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Économie - Liban - Conférence

Les femmes francophones à l’assaut de l’entrepreneuriat

La cérémonie de remise des prix de la « Femme francophone entrepreneure 2016 », hier, à l'USJ, a été l'occasion de mettre en avant le rôle des femmes dans l'innovation.

Photo Michel Sayegh

« C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète »... Citant Simone de Beauvoir, le PDG de l'incubateur Berytech, Maroun Chammas, a donné le ton de la remise des prix, hier, de la 5e édition de la compétition « Femme francophone entrepreneure » (FFE). Lancé en 2011 , pour valoriser le rôle des femmes libanaises dans l'entrepreneuriat, tout en promouvant la francophonie, le prix FFE de l'édition 2016 a été organisé par l'Agence universitaire francophone (AUF), Berytech, L'Orient-Le Jour et Le Commerce du Levant. Et cette année, les deux lauréates Saria Hanna avec Wonderfull et Maria Lati avec Jasmine & Roses (voir encadré) ont eu « la chance de recevoir leurs prix des mains mêmes de la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, en visite officielle au Liban », s'est réjoui Hervé Sabourin, directeur du bureau Moyen-Orient de l'AUF.

 

 

 

Mme Jean n'a pas manqué de souligner le rôle de la francophonie dans le développement économique. « La Francophonie économique, c'est un marché de près de 800 millions de personnes, a-t-elle souligné. Des portails et des débouchés stratégiques sur les cinq continents. Un vaste réservoir de ressources humaines de grande qualité et de grande volonté, notamment des jeunes et des femmes qui sont des forces vives incontournables », a-t-elle plaidé, avant de mettre l'accent sur le potentiel des femmes dans la stimulation de l'activité économique. « Selon plusieurs rapports internationaux, la prospérité de l'économie mondiale est aujourd'hui entre les mains des femmes. Car une diminution de 50 % des inégalités hommes-femmes pourrait contribuer à une croissance économique mondiale d'environ 12 % », a poursuivi Mme Jean. De son côté, le ministre de l'Économie, Alain Hakim, a affirmé que « les femmes créent aujourd'hui deux fois plus d'entreprises que les hommes à l'échelle mondiale, représentent 51 % de la richesse globale et contrôlent 70 % des dépenses des ménages ».

 

(Lire aussi : Michaëlle Jean à « L'OLJ » : Le Liban est déjà dans ma vie)

 

« Développement fulgurant »
Une réalité qui n'a pas échappé aux organisateurs du prix FFE. « Nous avons été témoins du développement fulgurant du nombre de femmes entrepreneures dans le cadre de ce programme, (...) à qui nous offrons un système de soutien, de financement, de réseaux d'experts ainsi qu'un accès à des marchés étrangers », s'est félicité M. Chammas. M. Hakim a promis quant à lui d'œuvrer à la généralisation de cet accompagnement à l'échelle nationale, à travers « des incubateurs, mais aussi en assurant un climat d'affaires convenable au niveau législatif comme financier, et en encourageant les échanges d'expériences entre les entrepreneures libanaises et leurs homologues dans le reste du monde ».

L'échange d'expériences, tel était le but d'une table ronde réunissant trois entrepreneures émérites, modérée par Michel Helou, directeur exécutif adjoint à L'Orient-Le Jour. « Alors que les femmes accèdent encore très peu aux grands postes de responsabilité dans les entreprises, il est important de mettre l'accent sur des modèles de réussite féminins », explique-t-il.

Pour Taline Assi, PDG de Mosaicmarble, « s'entourer d'une bonne équipe et avoir toujours un plan B » font partie des ingrédients qui lui ont permis de décrocher par exemple une commande de la mairie de Rome. « Aimer son travail, et ne pas ignorer les études de rentabilité » ont aidé Christine Assouad Sfeir, PDG de Semsom et de Dunkin Donuts Moyen-Orient, dans sa conquête du marché américain. Quant à Elsa Aoun, fondatrice et DG du magazine Ounoussa, « c'est la prise de risques » qui lui a notamment permis de fidéliser quelque 12,8 millions d'abonnés Facebook. Des conseils qui devraient, entre autres, permettre aux femmes primées par le concours d'être « pionnières dans le développement économique et (...) dans le domaine de la connaissance », comme l'a souligné le recteur de l'Université Saint-Joseph, le père Salim Daccache.

(Lire aussi : Ouverture du congrès de l'Association internationale des maires francophones à Beyrouth)

 

Les lauréates du prix FFE
La 5e édition du prix Femme francophone entrepreneure a consacré « pour la première fois distinctement un prix pour la catégorie"idée" et un autre à la catégorie "start-up" », explique à L'Orient-Le Jour Nathalie Bitar, chargée de projet à l'Agence universitaire de la Francophonie, qui a reçu 60 candidatures cette année. « L'AUF va verser une récompense de 10 000 euros pour chaque lauréate », précise Mme Bitar.
Le prix de la catégorie « idée » a été remporté par le projet « Jasmine & Rose » de Maria Lati (décoration florale pour balcon, à commander en ligne). Quant au prix de la catégorie « start-up », il a été décerné au projet Wonderfull, de Saria Hanna (coffrets cadeau immatériel à offrir).
Les deux autres finalistes, Audrey Nakad avec Synkers (tutoriat pour étudiants) et Tanya Atallah avec Fine Art Photography Academy (école de photographie) dans la catégorie « start-up », recevront chacune un prix de 5 000 dollars de Berytech.

 

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Et donc c'est un mec qui parle...............

Beauchard Jacques

11 h 01, le 29 septembre 2016

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  • Et donc c'est un mec qui parle...............

    Beauchard Jacques

    11 h 01, le 29 septembre 2016

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