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Liban - Médias

Après le quotidien « al-Mostaqbal », « al-Akhbar » licencie 15 personnes

Décidément. C'est à croire qu'ils se sont donné le mot : après la vague de licenciements qui a eu lieu au quotidien al-Mostaqbal, qui a remercié 50 de ses employés et se prépare à en congédier 50 autres, c'est au tour d'al-Akhbar de renvoyer 15 de ses employés, dont cinq rédacteurs et quatre correspondants, alléguant « des raisons financières et propres à l'entreprise ».

Cette nouvelle vague de licenciements survient quelques mois après les congédiements effectués successivement au sein de deux autres quotidiens, an-Nahar puis as-Safir qui avancent également l'argument des difficultés économiques.

À la différence de leurs confrères au sein d'al-Mostaqbal, dont les promesses de compensations et d'indemnisations resteront tributaires des « fonds disponibles à l'avenir » (voir notre édition du lundi 26 septembre), le quotidien al-Akhbar s'est engagé à compenser les personnes licenciées.

Dans un entretien avec l'association SKeyes, un centre pour la défense des libertés de la presse et des libertés culturelles, l'un des journalistes visés, Houssein Mahdi, a indiqué avoir été « notifié par la direction du journal de sa décision de licenciement abusif pour des raisons financières et propres à l'entreprise ». Le journaliste a précisé toutefois avoir reçu un mois de préavis et une « lettre officielle » qui lui est parvenue mardi dernier, « précisant le montant total des compensations que le quotidien s'engage à nous verser, à savoir un mois de salaire pour licenciement abusif, un mois de préavis, et la rémunération des jours de congé. La date du versement des compensations a été fixée », a ajouté notre confrère d'al-Akhbar.

Également parmi les personnes révoquées, un employé du département d'informatique, un autre de l'administration, un correcteur linguistique et deux agents de sécurité. S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un autre employé d'al-Akhbar a confié à SKeyes également que « deux des journalistes ont été poussés à présenter leur démission après que leur salaire eut été réduit de moitié. Ils ont été placés devant deux choix : soit accepter le nouveau salaire tronqué, soit démissionner. Ils ont opté pour le second choix ».

 

Le ministère du Travail
Rappelons que le ministère du Travail a publié hier un communiqué relatif à l'affaire des licenciements au sein d'al-Mostaqbal, dénonçant le fait qu'il n'a pas été préalablement notifié, « ce qui est considéré comme contraire à la loi », précise le texte du communiqué.

« Le ministère du Travail est au courant de la situation financière délicate que traversent les institutions médiatiques en général et le quotidien al-Mostaqbal en particulier, mais il ne comprend pas pourquoi ces licenciements ont eu lieu sans prendre en compte les procédures dictées par la loi du travail, surtout en ce qui concerne le fait de s'entretenir au préalable avec le ministère du Travail », poursuit le texte.
Interrogé par L'OLJ, un avocat spécialisé a expliqué que lorsqu'une société, en l'occurrence un média, prévient, conformément à la loi, le ministère du Travail de son intention de remercier des employés « pour des raisons économiques », le ministère effectue une enquête pour s'en assurer. « S'il s'avère que la société est effectivement en difficulté financière, le ministère ne peut plus contraindre ladite société à payer des indemnités », a-t-il dit. « Cela est de toute évidence au désavantage de l'employé congédié », a souligné le juriste qui précise que « c'est une des différences fondamentales entre "le licenciement économique" et le "licenciement abusif" », l'employé pouvant, dans ce dernier cas, être compensé. Ce serait, selon lui, la raison pour laquelle al-Akhbar n'a pas non plus notifié le ministère, puisque le média s'est officiellement engagé à compenser les salariés qui ont été remerciés.

 

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