Les députés en discussion hier après la levée de la séance. Photo Ibrahim Tawil
La 45e réunion parlementaire pour l'élection d'un président de la République s'est soldée hier par un nouveau défaut du quorum des deux tiers (86 députés sur 128) requis pour sa tenue. Elle a donc été reportée au 31 octobre prochain, en attendant le résultat des concertations menées par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, et une éventuelle prise de position concernant un appui à la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun.
Doueihy et Rahmé présents pour la première fois
Cinquante et un députés se sont rendus hier à cette séance, contre 41 lors de la réunion précédente. Parmi ces députés, Émile Rahmé et Estephan Doueihy, du bloc des Marada, qui ont participé hier, pour la première fois depuis le début de la vacance présidentielle, à la réunion consacrée à la présidentielle.
« Nous n'avons manqué aucune séance législative, mais le boycott des séances pour l'élection présidentielle fait partie du jeu démocratique et constitue en lui-même une prise de position », a indiqué Estephan Doueihy au cours d'une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion parlementaire et à laquelle ont assisté les députés du courant du Futur, Riad Rahal, Ammar Houri, Atef Majdalani, Ahmad Fatfat et Ziad Kadri, ainsi que le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun. « Je rassure tout le monde sur le fait que nous allons continuer à soutenir la candidature de Sleiman Frangié à la présidence, pour les attributs qu'il possède et qui font de lui la personne la plus à même de se rapprocher du consensus national dont nous avons besoin en cette période historique et charnière de la région », a souligné M. Doueihy, avant d'ajouter que « la position de Saad Hariri est claire en ce qui concerne son soutien à Frangié ».
De son côté, Émile Rahmé a affirmé que « le quorum ne sera pas atteint avant la 47e séance », sans donner plus de précisions à ce sujet.
Certificats de santé
Le député Dory Chamoun a pour sa part demandé, dans une allusion à peine voilée au général Michel Aoun, que les candidats à la présidence obtiennent des certificats médicaux qui attestent de leur capacité à gouverner. « Toute personne qui veut se porter candidate à la présidentielle devrait obtenir un certificat médical qui montre qu'elle est capable d'occuper ce poste, qu'elle est en bonne santé et qu'elle peut travailler au service du pays au moins 10 heures par jour », a indiqué M. Chamoun.
« Demain est un autre jour »
Parmi les réactions qui ont suivi la séance, celle du ministre d'État pour les Affaires administratives, Nabil de Freige, qui a déclaré : « Si la séance d'aujourd'hui avait eu lieu, nous aurions voté pour Sleiman Frangié. Pour l'instant, le bloc parlementaire du Futur ne soutient pas la candidature de Michel Aoun, mais demain est un autre jour. »
Le député Georges Adwan, qui s'est réuni avec le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a pour sa part commenté le tweet publié hier par Frangié et qui met en garde contre un éventuel soutien de Saad Hariri à la candidature Aoun. « Ce tweet montre qu'il y a de plus en plus de chances que Hariri soutienne Aoun et qu'il l'annonce publiquement. Quant à la présence du député Estephan Doueihy à la réunion pour l'élection présidentielle, elle vise à faire parvenir un message que, malgré le changement de position de Hariri, le député Frangié continue sa bataille pour la présidence », a ajouté M. Adwan.
« Nous savons tous que les Libanais sont désormais livrés à eux-mêmes et il est clair que la décision concernant la présidence sera libanaise. J'estime qu'attendre des solutions de l'extérieur est hors de question et maintenir la situation telle quelle est dangereux », a affirmé le vice-président des Forces libanaises avant d'ajouter : « Le Hezbollah a un rôle essentiel au sein du 8 Mars et je pense qu'il doit faire de son possible pour pousser les forces du 8 Mars à élire Aoun. »
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