Rechercher
Rechercher

Économie - Automobile

Renault avance à son tour ses pièces sur l’échiquier iranien

« Cet accord conforte nos choix stratégiques faits en Iran et ouvre une nouvelle ère en permettant à Renault d’occuper une position privilégiée dans le pays », a affirmé Carlos Ghosn, PDG de Renault. …Éric Piermont/AFP

Après le groupe PSA, c'est au tour de son concurrent Renault d'avancer ses pièces sur le prometteur échiquier du marché automobile iranien libéré des sanctions, en annonçant hier un nouvel accord de coentreprise dans le pays.

Le groupe au losange et la République islamique ont en effet signé en marge du Mondial de l'automobile, à Paris, un « accord stratégique » pour la création d'une nouvelle joint-venture en Iran, selon un communiqué. L'objectif de cet accord est notamment de porter de 200 000 à 350 000 unités la capacité de production de véhicules au losange via une usine qui commencera à fonctionner en 2018, a précisé l'entreprise.

« Renault sera actionnaire majoritaire » de cette coentreprise dont le partenaire sera « IDRO, fonds d'investissement et de rénovation de l'industrie en Iran », a indiqué le groupe français, sans communiquer le montant de l'investissement. « La joint-venture intégrera, d'une part, un centre d'ingénierie et d'achat qui favorisera le développement des fournisseurs locaux et, d'autre part, une usine d'une capacité de production de 150 000 véhicules par an dans un premier temps, qui s'ajoutera aux capacités existantes du groupe dans le pays de 200 000 véhicules », selon la même source.

De son côté, le ministre iranien de l'Industrie Mohammad Reza Nematzadeh, qui a signé l'accord à Paris avec le PDG de Renault Carlos Ghosn, a expliqué que l'accord de coentreprise prévoyait 60 % pour Renault et 40 % du côté iranien. À terme, la capacité installée des usines de Renault en Iran atteindra 500 000 unités par an, a poursuivi M. Nematzadeh. « Nous n'étions pas venus (à Paris) pour cela, mais nos équipes ont heureusement réussi à accélérer les négociations », a-t-il commenté.

 

Un « potentiel indéniable »
« Avec deux millions de véhicules prévus à l'horizon 2020, le potentiel du marché automobile iranien est indéniable. Cet accord conforte nos choix stratégiques faits en Iran et ouvre une nouvelle ère en permettant à Renault d'occuper une position privilégiée dans le pays », a assuré M. Ghosn, cité dans le communiqué.

Le 21 juin dernier, le concurrent français de Renault, le groupe PSA, avait signé un accord final de coentreprise avec un de ses partenaires historiques, Iran Khodro, pour produire des Peugeot, scellant son retour industriel dans le pays dans la foulée de la levée de sanctions internationales. La coentreprise PSA-Iran Khodro doit déboucher sur une production de Peugeot 208, 2008 et 301 dès le second semestre 2017. Et fin juillet, PSA a indiqué avoir également signé un accord pour réintroduire sa marque Citroën en Iran via une coentreprise avec la société Saipa.

Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a prévu de se rendre la semaine prochaine dans le pays pour concrétiser ces engagements, a-t-il confié jeudi. « Ce Mondial de l'automobile, c'est aussi l'affirmation d'un savoir-faire français qui nous permet de regarder l'environnement international avec beaucoup d'atouts », a déclaré le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue.

Les sanctions, imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé, avaient contraint PSA à quitter le pays en 2012, un coup très dur pour le groupe automobile à l'époque lié à l'Américain General Motors, alors que l'Iran constituait son deuxième débouché en volume après la France. Renault est de son côté resté en Iran pendant la crise nucléaire. « En 2015, les ventes du groupe ont progressé de 56,1 % par rapport à 2014 pour un total de 51 500 véhicules et une part de marché de 4,8 % », a fait valoir le groupe hier.

L'Iran est considéré comme l'un des marchés automobile au plus fort potentiel de croissance. Le taux d'équipement y est inférieur à 100 voitures pour 1 000 habitants, six fois moins que dans l'Union européenne. « L'Iran est un grand pays de l'automobile, qui a beaucoup souffert des sanctions économiques, et il y a une nouvelle ère qui démarre », a commenté Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, en évoquant un « potentiel très important » pour le secteur. « La rente pétrolière va revenir, ce qui va permettre au niveau de vie de la classe moyenne d'augmenter, et on sait très bien que le niveau de motorisation est corrélé au niveau de vie d'un pays », a-t-il indiqué.

 

Pour mémoire

Tests antipollution : la France a-t-elle protégé Renault ?

Renault maintient la rémunération de Ghosn

Après le groupe PSA, c'est au tour de son concurrent Renault d'avancer ses pièces sur le prometteur échiquier du marché automobile iranien libéré des sanctions, en annonçant hier un nouvel accord de coentreprise dans le pays.
Le groupe au losange et la République islamique ont en effet signé en marge du Mondial de l'automobile, à Paris, un « accord stratégique » pour la création...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut