre fin à sa supervision de l'organisme qui attribue les adresses Internet dans le monde, renonçant à un rôle symbolique mais néanmoins important dans la gouvernance de la toile.
Sauf rebondissement de dernière minute, la transition devait intervenir ce matin à 7h00, heure de Beyrouth, l'échéance officielle du contrat liant actuellement le département américain du Commerce et l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann). Ce dernier deviendrait alors une entité internationale autorégulée et à but non lucratif, qui serait chargée de gérer le système des noms de domaines en ligne (Internet Assigned Numbers Authority), que le grand public connaît sous forme d'adresses de sites en.com ou.fr par exemple. Des responsables du gouvernement américain et de l'Icann présentent le changement comme un plan de longue date pour « privatiser » ces fonctions, mais certains critiquent un « cadeau » qui pourrait menacer l'intégrité d'Internet.
Christopher Mondini, un vice-président de l'Icann, assure que le changement n'aura pas de conséquence sur le fonctionnement quotidien de la toile, mais garantira à la communauté internationale que le système est à l'abri d'une interférence gouvernementale. « C'est une nouvelle sorte de modèle de gouvernance », indique-t-il. Ce système « pluripartite » prévoit que si des ingénieurs, des entreprises, des organisations gouvernementales ou non gouvernementales, ou tout autre groupe qui constituent l'Icann remarquent qu'il dévie de sa mission, « ils peuvent initier des procédures pour une autocorrection », précise-t-il.

« Structure byzantine »
Des législateurs américains ont tenté d'empêcher la transition, argumentant que le nouveau modèle risquait de permettre à des régimes autoritaires d'avoir un plus grand contrôle sur Internet.
L'Icann « n'est pas un organisme démocratique », a ainsi accusé le sénateur républicain Ted Cruz lors d'une audition plus tôt ce mois-ci. C'est une organisation « avec une structure de gouvernance byzantine conçue pour brouiller les lignes de responsabilités, qui est gérée par des bureaucrates ayant soi-disant des comptes à rendre aux technocrates, aux multinationales, aux gouvernements, y compris certains des régimes les plus oppressifs du monde comme la Chine, l'Iran et la Russie », a-t-il poursuivi.
En France, la secrétaire d'État au Numérique Axelle Lemaire s'était également inquiétée en mars de certains éléments de la réforme qui, selon elle, « auront pour conséquence de marginaliser les États dans les processus de décision », au bénéfice des entreprises privées. Les partisans du plan de transition argumentent que ceux qui le critiquent ignorent la manière dont Internet fonctionne et a prospéré depuis des années.
Un groupe de six législateurs démocrates a prévenu que ne pas tenir cette promesse présentait des risques, dans un article publié sur le site d'informations technologiques TechCrunch : « Si les républicains réussissent à retarder la transition, les ennemis de l'Amérique vont certainement réagir rapidement. La Russie et ses alliés pourraient faire pression pour déplacer le contrôle des fonctions-clés d'Internet vers un organisme gouvernemental comme les Nations unies où ils ont plus d'influence », ont-ils prévenu. La transition « marque un moment constitutionnel clé pour la gouvernance d'Internet », avance de son côté Daniel Castro, vice-président de la fondation ITIF (Information Technology and Innovation Foundation) dans un blog, « et les États-Unis devraient s'assurer qu'ils sont du bon côté de l'histoire ».
(Source : AFP)

Le gouvernement américain s'apprête à mettre fin à sa supervision de l'organisme qui attribue les adresses Internet dans le monde, renonçant à un rôle symbolique mais néanmoins important dans la gouvernance de la toile.Sauf rebondissement de dernière minute, la transition devait intervenir ce matin à 7h00, heure de Beyrouth, l'échéance officielle du contrat liant actuellement le...

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