La Russie mène depuis un an une campagne de raids aériens en soutien aux troupes du régime de Bachar el-Assad. Il s'agit de la première opération militaire d'envergure hors de ses frontières depuis la retraite des troupes soviétiques d'Afghanistan en 1989.
Elle dispose d'une base aérienne à Hmeïmim, dans le fief alaouite d'Assad, près de Lattaquié (nord-ouest), et des installations portuaires militaires à Tartous.
Début de l'intervention militaire
Le 30 septembre 2015, l'aviation russe mène ses premiers bombardements, Moscou affirmant avoir visé des cibles du groupe Etat islamique (EI).
Vladimir Poutine estime qu'il faut "prendre de vitesse les terroristes" en les frappant sur les territoires sous leur contrôle avant "qu'ils n'arrivent chez nous".
Mais les rebelles syriens et les pays les soutenant accusent Moscou de viser surtout des groupes non jihadistes pour venir en aide à l'armée syrienne, au bord de l'effondrement après une série de revers à partir de mars 2015.
Montée en puissance des frappes
Le 7 octobre, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou indique que des bâtiments de guerre en mer Caspienne ont lancé 26 missiles de croisière contre des cibles en Syrie.
Début décembre, l'armée russe frappe à partir d'un sous-marin déployé en Méditerranée.
Offensive diplomatique
Le 20 octobre, Vladimir Poutine reçoit Assad, pour sa première sortie officielle du pays depuis le début du conflit en mars 2011. Dès le 23, les chefs des diplomaties américaine, saoudienne, turque et russe lancent à Vienne des pourparlers inédits pour chercher une sortie de crise.
En novembre, les grandes puissances dont la Russie, les Etats-Unis, la France et pour la première fois l'Iran, s'entendent sur une feuille de route pour une transition politique mais l'avenir d'Assad n'est toujours pas réglé.
Photo ALEXEY DRUZHININ / AFP
Le régime reprend du terrain
Le 1er février 2016, les forces du régime, aidées par des miliciens et des combattants du Hezbollah et avec le soutien des bombardiers russes, lancent une offensive dans la province d'Alep (nord). Les insurgés vont perdre bastion après bastion.
Le 14 mars, Vladimir Poutine annonce le retrait du gros de son contingent de Syrie et accueille en héros les pilotes au Kremlin.
Fin mars, les troupes du régime, appuyées par les frappes russes, reprennent la cité antique de Palmyre, aux mains de l'EI depuis mai 2015.
Le 18 juin, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou effectue une visite surprise en Syrie, où il rencontre Assad et inspecte la base de Hmeimim. La Russie dispose encore de dizaines d'avions de combat et de plus de 4.000 militaires.
Réconciliation Moscou/Ankara
Le 9 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan (dont le pays soutient les rebelles syriens) rencontre Poutine à Saint-Pétersbourg pour sceller la réconciliation entre leurs pays.
Les relations entre Moscou et Ankara s'étaient considérablement détériorées après la destruction en novembre 2015 d'un bombardier russe par l'aviation turque au-dessus de la frontière turco-syrienne.
Photo Bild APA/AFP/ALEXANDER NEMENOV
Frappes depuis l'Iran
Le 16 août, l'aviation russe frappe pour la première fois des cibles en Syrie en faisant décoller ses bombardiers depuis l'aérodrome militaire d'Hamedan, dans le nord-ouest de l'Iran.
Le 21 septembre, Sergueï Choïgou annonce un renforcement des capacités militaires avec le déploiement de son unique porte-avions, Amiral Kouznetsov, qui va rejoindre en octobre une flottille d'une dizaines de bâtiments, dont des navires de guerre, déjà présents dans l'est de la mer Méditerranée.
L'annonce intervient alors qu'une nouvelle trêve conclue le 9 septembre entre Moscou et Washington a volé en éclat après seulement une semaine de mise en œuvre.
Déluge de feu sur Alep
Le 22 septembre, l'armée syrienne annonce une offensive majeure en vue de reprendre les quartiers rebelles d'Alep.
L'est de la ville est depuis sous le feu d'intenses bombardements meurtriers du régime et de la Russie. Et les pays occidentaux ont nettement durci le ton face à Damas et surtout Moscou, accusé directement d'organiser l'offensive sur Alep.
Lire aussi
L'aviation russo-syrienne s'acharne sur les hôpitaux à Alep-Est
Moscou fait-il à Alep en 2016 ce qu’il a commis à Grozny en 1999 ?
commentaires (3)
LA DOUCEUR AU DEBUT... L,AIGREUR VIENT APRES...
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 35, le 29 septembre 2016