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À La Une - Sécurité

Colère du Pakistan après des raids indiens au Cachemire

Le hashtag #ModiPunishesPak ("Modi punit le Pakistan") était parmi les plus utilisés sur Twitter.

Le Premier ministre indien Narendra Modi (2L) et son homologue pakistanais Nawaz Sharif lors d'un sommet en 2014. Photo d'archives AFP / POOL / NIRANJAN SHRESTHA

L'Inde a affirmé avoir conduit jeudi une série de raids commandos le long de la frontière de facto avec le Pakistan au Cachemire, région revendiquée par les deux puissances nucléaires, version farouchement démentie par Islamabad. Cette opération militaire intervient une dizaine de jours après l'attaque d'une base indienne au Cachemire où 18 soldats avaient trouvé la mort, la plus meurtrière dans la région depuis plus d'une décennie.

L'Inde dit avoir procédé à des "frappes chirurgicales" au milieu de la nuit contre des caches "terroristes" à proximité de la ligne de démarcation entre les deux pays, reconnaissant à demi-mot que celles-ci se trouvaient du côté contrôlé par le Pakistan. Selon sa version, les abris visés étaient la dernière halte de petites cellules rebelles qui s'apprêtaient à pénétrer clandestinement dans la partie contrôlée par New Delhi de cette région himalayenne sous tension.

Le nombre de personnes tuées dans ces raids serait "à deux chiffres", selon un haut responsable indien qui n'a pas souhaité rentrer dans davantage de précision.Personne n'a été tué côté indien dans les affrontements, a déclaré cette source.

Cependant cette description est "falsifiée et fabriquée de toutes pièces" pour le Pakistan. Les militaires pakistanais évoquent seulement un échange de feu entre troupes indiennes et pakistanaises au-dessus de la ligne de démarcation, sans incursion indienne sur leur territoire. D'après elle, deux soldats pakistanais ont perdu la vie et neuf autres ont été blessés dans la fusillade.

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a condamné une "agression gratuite" de l'Inde. Il réunira vendredi son cabinet pour examiner "la détérioration de la situation au Cachemire occupé par l'Inde".

 

(Lire aussi : Les armes nucléaires dans les zones de guerre civile)

 

Infiltrations
Par peur de bombardements de représailles, l'Inde a évacué plusieurs villages proches de la ligne de démarcation dans la zone de la ville de Jammu.

Depuis la mort d'un charismatique chef rebelle au Cachemire indien début juillet, New Delhi est aux prises avec une insurrection qui a replongé la vallée dans l'un de ses pires épisodes de violences depuis la décennie noire des années 1990. En près de trois mois, au moins 87 civils ont trouvé la mort au Cachemire indien.

L'Inde accuse de longue date son frère ennemi de soutenir en sous-main les infiltrations et la rébellion armée dans la partie du Cachemire contrôlée par New Delhi. Affirmations qu'Islamabad a toujours démenties.

Depuis le début de l'été, selon un haut responsable indien, les autorités indiennes avaient constaté une hausse des entrées clandestines en provenance de la partie pakistanaise. Toujours selon cette source, des renseignements recueillis laissaient présager l'imminence d'une vague massive d'infiltrations, d'où le déclenchement de ces raids commandos.

Selon un autre responsable gouvernemental indien, sept caches ont été visées dans ces raids. "Les opérations ont commencé peu après minuit et se sont terminées au petit matin. Elles ont été menées dans une bande de deux-trois kilomètres au-delà de la ligne de contrôle", a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat.

 

(Pour mémoire : Avec Modi, les vieux démons d’une Inde violente et divisée ressurgissent)

 

Offensive diplomatique
Le Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi, avait promis de "punir" les auteurs de l'attaque le 18 septembre dernier de la base militaire indienne d'Uri. Pour New Delhi, cet assaut - qui n'a pas été revendiqué - est le fait du groupe jihadiste Jaish-e-Mohammed, basé au Pakistan voisin. Le nationalisme indien était galvanisé par l'annonce des frappes indienne au Cachemire. Le hashtag #ModiPunishesPak ("Modi punit le Pakistan") était parmi les plus utilisés sur Twitter dans le pays.

Depuis une dizaine de jours, New Delhi est aussi à l'offensive sur le plan diplomatique pour tenter d'isoler Islamabad sur la scène internationale. L'Inde s'est ainsi retirée d'un sommet régional qui doit se tenir le mois prochain dans la capitale pakistanaise, entraînant à sa suite le Bangladesh, l'Afghanistan et le Bhoutan.

L'Inde et le Pakistan revendiquent tous deux la région himalayenne du Cachemire depuis la Partition de 1947.
Des dizaines de milliers de personnes, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans ce conflit.

L'Inde a affirmé avoir conduit jeudi une série de raids commandos le long de la frontière de facto avec le Pakistan au Cachemire, région revendiquée par les deux puissances nucléaires, version farouchement démentie par Islamabad. Cette opération militaire intervient une dizaine de jours après l'attaque d'une base indienne au Cachemire où 18 soldats avaient trouvé la mort, la plus...

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