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Liban - Santé publique

À partir du 1er octobre, les plus de 64 ans bénéficieront d’une couverture médicale totale

Le projet de couverture médicale pour les plus de 64 ans, annoncé en juillet dernier, bénéficiera aux patients pris en charge par le ministère de la Santé. À partir du mois prochain, ils n'auront plus à payer la différence de 15 % de la facture hospitalière.

Waël Bou Faour s’entretenant avec les représentants des différentes parties concernées par le projet de couverture médicale intégrale des plus de 64 ans. Photo Dalati et Nohra

À partir du 1er octobre, les patients pris en charge par le ministère de la Santé et âgés de plus de 64 ans n'auront plus de frais d'hospitalisation à verser. Désormais, le ministère se charge de couvrir le reliquat de la facture hospitalière d'une valeur de 15 % que le patient devait assumer.

Ce projet – lancé, rappelons-le, le 19 juillet dernier par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, à partir du Grand Sérail, lors d'une conférence de presse solennelle –, constitue une bonne nouvelle pour de nombreux patients issus de milieux défavorisés. Néanmoins, il soulève de nombreuses interrogations, principalement celles de savoir si une telle démarche n'entraînerait pas un abus d'hospitalisation, si elle n'encouragerait pas d'autres personnes appartenant à cette tranche d'âge à abandonner leur assurance médicale privée, si les hôpitaux privés pourraient accueillir un tel nombre de patients sachant que souvent ils refusent des malades qui se font traiter aux frais du ministère et que les relations entre ces établissements et le ministère sont, déjà, sujettes à des problèmes chroniques au niveau du financement...

« Il n'y aura pas de problèmes à financer ce projet », a assuré le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, au cours d'une conférence de presse tenue hier pour annoncer la prochaine entrée en vigueur du projet. « Je compte beaucoup sur la coopération du corps médical et des hôpitaux, car cela est dans l'intérêt du citoyen libanais, a-t-il ajouté. Tous les hôpitaux sont tenus de respecter cette décision. » Il a affirmé toutefois qu'il ne voulait pas pousser ces établissements « à la faillite ».

 

17 milliards de LL par an
En pratique, ce projet « sera supervisé par deux tiers administrateurs (Third Party Administrator – TPA) engagés pour contrôler les factures et le mécanisme d'admission aux hôpitaux selon des critères établis par le ministère », explique à L'Orient-Le Jour le directeur général de la Santé, le Dr Walid Ammar. « Cela permet de baisser les cas d'hospitalisation non nécessaires et de faire, par conséquent, des économies qui permettront de financer ce projet », poursuit-il.

Le Dr Ammar précise qu'une étude effectuée sur le coût du projet a montré que 17 milliards de LL supplémentaires sont nécessaires par an pour le financer, « ce qui représente 3 % du budget annuel » de cette administration. « Cette somme devra être ajoutée l'an prochain au budget annuel alloué », note-t-il.
Le directeur général ne craint pas en outre qu'un grand nombre de patients cherche à bénéficier de cette couverture. « Les personnes qui contractent une assurance médicale ne sont pas préoccupées outre mesure par la différence de 15 %, observe-t-il. Mais si, pour une raison quelconque, elles sont un jour privées de leur assurance, elles bénéficieront de la couverture du ministère. »

 

La carte médicale
Le Dr Ammar ne cache pas toutefois son scepticisme concernant les problèmes auxquels le ministère sera heurté pour ce qui est de la coopération avec les hôpitaux privés. Il estime ainsi que des établissements privés pourraient refuser des patients traités aux frais du ministère.

Le président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, s'attend d'ailleurs lui aussi à ce que ce problème persiste. Il explique que « la différence de 15 % représentait du cash immédiat » pour les établissements privés. Ce dont ils seront privés dans le cas des patients âgés de plus de 64 ans. C'est un problème pour ces établissements, d'autant que le ministère de la Santé affiche un retard dans le règlement de ses dus. « Le ministère a promis de régler les factures de 2015 dans les plus brefs délais et d'entamer le règlement des six premiers mois de l'année en cours, souligne-t-il. Si ce rythme est maintenu, un retard de six mois dans le règlement des factures sera acceptable. »

M. Haroun précise à ce stade que des plafonds financiers mensuels sont accordés aux hôpitaux privés contractuels avec le ministère de la Santé. Une fois ce budget épuisé (souvent au cours des premiers jours du mois), l'hôpital n'est plus en mesure de recevoir les patients qui se font traiter aux frais du ministère. « À la base, le plafond financier des hôpitaux n'est pas suffisant, constate M. Haroun. Avec ce nouveau projet, le ministère est en train d'alourdir encore plus ses frais. Cela devrait être accompagné d'une augmentation de son budget annuel. »

Or M. Bou Faour a annoncé au cours de la conférence d'hier que « le mécanisme de supervision mis en place a été testé au cours des derniers mois et les résultats sont positifs ». « Les plafonds financiers des hôpitaux ont été revus à la baisse et n'ont pas été dépassés », a-t-il affirmé.

M. Haroun ne partage pas cet optimisme. « Selon nos estimations, le budget du ministère de la Santé doit être augmenté de 70 à 80 milliards de LL par an, parce qu'il y a un déficit dans la couverture des frais d'hospitalisation de tous les patients, tous âges confondus, souligne-t-il. À cela s'ajoute le problème des forfaits des actes chirurgicaux. Ceux-ci ont été fixés en l'an 2000. Or, depuis, les prix ont augmenté. Le ministère doit revoir ces tarifs à la hausse. Sans oublier le déficit budgétaire chronique dont souffre le ministère. Il y aura toujours des problèmes tant que le budget du ministère n'est pas revu à la hausse. »

Pour le président du syndicat des hôpitaux privés, la solution radicale à ce problème financier reste la mise en place de la carte médicale. Pour un prix variant entre 100 et 150 dollars par an, cette carte devra bénéficier aux deux millions de Libanais qui se font soigner aux frais du ministère de la Santé. « Cela permettra de générer quelque 200 à 300 millions de dollars à la caisse du ministère de la Santé, une somme plus que suffisante pour couvrir les frais d'hospitalisation de ces patients, fait remarquer M. Haroun. Le projet de loi relatif à cette carte a été approuvé en Conseil des ministres et attend d'être voté par la Chambre. Cela fait plus de cinq ans qu'il traîne dans les tiroirs du Parlement. »

À la question de savoir s'il ne craignait pas l'ire des familles en cas de décès en raison de refus d'hospitalisation, M. Haroun explique que cette décision sera prise par trois spécialistes : le médecin traitant, un médecin contrôleur des compagnies TPA et un médecin contrôleur du ministère. « Ce qui nous procure une sécurité à trois niveaux », conclut-il.

 

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Ce projet – lancé, rappelons-le, le 19 juillet dernier par le ministre de la Santé, Waël...

commentaires (2)

YIALLA... CHEDDOU IJREYKON... ON DEPENSE SUR CE QUE L,ON REVE D,ENCAISSER DES GISEMENTS SOUS MARINS QUE BABA BIBI BIBOTTE ALLEGREMENT DEPUIS PLUS DE DEUX ANS DEJA...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 43, le 29 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • YIALLA... CHEDDOU IJREYKON... ON DEPENSE SUR CE QUE L,ON REVE D,ENCAISSER DES GISEMENTS SOUS MARINS QUE BABA BIBI BIBOTTE ALLEGREMENT DEPUIS PLUS DE DEUX ANS DEJA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 43, le 29 septembre 2016

  • pour reprendre un peu une partie de cet article qui laisse perplex une BONNE PARTIE du peuple libanas: « Les personnes qui contractent une assurance médicale ne sont pas préoccupées outre mesure par la différence de 15 %, observet-il. Mais si, pour une raison quelconque, elles sont un jour privées de leur assurance, elles bénéficieront de la couverture du ministère. » IL EST CERTAINEMENT BON DE COMRENDRE : EST CE QUE OUI OU NON, un patient age de + de 64 ans est couvert par l'etat -compte non tenu du fait qu'il ait sa propre assurance privee ou pas? ou alors les milliers de $ payes par ces gens la pour leur couverture medicale privee sont ignores par cette loi parce qu\ils peuvent -soit disant se le permettre ?

    Gaby SIOUFI

    09 h 57, le 29 septembre 2016

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