Alors que les derniers développements locaux avaient alimenté ces derniers jours dans les milieux aounistes les espoirs d'un appui éventuel de l'ancien Premier ministre Saad Hariri à la candidature de Michel Aoun, une 45e séance électorale s'est tenue mercredi sans que le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) ne soit atteint. Le Liban reste ainsi sans chef d'Etat depuis le 25 mai 2014. Selon la chaîne LBCI, seuls 51 députés sur 128 ont assisté à la séance électorale.
Le Hezbollah soutient la candidature de M. Aoun et Saad Hariri celle du chef des Marada, Sleiman Frangié. Les deux candidats sont issus de la coalition du 8 Mars, dont le Hezbollah est le pivot. Le retour au Liban, samedi dernier, de M. Hariri avant la séance électorale d'aujourd'hui, mercredi, avait ravivé les espoirs du Courant patriotique libre, dans le cadre d'une formule de compromis prévoyant d'amener M. Aoun à Baabda et Saad Hariri au Grand Sérail. Un éventuel soutien de M. Hariri à la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme est effectivement envisagé par l'ancien chef de gouvernement mais l'option est loin d'être tranchée.
(Lire aussi : Le CPL suspend son escalade « pour donner une chance à Hariri »)
"Le courant du Futur n'a qu'un seul candidat"
"Nous n'opposons notre veto à aucun candidat (...) et si Michel Aoun est élu président, nous le féliciterons", a ainsi déclaré le ministre d'Etat pour le Développement administratif, Nabil de Freige. "Il n'y aura aucun changement dans la position du courant du Futur sans accord avec Sleiman Frangié. Si le quorum avait été assuré aujourd'hui, nous aurions voté pour Sleiman Frangié", a-t-il assuré. Et d'insister : "Il n y' a aucune position officielle de la part du courant du Futur concernant un soutien à la candidature de M. Aoun".
Même son de cloche de la part du député Ahmad Fatfat, membre de la formation haririenne : "Le courant du Futur n'a qu'un seul candidat, il s'agit de Sleiman Frangié".
Le chef des Marada est, lui, sorti de son mutisme en écrivant sur sa page Twitter : "Si Saad Hariri trouve un accord avec Michel Aoun et soutient la candidature de ce dernier, il obtiendra le même résultat que l'ancien président de la République Amine Gemayel, lorsque celui-ci avait nommé M. Aoun à la tête d'un gouvernement (provisoire) en 1988". M. Frangié fait allusion implicitement aux relations difficiles à cette époque entre le président Gemayel et M. Aoun.
Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, membre du Mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry, a de son côté rappelé que sa formation n'"a jamais dit qu'elle boycotterait la séance électorale".
Le député Georges Adwan, vice-président des Forces libanaises, a quant à lui salué les efforts de Saad Hariri, en référence aux rencontres que le chef du Futur tient ces derniers jours. Après avoir rencontré lundi soir le chef des Marada, l'ancien Premier ministre s'est rendu mercredi au siège du parti Kataëb à Saïfi, où il s'est entretenu avec le chef des Kataëb, Samy Gemayel. M. Hariri n'a toutefois fait aucune déclaration à l'issue de son entretien.
Une 46e séance électorale a été fixée au 31 octobre. Si toutefois un accord politique est obtenu concernant le prochain président de la République, les parlementaires peuvent se réunir avant cette date-là.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Le président de la Chambre Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril 2014. Celle-ci n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l'État, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.
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commentaires (6)
PRIERE LIRE EN NE DECLARANT PAS ETC... MERCI.
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 40, le 29 septembre 2016