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Culture - Exposition

Les aventures d’Hergé au Grand Palais

L'exposition consacrée au dessinateur belge, au Grand Palais à Paris, révèle un artiste amateur de peinture et d'art contemporain.

Hergé au Grand Palais, un dessinateur multifacettes.

Disparu en 1983, Hergé, le père de Tintin, demeure l'un des hommes les plus connus au monde mais aussi l'un des plus insaisissables.
L'exposition qui lui est consacrée au musée parisien du Grand Palais depuis hier, mercredi 28 septembre, confirme le génie du dessinateur mais laisse dans l'ombre le mystère de l'homme.
Hergé ? C'est Tintin bien sûr ! Le héros aux plus de 250 millions d'albums vendus dans le monde, traduits dans 110 langues et dialectes. Mais Tintin, créé en 1929, n'est que la partie la plus visible de l'œuvre d'une exceptionnelle richesse du Belge Georges Rémi, le vrai nom d'Hergé.
La rétrospective du Grand Palais propose (jusqu'au 15 janvier) de montrer le processus créatif du dessinateur, l'influence qu'ont exercée sur lui d'autres formes d'art comme la photographie ou le cinéma.
L'exposition accorde une large place à la parole à l'artiste lui-même, qui se raconte à travers différents écrits, témoignages et interviews.
Outre les dessins, on trouve de nombreuses photos qui éclairent la vie d'Hergé. Images de l'enfance à Bruxelles où il est né en mai 1907, de son premier amour, « Milou », surnom de Marie-Louise van Cutsem, ou encore en compagnie, en 1934, du jeune Chinois Tchang Tchong-jen, étudiant à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles, qu'on retrouvera dans Le lotus bleu (1936) et surtout Tintin au Tibet (1960), l'album préféré d'Hergé.
Mais c'est évidemment à l'œuvre graphique d'Hergé que nous confronte essentiellement cette exposition. Des dizaines de planches originales, crayonnées ou à l'encre de Chine, de Tintin, où se révèle le génie de la « ligne claire » sont mises en valeur.
Outre les 24 albums de Tintin (dont le dernier,Tintin et l'Alph-Art, resté à jamais inachevé), Hergé est l'auteur de la série Quick et Flupke, histoires de deux garnements espiègles de Bruxelles, des aventures de Jo, Zette et Jocko sans oublier Popol et Virginie.
Il fut aussi un brillant illustrateur, auteur de centaines de couvertures dessinées pour Le Petit Vingtième puis le Journal Tintin, d'innombrables affiches publicitaires ainsi que de cartes postales et de calendriers avidement recherchés aujourd'hui par les collectionneurs et dont on trouve quelques spécimens au Grand Palais.

Le peintre Hergé
Autodidacte, Hergé fut un grand collectionneur d'œuvres d'artistes contemporains (Fontana, Warhol et Lichtenstein comptent parmi ses peintres préférés), rappelle également l'expo Hergé. Il a lui-même signé une trentaine de tableaux, dont six – marqués notamment par l'influence de Joan Miro ou de Paul Kleen – sont exposés au Grand Palais.
Dans les années 1960, alors en plein bouleversement dans sa vie privée, il tombe amoureux de Fanny Vlamynck, une coloriste de 27 ans sa cadette, qui deviendra sa seconde épouse. Hergé songera à s'éloigner de la BD pour se tourner vers la peinture.
L'expo ne s'aventure pas sur la vie d'Hergé au-delà de son œuvre. Pour la comprendre, il faut se plonger dans les multiples biographies d'Hergé dont beaucoup sont rééditées à l'occasion de l'expo, comme Hergé intime (Flammarion) de Benoît Mouchart et François Rivière.
La vie d'Hergé ne fut pas aussi lisse que les traits du visage de Tintin. Derrière le masque rassurant que le créateur du jeune reporter voulait laisser à la postérité se cachait un personnage tourmenté.
Le jeune Hergé a été très affecté par la détérioration mentale de sa mère (le thème de la folie est récurrent dans son œuvre). Il a longtemps traîné la réputation de colonialiste, à cause de Tintin au Congo (1930), dont les exemplaires ont été retirés du rayon enfant dans certaines bibliothèques américaines, et a été soupçonné d'avoir eu de la sympathie pour le chef pronazi belge Léon Degrelle, ou d'antisémitisme. Brièvement arrêté à la Libération, il sera blanchi de ces accusations.
On trouve dans l'expo un court « strip », peu connu du dessinateur, datant de décembre 1939. On voit un petit monsieur à l'air timide écoutant la radio où une voix dénonce la neutralité de la Belgique. Le petit homme, excédé, quitte son fauteuil et sort dans la rue pour écrire sur un mur : « Hitler est un fou. »

Alain JEAN-ROBERT/AFP

Disparu en 1983, Hergé, le père de Tintin, demeure l'un des hommes les plus connus au monde mais aussi l'un des plus insaisissables.L'exposition qui lui est consacrée au musée parisien du Grand Palais depuis hier, mercredi 28 septembre, confirme le génie du dessinateur mais laisse dans l'ombre le mystère de l'homme.Hergé ? C'est Tintin bien sûr ! Le héros aux plus de 250 millions...

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