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Sport - Football - Angleterre

Mais qui va enfin dompter les Trois Lions ?

La FA recherche candidat pour poste « maudit » de sélectionneur.

Sam Allardyce (61 ans), désormais ex-sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, a reconnu hier, devant son domicile à Bolton (nord de l’Angleterre), avoir commis « une erreur de jugement ». « J’en ai payé les conséquences, a-t-il ajouté. Après réflexion, je crois que c’était une chose stupide à faire. J’ai juste voulu aider quelqu’un que je connaissais depuis 30 ans. » Il a précisé qu’il allait se rendre à l’étranger pour « décompresser et réfléchir ». Allardyce a été piégé par la presse en train de donner son avis pour contourner des règles en matière de transferts. Chris Neill/Reuters

« Nous sommes maintenant la risée du monde entier », a résumé hier l'ex-gloire du foot anglais Alan Shearer. « Je ne pensais pas que l'Angleterre pouvait s'abaisser plus bas que lors de l'Euro... », s'est encore désolé l'ancien attaquant (63 sélections, 30 buts) sur la radio BBC 5, déjà consterné cet été par l'élimination des Trois Lions par les modestes Islandais en huitièmes de finale du championnat européen.
L'équipe d'Angleterre, pourtant nid à déroutes et scandales, a établi une nouvelle référence du genre avec le départ du sélectionneur Sam Allardyce après 67 jours en poste. Mais qui voudra d'une telle place ? Allardyce (61 ans) a donc quitté son poste mardi soir, officiellement « par consentement mutuel » selon la Fédération anglaise de football (FA), après avoir été piégé par le Daily Telegraph en train de révéler comment contourner les règles sur certains transferts, contre rétribution.
La FA a nommé un intérimaire pour quatre matchs : l'ancien défenseur international anglais Gareth Southgate (46 ans), actuel entraîneur des Espoirs. Mais la FA, pour la seconde fois en trois mois, doit maintenant se lancer dans la recherche d'un successeur. Pas facile, car le pays qui a inventé le foot appelle ce poste l' « Impossible Job », tellement le feu médiatique est intense, les aspirations grandes et le réservoir de très bons joueurs réduit.

Liste noire
Les rumeurs bruissent. Selon les bookmakers, Southgate lui-même, à la réputation irréprochable, est le favori. La presse britannique estime que les quatre prochains matchs vont faire office d'entretien d'embauche. Derrière le chouchou, Steve Bruce (55 ans), actuellement sans club après avoir obtenu la promotion de Hull, est la deuxième cote. Mais Alan Pardew (55 ans), l'actuel entraîneur de Crystal Palace, et Eddie Howe (38 ans), qui tient les rênes de Bournemouth, ne sont pas loin derrière. Ce dernier, encore jeune, est considéré comme l'avenir du football anglais après avoir été promu en Premier League puis maintenu le petit club du sud de l'Angleterre.
La FA doit maintenant croiser les doigts et espérer que ces favoris ne soient pas dans la liste de managers corrompus que le Daily Telegraph menace de dévoiler depuis mardi soir. Selon le quotidien qui a fait tomber Allardyce, huit anciens et actuels entraîneurs de Premier League ont également enfreint les règles de la FA ou directement touché des commissions sur des transferts.
La ministre britannique des Sports, Tracey Crouch, s'est d'ores et déjà emparée de la question, jugeant la situation « très inquiétante ». « Nous nous attendons à ce que les fédérations (...) respectent les principes de transparence et de bonne gouvernance, a-t-elle insisté. Toutes les preuves doivent être examinées et nous sommes prêts à aider du mieux que nous pouvons. »
Le vent du scandale souffle donc encore en Angleterre. Hier matin, le désormais ex-sélectionneur avait, lui, reconnu « une erreur de jugement stupide ». « J'en ai payé les conséquences », a déclaré Allardyce devant son domicile de Bolton, dans la région de Manchester.

Litanie d'avanies
Big Sam (surnom d'Allardyce) repart ainsi un peu plus de deux mois après sa nomination et un seul match, remporté contre la Slovaquie (1-0) début septembre. Bilan imbattable: 100 % de victoire.
Il vient s'ajouter à la longue liste des sélectionneurs tombés en disgrâce. Avant lui, d'autres techniciens s'étaient illustrés par leur échec, aussi bien sportif que médiatique. Steve McClaren avait été incapable de qualifier l'Angleterre pour l'Euro 2008 et avait été démis après seulement 18 matchs. Le Suédois Sven-Goran Eriksson avait mené Beckham et les siens en quarts de finale du Mondial 2006, mais les informations livrées à un faux « cheikh », incarné par un journaliste de News of the World, avaient fait tache. Tout comme les déclarations de Glenn Hoddle sur les handicapés (qui, selon lui, payaient des péchés antérieurs) : elles avaient fini par lui coûter son poste en 1999.
Southgate devra, lui, dès dimanche, annoncer la liste des sélectionnés pour le match contre Malte en éliminatoires du Mondial 2018, le 8 octobre. Dans une ambiance délétère. Ensuite ? La FA recherche candidat pour poste maudit...
(Source : AFP)

« Y a-t-il un petit café pour moi, Pino ? »
Sam Allardyce, contraint de quitter son poste de sélectionneur de l'Angleterre après avoir été piégé par le Daily Telegraph, n'est pas le seul manager de Premier League à connaître la pratique du contournement des règles en matière de transferts contre rétribution. Selon le quotidien britannique, huit managers, actuels ou passés, ont eu recours à cette pratique de céder les droits économiques d'un joueur à un fonds privé en échange d'un futur partage du montant du transfert. Mais cette pratique est interdite en Angleterre depuis 2008. Allardyce avait été filmé par des journalistes du Daily Telegraph, se présentant comme un groupe représentant les intérêts d'investisseurs asiatiques, à qui il avait expliqué comment il est possible de « contourner » les règles de la Fédération anglaise (FA), notamment en matière de tierce propriété (TPO).
Outre les huit managers de Premier League, le quotidien, qui n'a dévoilé aucun nom, a indiqué que deux entraîneurs de deuxième division font également partie des dirigeants ayant enfreint les règles de la FA. Parmi les trois agents de foot filmés par le Telegraph, un Italien, Giuseppe Pagliara, a ainsi expliqué qu'il avait ouvert des comptes dans une banque suisse pour des managers et travaillé avec des intermédiaires pour couvrir des paiements illégaux. Les journalistes ont rencontré Pagliara lors d'un déjeuner dans un restaurant de Manchester, selon le journal. Selon l'Italien, un manager ayant travaillé en Premier League utilisait un code pour savoir s'il allait recevoir de l'argent : « Y a-t-il un petit café pour moi, Pino ? » Un autre agent, Scott McGarvey, ancien joueur de Manchester United, a affirmé avoir donné 30 000 livres à un associé pour s'assurer le transfert d'un joueur en expliquant qu'il allait arranger les paiements par l'intermédiaire d'un compte à Monaco. Pagliara a nié avoir fait des paiements aux managers, tout comme un porte-parole qui a rejeté toute action illégale de l'agent.

« Nous sommes maintenant la risée du monde entier », a résumé hier l'ex-gloire du foot anglais Alan Shearer. « Je ne pensais pas que l'Angleterre pouvait s'abaisser plus bas que lors de l'Euro... », s'est encore désolé l'ancien attaquant (63 sélections, 30 buts) sur la radio BBC 5, déjà consterné cet été par l'élimination des Trois Lions par les modestes Islandais en...

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