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Liban - Partis

Le CPL suspend son escalade « pour donner une chance à Hariri »

Le Conseil des ministres ne tiendra pas de réunion cette semaine.

Le bloc du Changement et de la Réforme s’est réuni hier sous la présidence de Michel Aoun.

Le Courant patriotique libre a décidé de suspendre son « escalade graduelle » pour « donner une chance » au chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui mène actuellement une série de contacts politiques en vue de hâter l'élection présidentielle. Dans les milieux aounistes, on suit, en effet, avec satisfaction les démarches de l'ancien Premier ministre, de qui ces milieux attendent un soutien à la candidature du général Michel Aoun.

Une source autorisée au sein du bloc du Changement et de la Réforme a indiqué hier à L'Orient-Le Jour que sa formation a décidé de suspendre son mouvement de protestation contre (ce qu'elle appelle) « la non-conformité au pacte national » et « le manquement aux droits des chrétiens », en attendant les résultats des contacts menés actuellement par Saad Hariri. « Nous voyons de nouvelles donnes qui pourraient modifier le paysage présidentiel », ajoute-t-on de même source. Pour les aounistes, un éventuel retournement de M. Hariri en faveur de M. Aoun serait justement « conforme au pacte national ».

 

(Lire aussi : L'option Aoun tarde à frayer son chemin chez les haririens)

 

À son tour, un cadre du CPL souligne que le parti est « satisfait » de « l'atmosphère positive dans le pays depuis le retour du chef du courant du Futur à Beyrouth, d'autant plus que cela s'inscrit dans le cadre du consensus et du respect du pacte national ». « Si M. Hariri n'était pas rentré samedi, le CPL aurait procédé à son escalade à partir de demain (aujourd'hui, parallèlement à la 45e séance consacrée à l'élection d'un président de la République, NDLR) comme prévu », précise ce cadre à L'Orient-Le Jour. « Contrairement à ce que croient beaucoup de gens, nous sommes positifs, et c'est dans ce cadre qu'il conviendrait de placer notre décision de suspendre l'escalade, en vue de donner sa chance à M. Hariri d'essayer d'opérer des percées positives quant à la crise de la présidentielle », poursuit-il, précisant néanmoins que « l'escalade est suspendue, et non annulée. Les réunions du bloc du Changement et de la Réforme se poursuivent pour étudier les prochaines étapes ».

À la veille de ce qui devait être une journée d'escalade, suivie d'autres jusqu'au 13 octobre prochain (date de la commémoration de l'offensive des troupes syriennes contre les forces du général Michel Aoun en 1990), il n'a, de fait, pas été question, lors de la réunion hebdomadaire du bloc du Changement et de la Réforme, à Rabieh, du mouvement populaire (toujours flou) visant à « s'opposer à la non-conformité au pacte et au manquement aux droits des chrétiens ». Le bloc aouniste a préféré s'attarder sur les dossiers des réfugiés syriens et sur l'écoulement de la production de pommes.

 

(Lire aussi : Liban humaniste, de nouveau dans la rue, pour un président élu et non pas désigné)

 

Pas de séance gouvernementale
Si l'escalade aouniste avait débuté par le boycottage des séances gouvernementales, sous prétexte de non-conformité au pacte national à cause du report projeté du passage à la retraite du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, la suspension de l'escalade suscite des interrogations sur le point de savoir si le CPL lie désormais sa lutte en faveur du respect du pacte national au dossier de la présidentielle.
« Notre position est claire : nous voulons voir le pacte respecté et les chrétiens acceptés en tant que partenaires à la prise de décision au niveau national », affirme-t-on chez les aounistes. Selon les mêmes sources, « cela peut se concrétiser tant au niveau de la présidentielle qu'en matière de nominations et de loi électorale ».

« C'est donc un ensemble de choses qui pourrait nous mener à descendre dans la rue, et non une nomination ponctuelle (en l'occurrence, la désignation d'un successeur à Jean Kahwagi). »
Toutefois, le Premier ministre, Tammam Salam, semble résolu à ne pas alimenter la polémique autour de la tenue d'une séance du Conseil des ministres cette semaine, sachant que le gouvernement est censé prendre une décision concernant les mandat du général Kahwagi et du chef d'état-major Walid Selman qui arrivent à expiration demain.

Des sources bien informées ont indiqué hier à l'agence d'information al-Markaziya que M. Salam ne convoquera pas les ministres à une séance du Conseil des ministres cette semaine, sans l'approbation de toutes les parties qui ont assisté à la dernière séance gouvernementale, en dépit de l'absence des ministres du CPL et du Tachnag.
Selon les sources précitées, le ministre de la Culture, Rony Arayji (Marada), a informé le chef du gouvernement de sa disposition à participer à toute séance gouvernementale. De son côté, le Hezbollah se contente toujours d'affirmer son attachement au maintien du gouvernement, sans pour autant s'engager à participer à ses séances, souligne-t-on.

Concernant la résolution du dossier Kahwagi, les sources font savoir que le ministre de la Défense, Samir Mokbel, « l'a déjà prévue ». « Le report du passage à la retraite du général Kahwagi est désormais sûr et relève des prérogatives de M. Mokbel, et non de celles du Conseil des ministres », ajoute-t-on.
Interrogée par L'OLJ, la ministre des Déplacés, Alice Chaptini, a commenté la crise gouvernementale : « En principe, le Conseil des ministres ne se réunira pas cette semaine », a-t-elle dit, avant d'estimer que « le Hezbollah aurait peut-être demandé au Premier ministre de ne pas convoquer le cabinet ».
Notons enfin que le ministre de la Défense s'est entretenu hier avec le général Kahwagi au sujet des nominations prévues au sein de l'institution militaire. La discussion a également porté sur la situation sécuritaire du pays, notamment au camp de Aïn el-Heloué, après l'arrestation de l'émir de l'EI au camp, Imad Yassine.

 

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commentaires (4)

Une bien bonne rigolade, le CPL

FAKHOURI

18 h 19, le 28 septembre 2016

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Commentaires (4)

  • Une bien bonne rigolade, le CPL

    FAKHOURI

    18 h 19, le 28 septembre 2016

  • Escalade, chantage ,suspense , faux espoirs , tels sont les termes du nouveau folklore politique libanais pour tuer le temps .

    Sabbagha Antoine

    13 h 28, le 28 septembre 2016

  • YIA HARIRI : DERNIERE CHANCE... HA... YIA ANA YIA MA HADA... WILL BALAD ? APRES MOI LE DELUGE ! MIN AALA DAKHILKON... NERON CESAR WELLA BACHAR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 39, le 28 septembre 2016

  • OK pour une seule et dernière chance , y en a marre de les entendre couiner à longueur de journée...

    FRIK-A-FRAK

    10 h 40, le 28 septembre 2016

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